Résumés
Abstract
Men’s bodies were one of the more notable sites of conflict in Northern Ireland after the 1918 armistice. Long before the war was over, Ulstermen had become part of a public legacy of blood-sacrifice and the epic mythology of warrior manliness surrounding the 36th (Ulster) Division. The predominantly Protestant north-east of Ireland revelled in heroic language and romantic sentiment about their losses and the consequences of their sacrifice. For years after their most famous battle at the Somme on the 1st of July 1916, Unionists maintained a vibrant communal memory that pointedly excluded the achievements and sacrifices of the 16th (Irish) and 10th (Irish) Divisions, to the detriment of northern Nationalist veterans. More importantly, the ramifications of northern society’s understanding of soldiering masculinities directly led to some of the more infamous physical events of The Troubles from 1920 to 1922. These episodes included the violent shipyard expulsions in Belfast, the intimidation of shell-shocked ex-servicemen, membership in vigilante paramilitary societies, and government-mandated floggings of Catholic veterans in a society that prized service in the Great War as the greatest hallmark of modern Irish masculinity. The language of sacrifice within the public sphere, witnessed in public discourse and literally imprinted upon the bodies of those deemed unworthy and unmanly, mythologized one group of men at the expense of another, making the legacy of the Great War and the actions of and upon male bodies highly significant and influential factors in Northern Ireland for the rest of the twentieth century.
Résumé
Au lendemain de l’armistice de 1918, en Irlande du Nord, le corps masculin s’est révélé l’un des plus remarquables lieux de conflit imaginables. Bien avant la fin de la guerre, les habitants de l’Ulster s’étaient trouvés investis de l’héritage public du sacrifice du sang et de la mythologie épique de la virilité guerrière entourant la 36e division (Ulster). Pendant des années après leur plus célèbre bataille, celle de la Somme le 1er juillet 1916, les Irlandais du Nord-Est, à prédominance protestante, se sont délectés d’un langage héroïque et d’un sentiment romantique pour évoquer les pertes et les conséquences de leurs sacrifices, donnant lieu à un vif souvenir collectif construit à l’exclusion des réalisations et des sacrifices des 16e et 10e Divisions (Irlande), au détriment des anciens combattants nationalistes du Nord. Par-dessus tout, la conception nord-irlandaise de la virilité militaire a directement conduit à certaines des confrontations tristement célèbres des Troubles, de 1920 à 1922. Parmi ces épisodes, il faut citer les expulsions violentes des chantiers navals à Belfast, l’intimidation d’anciens combattants commotionnés, les actions de sociétés paramilitaires d’autojustice et les flagellations d’anciens combattants catholiques autorisées par le gouvernement dans une société valorisant le service de la Grande Guerre comme sceau suprême de la virilité irlandaise moderne. Le langage du sacrifice dans la sphère publique, attesté dans le discours public et littéralement gravé sur le corps des hommes jugés indignes ou lâches, a eu pour effet de transformer en héros mythiques un groupe d’hommes au détriment d’un autre, faisant de l’héritage de la Grande Guerre et des gestes posés par les hommes (et sur leur corps) des réalités très significatives et d’une grande influence en Irlande du Nord pendant tout le reste du XXe siècle.