Résumés
Abstract
This essay examines the considerable intellectual debt left-wing Albert Camus owed to one of the most unlikely of sources: far-right intellectual Maurice Barrès. Before achieving fame in France as an existential writer, he developed as a settler intellectual in colonial Algeria. The far-right exerted a profound influence on settler intellectual communities in Algeria. Many of Camus’s colleagues and friends were deeply inspired by Barrès. He was as well. Examining Camus’s complex intellectual debts to Barrès requires both a contextualization of his development as an intellectual in both Algeria and France, as well as a textual analysis of what he indeed assimilated from this icon of the far right. Camus’s attempts to wed Barrèssian fantasies of collective solidarization to his liberal political commitments risked leaving him at an impasse; however, wedding these sometimes conflicting approaches also allowed for a much broader engagement with his texts from a variety of political positions. As he confided to his mentor Jean Grenier: “I like my ideas on the left and my men on the right.”
Résumé
Cet article étudie la dette de l’intellectuel de gauche Albert Camus à l’intellectuel de droite Maurice Barrès. Avant de connaître la célébrité en France à titre d’écrivain existentialiste, Camus s’est développé comme intellectuel en Algérie. L’extrême-droite a exercé une profonde influence sur les communautés intellectuelles dans l’Algérie coloniale. Plusieurs amis et collègues de Camus ont été profondément influencés par Barrès, tout comme Camus lui-même d’ailleurs. Étudier la dette intellectuelle de Camus à Barrès demande à la fois de remettre le développement intellectuel de celui-ci dans son contexte historique algérien et français et d’analyser les influences de l’icône de l’extrême-droite sur ses écrits. Les tentatives de Camus de marier les fantaisies de Barrès entourant la solidarisation collective à ses engagements politiques libéraux auraient pu le mener dans une impasse. Néanmoins, aborder simultanément ces approches parfois conflictuelles nous permet d’aborder ses écrits dans un cadre plus large, influencé par une variété de positions politiques. Comme Camus l’a lui-même confié à son mentor Jean Grenier: « J’aime les idées de gauche et les hommes de la droite ».