Résumés
Abstract
This essay explores the way in which rape was represented in Upper Canada circa 1812. It draws upon a broadly defined Upper Canadian print culture that drew upon and reacted against wider trends, especially those prevalent in the United States. Whereas American newspapers spoke openly of sexual violence against American women during the War of 1812, Upper Canadian sources tended to suppress any such discussion, for reasons that reflect profound cultural and political differences. Americans stoked a rowdy, popular patriotism that Canadians distrusted and sought to avert. The analysis of national differences is contextualized within broader changes in the ways that rape was constructed in the press and the courts over the first half of the nineteenth century, in ways that worked to muffle women’s public voice. But the War of 1812’s most famous heroine, Laura Secord, was not silenced. Writing almost half a century later, Secord challenged discursive conventions of gender when she had her say and made herself a hero. The final section examines how Secord and her early commentators interwove literary signals of danger and respectability in their published accounts.
Résumé
Le présent article explore la façon dont on se représentait le viol au Haut-Canada vers 1812. Il s’appuie sur une culture de l’imprimé au Haut-Canada qui s’inspirait de façons de faire répandues, surtout aux États-Unis, et qui s’y opposait. Si les journaux des États-Unis ont parlé ouvertement de violence sexuelle contre les Américaines durant la Guerre de 1812, les sources du Haut-Canada ont eu tendance à réprimer le sujet, pour des raisons qui traduisent de profondes différences culturelles et politiques. Les Américains manifestaient un patriotisme populaire et exubérant dont les Canadiens se méfiaient et voulaient s’éloigner. L’analyse de ces différences nationales est replacée dans le contexte de vastes changements dans la façon dont le viol était appréhendé dans la presse et les tribunaux durant la première moitié du XIXe siècle, au moment où la voix des femmes était muselée dans l’espace public. Pourtant, la plus célèbre héroïne de cette guerre, Laura Secord, ne s’est pas tue. Écrivant près d’un demi-siècle plus tard, elle a remis en question les conventions discursives à l’égard des sexes quand elle a eu la parole et qu’elle s’est érigée en héroïne. La dernière section examine comment Laura Secord et ses premiers biographes ont parsemé leurs récits publiés de signaux de danger et de respectabilité.