Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 18, numéro 1, 2007
Sommaire (10 articles)
Saskatoon 2007
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2007 Presidential Address of the CHA: Public History and its Discontents or History in the Age of Wikipedia
Margaret Conrad
p. 1–26
RésuméEN :
In keeping with the Congress theme of “Bridging Communities: Making Public Knowledge, Making Knowledge Public,” this paper reflects on issues relating to public history and the impact of the Internet — that most public of media — on the ways in which academic historians create and disseminate knowledge. It explores the rise of public history as a profession and field of study over the past three decades, the efforts of the Canadian Historical Association (CHA) since its founding in 1922 to reach a broader public, and the impact of the Internet on the work of professional historians. By raising questions about the role of academic historians in general and of the CHA in particular in bridging what on the surface seems to be the divergent interests of academic and public history, it contributes to a larger discussion that will almost certainly preoccupy CHA presidents for the foreseeable future: where academic history and the arts disciplines generally fit into the postmodern university and into the rapidly expanding world of knowledge fuelled by the Internet and its related technologies.
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2007 Discours de la présidente de la S.H.C. L’histoire publique et le mécontentement qu’elle suscite ou L’histoire à l’ère de Wikipedia
Margaret Conrad
p. 27–56
RésuméFR :
Conformément au thème du congrès, « Créer des ponts : des communautés de savoir à un savoir public », la présente communication traite des questions liées à l’histoire publique et l’impact d’Internet — le moyen de communication le plus public qui soit — sur les façons dont les historiens universitaires créent et communiquent le savoir. Elle trace l’essor de l’histoire publique en tant que profession et domaine d’études depuis trois décennies, les efforts de la Société historique du Canada (la SHC) depuis ses débuts en 1922 visant à atteindre un plus grand public et l’impact d’Internet sur le travail des historiennes et des historiens professionnels. En posant des questions sur le rôle des historiens universitaires en général et de la SHC en particulier quant à la création de ponts entre les intérêts de l’histoire universitaire et de l’histoire publique, qui paraissent diverger à première vue, elle contribue à une discussion plus générale qui préoccupera presque inévitablement les présidents de la SHC dans l’avenir prévisible : le rôle de l’histoire universitaire et des autres disciplines appartenant au groupe des arts, dans l’université postmoderne et dans le monde en rapide évolution du savoir, dont le moteur est Internet et ses technologies connexes.
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“Anyone not on the list might as well be dead”: Aboriginal Peoples and the Censuses of Canada, 1851–1916
Michelle A. Hamilton
p. 57–79
RésuméEN :
The enumeration of First Nations and Métis peoples in Canada must be considered differently from other ethnic minorities because of their colonial relationship with the state. Over the nineteenth and early twentieth centuries, Aboriginal peoples in Canada became increasingly subject to a separate regulatory body, the Department of Indian Affairs, and legislation such as the Indian Act, both of which affected the information recorded by the census. As the census extended to Canada’s north and west, Indian Affairs officials often acted as census enumerators, and, consequently, its creation of the legal categories of Métis and status Indian blurred the ethnic definitions laid out by the census instructions. Some Aboriginal peoples viewed the census as part of the ongoing process of their nation-to-nation relationship with the British Crown or the Canadian government, but many refused to cooperate with enumerators, seeing them as part of the colonial order which Indian Affairs attempted to impose upon them. Because the public use samples of census data being released by various Canadian universities will result in new social history research, scholars need to understand the ties between colonialism and the enumeration of Aboriginal peoples in order to interpret the data.
FR :
L’énumération des peuples des Premières Nations et des Métis au Canada doit être considérée autrement que celle des autres minorités ethniques, en raison de leur relation coloniale avec l’État. Au cours du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle, les Autochtones au Canada sont devenus de plus en plus assujettis à un organisme de réglementation distinct, le ministère des Affaires indiennes, et à la législation comme la Loi sur les Indiens, qui ont tous deux eu une incidence sur les renseignements consignés au moyen du recensement. Comme le recensement s’étendait au nord et à l’est du Canada, les agents des Affaires indiennes agissaient souvent à titre d’énumérateurs du recensement et par conséquent, la création des catégories légales de Métis et de statut d’Indien est venue brouiller les définitions ethniques décrites dans les instructions du recensement. Certains Autochtones ont accueilli le recensement favorablement, considérant qu’il était partie prenante des relations entre nations qu’ils avaient entretenu avec la Couronne britannique puis le gouvernement canadien. Cependant, plusieurs ont refusé de coopérer avec les énumérateurs, les considérant comme les agents de l’ordre colonial que les Affaires indiennes tentaient de leur imposer. Comme les échantillons des données du recensement publiés à l’intention d’un vaste public par diverses universités canadiennes mèneront à une nouvelle recherche sur l’histoire sociale, les universitaires devront comprendre les liens entre le colonialisme et l’énumération des Autochtones afin d’interpréter de telles données.
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A Larger Frame: “Redressing” the Image of Doukhobor-Canadian Women in the Twentieth Century
Ashleigh Androsoff
p. 81–105
RésuméEN :
The image of a naked “Doukhobor” woman standing before her flame-engulfed home has been used repeatedly to embody the Doukhobors’ difficult adjustment to life in Canada. Here, the author argues that public attention on Doukhobor women’s bodies predates the publication of nude imagery in the middle of the twentieth century. A review of twentieth-century descriptions of Doukhobor-Canadian women reveals that their bodies were subjected to intense public scrutiny from the moment they arrived in Canada in 1899. Publishing descriptions and photographs of Doukhobor women engaged in hard farm labour, doing “women’s work,” wearing traditional ethnic dress, and in partial or total states of undress, the Canadian media significantly shaped “public knowledge” about the Doukhobors by focusing on the peculiarity of Doukhobor women’s bodies.
FR :
L’image d’une femme « doukhobore » nue, se tenant devant sa maison ravagée par les flammes, a été utilisée à maintes reprises, au milieu du vingtième siècle, comme personnification de la difficulté qu’ont eue les Doukhobors à s’ajuster à la vie canadienne. Dans cet article, l’auteur montre que l’attention publique portée au corps des femmes doukhobores précède la publication de telles images. Un examen des descriptions de femmes canadiennes-doukhobores tout au cours du vingtième siècle montre que leurs corps ont fait l’objet d’une intense attention publique dès leur arrivée au Canada, en 1899. Par la publication de portraits écrits et de photographies de femmes doukhobores occupées aux durs travaux de la ferme, accomplissant des travaux féminins, revêtues de robes folkloriques traditionnelles, en partie ou entièrement dévêtues, les médias canadiens ont façonné de façon significative un « savoir public » au sujet des Doukhobors, qui mettait l’accent sur les traits distinctifs du corps de leurs femmes.
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Riding into Place: Contact Zones, Rodeo, and Hybridity in the Canadian West 1900–1970
Mary-Ellen Kelm
p. 107–132
RésuméEN :
Each year, people gathered in small towns across the Canadian west to participate in rodeos and stampedes. While these events were often organized to promote and celebrate the non-Native community, organizers were keen to invite Aboriginal people. And Aboriginal people flocked to them. This paper explores the ways in which rodeos and stampedes functioned as points of contact between First Nations, mixed-heritage, and non-Native people. It explores why non-Native communities invited First Nations and why Aboriginal people accepted. It examines the place of on-reserve rodeos in the development of rodeo in western Canada and the extent to which they attracted non-Native people. It then examines how interactions at rodeos were structured by gender and racialization, and how these structures were sometimes overcome. Finally, it offers a glimpse at the emergent community of professional rodeo which, reputedly, embraced all rodeo cowboys regardless of ethnicity. In so doing, this paper explores how hybridity and liminality played a role in the development of Western Canadian rodeo and hence in the community celebrations in towns and cities in British Columbia and Alberta.
FR :
Chaque année, la population se rassemble dans de petites villes de l’ensemble de l’Ouest canadien pour participer à des rodéos et à des stampedes. Même si, par le passé, de tels événements ont souvent été organisés en vue de promouvoir et de célébrer la collectivité non autochtone, les organisateurs tenaient à inviter les Autochtones. Et les Autochtones s’y rendaient en grand nombre. Cet article explore les façons dont les rodéos et les stampedes ont servi de points de contact entre les peuples des Premières nations, les Métis et les non autochtones. Il explore la raison pour laquelle les collectivités non autochtones invitaient les Premières nations et pourquoi les Autochtones acceptaient. Il examine la place des rodéos sur les réserves dans l’histoire du développement du rodéo dans l’Ouest canadien et montre à quel point ceux-ci attiraient les non autochtones. Il examine ensuite comment les interactions lors des rodéos étaient structurées par genre et par race, et comment de telles structures ont parfois pu disparaître. Finalement, il offre un aperçu de l’émergence du rodéo professionnel qui a rassemblé, probablement, tous les cow-boys de rodéo peu importe leur origine. Par la même occasion, cet article explore comment l’hybridité et la liminalité ont joué un rôle dans le développement du rodéo dans l’Ouest canadien et, par conséquent, dans les célébrations communautaires des villes et municipalités de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.
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“Your brain is no longer your own!”: Mass Media, Secular Religion, and Cultural Crisis in Third Republic France
Mark Meyers
p. 133–156
RésuméEN :
This essay examines the historical and discursive process that led various elites in Third Republic France (1871–1940) to interpret the modern mass media as vehicles for new, secular forms of religious experience. It argues that this interpretation owed its origins to fin-de-siècle theories about the links between collective behaviour, hypnotic suggestion, and “religiosity.” It also demonstrates that this interpretation enjoyed cultural resonance because of the specific formal properties of new audio-visual media such as radio. Adopting the methodological framework of cultural history, this paper suggests that the symbolic relevance of the term “religion” actually expanded during this period, which is well known for its growing secularism. It thus maintains that secularization in this context was not a uniform or teleological process, but one fraught with ambiguity and complexity.
FR :
Cet article examine le processus historique et discursif qui a mené diverses élites de la Troisième République française (1871-1940) à considérer les médias de masse modernes comme véhicules des formes nouvelles et profanes de l’expérience religieuse. Il fait valoir qu’une telle interprétation tire ses origines des théories de fin-de-siècle sur les liens entre le comportement collectif, la suggestion hypnotique et la « religiosité ». Il démontre également qu’une telle interprétation a joui d’une résonnance culturelle significative en raison des propriétés formelles spécifiques des nouveaux médias audio-visuels comme la radio. En adoptant le cadre méthodologique de l’histoire culturelle, l’auteur suggère que la pertinence symbolique du mot « religion » a pris de l’ampleur au cours de cette période mieux connue pour sa laïcité croissante. Par conséquent, il soutient que la sécularisation dans un tel contexte ne s’est pas produite de façon uniforme ou téléologique, mais qu’elle représente plutôt un processus riche d’ambigüité et de complexité.
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Suez and After: Canada and British Policy in the Middle East, 1956–1960
Janice Cavell
p. 157–178
RésuméEN :
The Suez crisis is generally considered to be a decisive turning-point in Canada’s relations with Great Britain. Prime Minister Louis St. Laurent and Secretary of State for External Affairs Lester Pearson refused to support Britain’s military action in Egypt, choosing instead to work through the United Nations for a resolution of the conflict. It seemed that Canada was repudiating a subservient role and declaring its final independence from the mother country. However, the documentary record shows that Canadian politicians and diplomats were in fact eager to work for what they believed to be Britain’s good. In their view, Britain had temporarily lost sight of its own, and the western world’s, best interests. During the years immediately after Suez, support for British policies was a priority of Canadian diplomats, most notably Arnold Smith, Canada’s ambassador to Egypt from 1958 to 1960. Smith played an important role in the resumption of diplomatic relations between Britain and Egypt. Drawing on previously unused documents in the files of the Department of External Affairs, this paper outlines Canadian views of, and Canada’s relationship to, British policy in the Middle East during and after Suez. It demonstrates that a “colony to nation” framework is inadequate for the study of the Anglo-Canadian relationship in the years following World War II. Instead, the broader context of Cold War politics must be taken into consideration. The paper also shows that despite the surface differences between Liberal and Conservative foreign policy, there were strong elements of continuity between the St. Laurent and Diefenbaker governments.
FR :
La crise de Suez est généralement considérée comme un tournant décisif dans les relations entre le Canada et la Grande-Bretagne. Le premier ministre Louis St-Laurent et le sous-secrétaire des Affaires extérieures Lester B. Pearson ont refusé d’appuyer l’action militaire britannique en Égypte, choisissant plutôt de collaborer avec les Nations Unies afin de résoudre le conflit. Le Canada parut alors déclarer une fois pour toute son indépendance par rapport à la mère patrie. Toutefois, les documents sonores montrent que politiciens et diplomates canadiens ne considéraient pas qu’ils avaient cessé de travailler pour ce qu’ils croyaient être le bien de la Grande-Bretagne. À leurs yeux, le problème était plutôt que la Grande-Bretagne avait temporairement perdu de vue ses meilleurs intérêts et ceux du monde occidental. Au cours des années qui ont immédiatement suivi la crise de Suez, l’appui des politiques britanniques demeura une priorité pour les diplomates canadiens, notamment Arnold Smith, ambassadeur du Canada en Égypte de1958 à1960. Celui-ci allait jouer un rôle important dans la reprise des relations entre la Grande-Bretagne et l’Égypte. Inspiré des documents inutilisés des anciens dossiers du ministère des Affaires extérieures, cet article décrit le point de vue des Canadiens à l’égard des relations du Canada et de la politique britannique au Moyen-Orient durant et après la crise de Suez. Il démontre que le un récit privilégiant le passage du statut de colonie à celui de pays ne convient pas à l’étude de la relation anglo-canadienne dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Le contexte plus large des politiques de la guerre froide doit être pris en considération. L’article montre également qu’en dépit de différences superficielles, les politiques étrangères des gouvernement libéral de St Laurent et conservateur de Diefenbaker contiennent d’importants éléments de continuité.
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The Pro-Soviet Message in Words and Images: Dyson Carter and Canadian “Friends” of the USSR
Jennifer Anderson
p. 179–206
RésuméEN :
Dyson Carter, Sovietophile and member of the Communist Party of Canada, spent most of his career promoting the USSR to North Americans. He served as President of the Canadian-Soviet Friendship Society (CSFS) from 1949 to 1960, edited the CSFS newsletter News-Facts about the USSR from 1950 to 1956, and published the popular pro-Soviet magazine Northern Neighbors from 1956 until 1989. His work was supported from Moscow by the All-Union Society for Friendship with Foreign Countries (VOKS), and his writing had wide appeal on the Canadian left. Based on recently released archival material from Russia and Canada, as well as oral history, this story of propaganda and persuasion in Cold War Canada offers a new perspective on the history of the Canadian left.
FR :
Dyson Carter, soviétophile et membre du Parti communiste du Canada, a passé la majorité de sa carrière à promouvoir l’URSS auprès des Nord-Américains. Il a été président de la Canadian-Soviet Friendship Society (CSFS) de 1949 à 1960, et éditeur du bulletin de la CSFS, News-Facts about the USSR, de 1950 à 1956. Il a publié également le populaire magazine pro-soviet Northern Neighbors de 1956 à 1989. Son travail était appuyé à Moscou par la All-Union Society for Friendship with Foreign Countries (VOKS), et ses écrits ont plu grandement à la gauche canadienne. Fondée sur des documents d’archives de Russie et du Canada publiés récemment, ainsi que sur des témoignages oraux, cette histoire de la propagande et de la persuasion au Canada au cours de la guerre froide offre une nouvelle perspective de l’histoire de la gauche canadienne.
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Intergovernmental Relations Trumps Social Policy Change: Trudeau, Constitutionalism, and Family Allowances
Raymond Blake
p. 207–239
RésuméEN :
Family allowances were one of the few programs shared by all Canadian families from 1945 to 1992, and one of the few means of building social cohesion across Canada. Family allowances became embroiled in the minefield of Canadian intergovernmental relations and the political crisis created by the growing demands from Quebec for greater autonomy from the federal government in the early 1970s. Ottawa initially dismissed Quebec’s demands for control over social programs generally and family allowance in particular. However, Prime Minister Pierre Trudeau offered family allowance reforms as a means of enticing Quebec Premier Robert Bourassa to amend the British North America Act. The government’s priority was constitutional reform, and it used social policy as a bargaining chip to achieve its policy objectives in that area. This study shows that public policy decisions made with regard to the family allowance program were not motivated by the pressing desire to make more effective policies for children and families.
FR :
Les allocations familiales représentent l’un des programmes partagés par toutes les familles canadiennes entre 1945 et 1992 et un instrument de cohésion sociale à travers le pays. Au début des années 1970, le programme s’est retrouvé dans le champ de mines des relations intergouvernementales canadiennes où les demandes du Québec pour une plus grande autonomie à l’égard du gouvernement fédéral se multipliaient. Dans un premier temps, Ottawa a rejeté les demandes du Québec relatives au contrôle des programmes sociaux en général et de celui des allocations familiales en particulier. Toutefois, le premier ministre Pierre Trudeau a fini par offrir une réforme des allocations familiales comme moyen d’inciter le premier ministre du Québec Robert Bourassa à modifier l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. La priorité du gouvernement était la réforme constitutionnelle, et Trudeau s’est ainsi servi de la politique sociale comme monnaie d’échange pour atteindre ses objectifs en ce domaine. Cette étude démontre que les décisions gouvernementales prises à l’égard du programme des allocations familiales n’étaient pas motivées principalement par le désir d’élaborer des politiques plus efficaces à l’égard des enfants et des familles.
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“Stop Postponing Your Life Until You Lose Weight and Start Living Now”: Vancouver’s Large as Life Action Group, 1979–1985
Jenny Ellison
p. 241–265
RésuméEN :
Vancouver fat acceptance group Large as Life (LAL) was active between 1979 and 1985. The founding members of LAL met at a Gestalt therapy workshop for fat women only in 1979, but ultimately decided that talking was not enough to resolve the problems they experienced on a day-to-day basis. For these women, fat was not just a feeling but a material problem that could be solved through the development of social sites and services that catered to fat women. These would include fitness classes, fashion shows, clothing swaps and personal development workshops. Using interviews with former Large as Life members, together with articles from the group’s newsletter, The Bolster, this paper examines fat women’s perspectives on femininity, health, and fashion in the 1980s. It argues that the shared practices developed among members of Large as Life are an example of the lived complexity of femininity in the 1980s, and, specifically, offers insight into how women experienced and situated themselves in relation to the beauty and bodily norms of the 1980s.
FR :
Le groupe pour l’acceptation de l’obésité de Vancouver, Large as Life (LAL), a été actif de 1979 à 1985. Les membres fondatrices du LAL se sont rencontrées lors d’un atelier de thérapie Gestalt à l’intention des femmes obèses en 1979 et ont finalement décidé que la discussion ne suffisait pas pour résoudre les problèmes qu’elles éprouvaient quotidiennement. Pour ces femmes, l’obésité n’était pas uniquement un sentiment, mais un problème matériel qui pouvait se résoudre en élaborant des sites et des services sociaux qui répondraient aux besoins des femmes obèses. Ceux-ci comprendraient des groupes de culture physique, et d’échange de vêtements, des défilés de mode et des ateliers de développement personnel. Au moyen d’entrevues avec d’anciens membres de Large as Life et d’articles du bulletin du groupe, The Bolster, cet article examine les perspectives des femmes obèses par rapport à la féminité, la santé et la mode dans les années 1980. Il fait valoir que les pratiques communes élaborées par les membres de Large as Life sont un exemple de la complexité de la féminité vécue dans les années 1980 et, en particulier, il offre un point de vue sur la façon dont les femmes se sentaient et se situaient elles-mêmes par rapport aux normes des années 1980 relatives a la beauté et à l’apparence physique.