Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 20, numéro 1, 2009
Sommaire (8 articles)
Ottawa 2009 : Presidential Adress of the CHA / Ottawa 2009 : discours du président de la S.H.C.
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Harold, Marg, and the Boys: The Relevance of Class in Canadian History
Craig Heron
p. 1–56
RésuméEN :
Class has been a controversial category of historical analysis. Historians and social theorists have often attacked its relevance, but even those who find it a helpful way of understanding the past (and present) have had to deal with challenges from new theoretical perspectives, especially from those sensitive to gender and race. They have also had to recognize that there is no direct link between the material situation of members of a social class and their consciousness of their social situation. Diverse discourses emerge to give meaning to social experience, and are adopted, adapted, or rejected to varying degrees. This paper suggests that, after three decades of debate, we should now consider class formation as a fluid, dynamic process of social differentiation through which people’s lives are shaped by the pressures, constraints, and opportunities of their situation in relation to the means of production, the divisions of labour within patriarchy, and the racial distinctions in particular societies; but also one in which people negotiate their own understandings of the world and act on them. To illustrate this process at work, the paper discusses the lives of one working-class family in suburban Toronto from the 1940s to the 1970s and their engagement with new postwar social developments. They not only shaped distinctively working-class forms of gender, suburbanism, religion, ethnicity, citizenship, popular culture, meritocracy, and consumerism; but also wove all of those into a distinctively working-class identity.
FR :
La notion de classe sociale a toujours été une catégorie controversée de l’analyse historique. Les historiens et les théoriciens de la société en ont souvent remis en question la pertinence, et même ceux qui la considèrent utile pour comprendre le passé (et le présent) ont été confrontés à de nouvelles perspectives théoriques, mettant notamment en jeu les problématiques hommes-femmes et celles liées à la race. Ces penseurs ont aussi eu à reconnaître l’absence de liens directs entre la situation matérielle des membres d’une classe sociale et la conscience qu’ils peuvent avoir de leur propre situation sociale. Pour donner un sens à l’expérience sociale, divers discours se dégagent, sont adoptés, adaptés ou rejetés à des degrés variables. Le présent article fait valoir qu’après trois décennies de débat, il est temps d’envisager la constitution de classes sociales comme un processus fluide et dynamique de différentiation sociale. D’une part, ce processus contribue à façonner la vie des gens sous l’effet des pressions, contraintes et perspectives d’avenir, contrebalancées par les moyens de production, la division du travail au sein du régime patriarcal et la spécificité raciale dans les sociétés. D’autre part, ce processus autorise les individus à élaborer leur propre compréhension du monde et à agir en conséquence. Pour illustrer ce processus à l’oeuvre, cet article se penche sur la vie d’une famille de la banlieue ouvrière de Toronto entre les années 1940 et 1970, et sur sa façon d’assimiler les progrès sociaux d’après-guerre. Les membres de cette famille façonnent des formes résolument ouvrières de rapports entre les sexes, de vie banlieusarde, de religion, d’appartenance ethnique, de citoyenneté, de culture populaire, de méritocratie et de consumérisme, au moyen desquelles ils tissent une identité ouvrière distincte.
Ottawa 2009
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For Them but Never Really Theirs: Finding a Place for the “Aged” Within State-Funded Institutions in Nineteenth-Century Nova Scotia
Cheryl DesRoches
p. 57–83
RésuméEN :
This paper reveals that between 1867 and the 1890s, care for the aged within state funded institutions in Nova Scotia underwent several important changes that reflected the intentions of the province to avoid long term responsibility for the needy. It argues that throughout this period government officials championed institutionalization as a fiscally responsible solution to the rising number of those in need, including the sick, poor and mentally insane; as a result, state funded homes for the aged developed by default rather than by design. Following confederation, the persistence of poor laws and weak local governments ensured the townships’ continued reliance on the province for support of their needy. By the end of the 1870s, it became apparent that the old system of social welfare in Nova Scotia was in need of decisive change and a two-tier system — municipal and provincial institutions for the harmless insane and the less-fortunate — came to be seen as the solution. The creation of a two-tier system in the late 1880s afforded greater opportunities for the province to disentangle some of its social welfare services by offering specialized services to specific groups — hospitals for the sick and the insane and poorhouses for the indigent (including the aged) at both the provincial and municipal levels. In the 1890s, many counties utilized what had long been a provincial model for institutional care and focused primarily on the largest portion of the inmate populations that could work: the harmless insane. Increasingly, they built institutions that allowed them to maximize inmate labour to dissipate costs. However, as municipalities built or improved asylums for the harmless insane, non-workers such as the aged were left behind in dilapidated poor farms. By the turn of the century, as the aged were identified as a unique group, these run down facilities became the earliest state-funded nursing homes for the indigent aged in Nova Scotia.
FR :
La présente étude révèle qu’entre 1867 et les années 1890, les importantes transformations des soins prodigués aux aînés dans les établissements publics de la Nouvelle-Écosse reflètent les intentions du gouvernement provincial d’éviter la responsabilité à long terme des personnes dans le besoin. Tout au long de la période, les fonctionnaires ont préconisé le placement en établissement comme moyen responsable sur le plan financier de pallier le nombre croissant de nécessiteux — malades, pauvres et aliénés mentaux confondus. En conséquence, les foyers publics pour personnes âgées ont fait boule de neige, pas tant à dessein, mais par défaut. Après la confédération, la persistance des poor laws et la faiblesse des pouvoirs locaux ont conduit les cantons à s’en remettre à la province pour le soutien aux pauvres. À la fin des années 1870, il était clair que l’ancien système d’aide sociale en Nouvelle-Écosse devait être réformé et qu’un système à deux niveaux serait préférable (avec des établissements municipaux et provinciaux pour les aliénés inoffensifs et les déshérités). La création d’un tel système à deux niveaux à la fin des années 1880 a permis à la province de mieux clarifier certains de ses services sociaux en offrant des services spécialisés à des clientèles précises : des hôpitaux pour traiter les malades et les aliénés, et des asiles pour recevoir les indigents (y compris les aînés), tant au niveau provincial que municipal. Dans les années 1890, de nombreux comtés sont passés à un modèle de soins institutionnels en place depuis longtemps au niveau provincial et se sont surtout concentrés sur la majorité des aliénés aptes au travail : les aliénés inoffensifs. De plus en plus, ils ont construit des établissements leur permettant de développer au maximum le travail des pensionnaires afin d’atténuer leurs coûts. Cependant, à mesure que les municipalités construisaient ou amélioraient des asiles pour aliénés inoffensifs, les inactifs tels que les aînés se voyaient relégués aux asiles délabrés. Au tournant du siècle, lorsque les aînés ont été reconnus comme étant un groupe distinct, ces établissements en mauvais état sont devenus les premiers foyers publics pour personnes âgées indigentes en Nouvelle-Écosse.
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‘Political imagination, in its most fervid and patriotic flights’: Copyright and Constitutional Theory in Post-Confederation Canada
Bradley Miller
p. 85–105
RésuméEN :
This article is about differing ideas of self-government in post-Confederation Canada. It looks in particular at how the issue of copyright exposes a provocative and little-understood strain of constitutional theory in the first few decades of Confederation. This theory contended that the British North America Act was far more than a division of powers within a still-subordinate colony of the empire. Instead, proponents of the theory argued that the act was a constitutional turning point which transferred a share of British sovereignty to Canada, and gave the dominion new power even to contravene imperial law. This theory found support among many prominent politicians, judges, lawyers, and scholars. Armed with this idea, the federal Parliament passed a bill in 1872 that would have overridden imperial copyright. But neither the bill nor the theory succeeded. Britain blocked the legislation and an emerging consensus among constitutional thinkers, lawyers, and judges rejected its theoretical underpinnings. By exploring the debate over the limits of Canada’s power, this paper points to the diversity of ideas that surrounded even the basic precepts of the constitutional order after 1867.
FR :
Cet article porte sur les notions divergentes d’autonomie gouvernementale dans le Canada d’après la confédération. Il s’intéresse notamment à la façon dont la question du droit d’auteur révèle un aspect controversé et mal compris de la théorie constitutionnelle dans les premières décennies de la confédération. Selon cette théorie, l’enjeu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique dépassait la simple répartition des compétences dans une colonie encore secondaire au sein de l’empire. Les tenants de la théorie ont plutôt fait valoir que cette loi marque un moment charnière de l’histoire constitutionnelle, au sens où elle a transféré une part de souveraineté britannique au Canada et conféré de nouveaux pouvoirs au dominion, qui l’autorisaient même à contrevenir au droit impérial. De nombreux politiciens, juges, avocats et intellectuels en vue ont appuyé cette théorie. En 1872, armé de cette idée, le parlement fédéral a adopté un projet de loi proposant de passer outre à la loi impériale sur le droit d’auteur. Mais ni le projet de loi ni la théorie ne devaient connaître de lendemain, la Grande-Bretagne bloquant la proposition et un consensus se dégageant parmi les avocats, juges et têtes pensantes de la constitution pour rejeter ses fondements théoriques. Cet article, en analysant le débat sur les limites des pouvoirs du Canada, fait ressortir la diversité d’idées entourant même les préceptes fondamentaux de l’ordre constitutionnel d’après 1867.
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“Pistol Fever”: Regulating Revolvers in Late-Nineteenth-Century Canada
Blake Brown
p. 107–138
RésuméEN :
This paper examines the debates over the regulation of pistols in Canada from confederation to the passage of nation’s first Criminal Code in 1892. It demonstrates that gun regulation has long been an important and contentious issue in Canada. Cheap revolvers were deemed a growing danger by the 1870s. A perception emerged that new forms of pistols increased the number of shooting accidents, encouraged suicide, and led to murder. A special worry was that young, working-class men were adopting pistols to demonstrate their manliness. Legislators responded to these concerns, but with trepidation. Parliament limited citizens’ right to carry revolvers, required retailers to keep records of gun transactions, and banned the sale of pistols to people under 16 years of age. Parliamentarians did not put in place stricter gun laws for several reasons. Politicians doubted the ability of law enforcement officials to effectively implement firearm laws. Some believed that gun laws would, in effect, only disarm the law abiding. In addition, a number of leading Canadian politicians, most importantly John A. Macdonald, suggested that gun ownership was a right of British subjects grounded in the English Bill of Rights, albeit a right limited to men of property.
FR :
Le présent article porte sur les débats entourant la réglementation des pistolets au Canada depuis la confédération jusqu’à la promulgation du premier Code criminel en 1892. Il démontre que la réglementation des armes à feu est un point litigieux et important au Canada depuis longtemps. À partir des années 1870, en effet, les révolvers bon marché sont considérés comme étant un danger croissant. L’idée se profile que les nouvelles sortes de pistolets augmentent le risque de fusillades, incitent au suicide et favorisent le meurtre. On s’inquiète particulièrement de l’adoption du pistolet par les jeunes hommes de la classe ouvrière pour afficher leur masculinité. Le législateur réagit à ces préoccupations, mais avec appréhension. Le parlement intervient pour limiter le droit des citoyens de porter des armes de poing, pour exiger que les commerçants tiennent des relevés de transactions et pour interdire la vente de pistolets aux moins de seize ans. Or, les parlementaires n’imposent pas de lois plus strictes pour plusieurs raisons, entre autres parce qu’ils doutent de la capacité des agents de la paix de les appliquer efficacement. Certains sont d’avis qu’une telle législation n’aurait pour effet que de désarmer les citoyens respectueux des lois. Par ailleurs, plusieurs dirigeants politiques canadiens de premier plan, dont John A. Macdonald, pensent que tout sujet britannique a le droit de posséder une arme en vertu du Bill of Rights anglais, même si ce droit est limité aux propriétaires fonciers.
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Howard Robinson and the “British Method”: A Case Study of Britishness in Canada during the 1930s and 1940s
Don Nerbas
p. 139–160
RésuméEN :
During the 1930s and 1940s economic crisis and world war in Canada worked to erode the persistent ideological claim that government best played a largely hands-off role in social and economic life. For Howard P. Robinson (1874–1950), a Saint John, New Brunswick, newspaper owner and capitalist, this trend was part of a broader challenge to what he believed was the British tradition in Canada. Subscribing to a sense of Britishness that was both racialist and imperialist, he believed the strict maintenance of social order and laissez-faire philosophy to be key aspects of the British tradition. Increasingly, however, the rising tide of social democracy and economic and cultural integration with the United States made Robinson’s worldview anachronistic within the outlook of the Canadian bourgeoisie. Robinson’s position was not without its contradictions, but his enduring sense of Britishness provides an archetypal case study of the mentalité of a conservative member of Canada’s economic élite during a time of significant changes.
FR :
Au cours des années 1930 et 1940, la crise économique et la guerre mondiale ont contribué à saper le raisonnement idéologique persistant au Canada voulant que le gouvernement devait jouer un rôle non interventionniste dans les sphères sociale et économique. Pour Howard P. Robinson (1874–1950), propriétaire de journal et capitaliste de Saint-Jean (N.-B.), cette tendance s’inscrivait dans le cadre d’une remise en cause plus vaste de ce qu’il considérait comme l’héritage britannique au Canada. Partisan de l’idée de la « britannicité » définie en termes racialistes et impérialistes, il croyait au maintien rigoureux de l’ordre social et à la philosophie du laissez-faire comme aspects clés de la tradition britannique. De plus en plus, cependant, la montée de la social-démocratie et l’intégration économique et culturelle avec les États-Unis ont rendu anachronique la vision du monde de Robinson au sein des vues de la bourgeoisie canadienne. La position de Robinson n’était pas sans contradictions, mais sa notion durable de « britannicité » autorise une d’étude de cas archétypale sur la mentalité d’un membre conservateur de l’élite économique canadienne à une époque de transformations majeures.
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Winning Back the Intellectuals: Inside Canada’s “First War on Terror,” 1968-1970
Michael Gauvreau
p. 161–190
RésuméEN :
Historical treatments of the October Crisis have tended to focus on a simple dichotomy between the aims of the Canadian government and the Front de Libération du Québec, have suggested the tensions in the relationship between federal and provincial levels of government during the crisis, or have sought to situate the FLQ within the emergence of a new strain of radical ideas in Québec during the 1960s. This paper takes as its starting-point the irony of the reluctance of the Trudeau government to brand the FLQ as “terrorists,” and examines the federal government’s response within a larger strategy to force the intellectual communities in both English Canada and Québec away from a sympathy for student radicalism and international decolonization struggles. It situates the Trudeau government’s “war on terror” as less an episodic response to the kidnappings of James Cross and Pierre Laporte, but within a growing strand of conservatism in the encounter of the authorities with elements of the cultural revolution of the 1960s. It poses the question of whether the nature of the federal government’s response may have been due to the desire, among members of Prime Minister Pierre Trudeau’s inner circle, to promote a new type of liberal ideology that sought to dispense with older versions that legitimated civic participation through non-elected, “representative” bodies by defining the latter as conscious or unwitting accomplices of terrorist violence. The paper is based on a range of newly-declassified documents from both the federal cabinet and the security services deposited in Pierre Trudeau’s prime ministerial archive, as well as a new reading of newspaper and media sources in Québec.
FR :
Les analyses historiques de la Crise d’octobre ont tendance à se cristalliser autour d’une dichotomie simple entre les intentions du gouvernement du Canada et le Front de libération du Québec (FLQ), à souligner les tensions entre les États fédéral et provincial pendant la crise, ou encore à replacer le FLQ dans le contexte de l’éclosion d’idées radicales au Québec des années 1960. La présente recherche prend comme point de départ la réticence paradoxale de l’administration Trudeau à qualifier les felquistes de « terroristes » et étudie la réaction du gouvernement fédéral dans le contexte d’une stratégie élargie visant à forcer l’intelligentsia tant anglo-canadienne que québécoise à se désolidariser du radicalisme étudiant et des luttes de décolonisation internationales. L’auteur envisage la « guerre au terrorisme » entreprise par le gouvernement Trudeau moins comme une réaction ponctuelle à l’enlèvement de James Cross et de Pierre Laporte que comme un élan de conservatisme suscité par la rencontre des autorités avec certains éléments de la révolution culturelle des années 1960. Il se demande si la réaction du gouvernement fédéral est attribuable à la volonté, qui existait dans le cercle restreint du premier ministre Trudeau, de promouvoir un nouveau type de libéralisme. Opposés aux tendances anciennes de légitimation de la participation civique par le truchement d’organismes « représentatifs » non élus, Trudeau et les siens auraient caractérisé ces derniers de complices, volontaires ou inadvertants, d’actes de violence terroriste. Cet article repose sur une série de documents nouvellement déclassifiés du cabinet fédéral et des services secrets déposés dans les archives du premier ministre Trudeau, ainsi que sur une relecture de périodiques et de sources médiatiques du Québec.
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The Incorporation of Philanthropy: Negotiating Tensions Between Capitalism and Altruism in Twentieth Century Canada
Bettina Liverant
p. 191–220
RésuméEN :
Exploring the intersection points of institutionalized philanthropy and the Canadian corporation in periods of rising capital concentration, this paper demonstrates how changes in business approaches to charitable donation mirror larger transformations in corporate capitalism and organization, and the subsequent migration of these structures and mentalities to the charitable sector. In the first phase, at the turn of the last century, philanthropic practices came to be structured along corporate/professional models, with a new insistence that charities be well managed, fiscally responsible, and scientific in approach. In the postwar period, the expansion of corporate power was accompanied by the incorporation of philanthropic norms within capitalism. During this period, the logic of investment intensified and became increasingly explicit. Programs of donations were developed strategically for their potential to benefit business as well as the community. Corporate philanthropy evolved from a discretionary to an expected practice, offering visible testimony of business commitment to social responsibility.
FR :
À travers l’étude du mécénat d’entreprise en période de concentration accrue de capitaux, cet article montre comment la transformation de l’attitude des milieux d’affaires face aux dons de bienfaisance reflète des transformations plus vastes du capitalisme et de l’organisation des entreprises ainsi que la migration ultérieure de ces structures et mentalités vers le secteur de la charité. Au cours d’une première étape, au tournant du siècle dernier, les pratiques de mécénat commencent à se structurer en fonction de modèles d’entreprise ou de modèles professionnels, les attentes voulant dorénavant que les oeuvres de bienfaisance soient à la fois bien gérées, responsables sur le plan financier et scientifiquement rigoureuses. Après la guerre, l’adoption de normes philanthropiques au sein du capitalisme accompagne l’expansion du pouvoir des entreprises. À cette époque, la logique de l’investissement s’intensifie et devient de plus en plus explicite. Des programmes de dons sont élaborés, de façon stratégique, pour leur aptitude à bénéficier aux entreprises et à la collectivité. De pratique discrétionnaire, le mécénat d’entreprise évolue dans le sens de la pratique attendue, servant par le fait même de témoignage visible de l’engagement du secteur des affaires à l’endroit de la responsabilité sociale.
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Variations on the Theme of Remembering: A National Survey of How Canadians Use the Past
Gerald Friesen, Del Muise et David Northrup
p. 221–248
RésuméEN :
This paper in collective remembering is based on a telephone survey of 3,419 adult residents of Canada. The questionnaire contains over 70 questions. The interviews average over 20 minutes in length. Part of the Canadians and Their Pasts project, the survey seeks to assess how Canadians use the past in daily life. How many engage in activities related to the past, such as reading books, viewing photos, or visiting museums and historic sites? How do they evaluate different sources of information about the past? What types of past — family, province, nation, ethnic group — are most important to them? The paper suggests that the construction and reconstruction of autobiographical memory is a fundamental aspect of one’s uses of the past. It also proposes that wider collective pasts are particularly important among members of minority and alternative groups. And that the past of the nation-state figures more prominently in these citizens’ reflections than Roy Rosenzweig and David Thelen observed in their similar study, The Presence of the Past: Popular Uses of History in American Life (1998).
FR :
Cette étude de remémoration collective s’appuie sur une enquête téléphonique menée auprès de 3,419 adultes résidant au Canada. Comportant plus de 70 questions et nécessitant des entretiens de plus de 20 minutes, l’enquête, effectuée dans le cadre du projet Les Canadiens et leurs passés, vise à évaluer l’utilisation du passé dans la vie de tous les jours. Combien de Canadiens et de Canadiennes se livrent à des activités liées au passé, telles que lire un livre, regarder des photos ou visiter un musée ou un lieu historique? Comment évaluent-ils les différentes sources d’information sur le passé? Quels types de passé priment pour eux : celui de leur famille, de leur province, de leur pays, de leur groupe ethnique? Le présent article avance l’idée que la construction et la reconstruction du souvenir autobiographique sont des aspects fondamentaux de l’utilisation du passé. Il affirme que les passés collectifs sont tout particulièrement importants chez les membres des minorités et des groupes divergents. Et il laisse entendre que le passé de l’État-nation est beaucoup plus présent dans les réflexions de ces citoyens que ne l’ont constaté Roy Rosenzweig et David Thelen dans leur étude semblable, The Presence of the Past: Popular Uses of History in American Life (1998).