Résumés
Abstract
In the past half-century, the historical profession in Canada has broadened its attention significantly beyond the political, diplomatic, and military concerns that were dominant as recently as the 1950s. This came about in particular by three challenges: from Marxists who insisted on the study of history from the bottom up and on the importance of class and class conflict; from feminists, who focussed attention on the history of women and gender relations; and from scholars who shifted the historical study of politics from political systems to political cultures. Other methodological innovations also helped broaden the study of history, most noticeably the use of statistics in historical analysis.
This "opening" of the profession has, however, made it more sectarian and fractious. Moreover, the attention of historians continues to be paid to the western world and is now largely focussed on the last two-and-a-half centuries. A longer and much wider view of human history is necessary. Accordingly, the paper briefly discusses examples drawn from daily life - paper, food, flowers, and the environment - as evidence of the global nature of history and of the importance of the longue durée in it. The paper concludes by arguing that it is essential for historians to enlargen their conception of the past, for by examining much earlier times and very different cultures, we may come to recognize what is distinctive or peculiar about ourselves as well as others. Such imaginative travels through space and time provide a deeply humanizing and liberating experience.
Résumé
Au cours de la dernière moitié de ce siècle, la profession historique canadienne a élargi la portée de son attention de manière significative, au delà des préoccupations politiques, diplomatiques et militaires qui l'avaient dominée jusqu'à tard dans les années 1950. Trois défis en particulier ont facilité cette évolution : celui des marxistes qui ont mis l'accent sur une histoire du bas vers le haut et sur l'importance des classes et des conflits de classe ; celui des féministes qui ont concentré l'attention sur l'histoire des femmes et des relations sociales de sexe ; et celui des analystes de la politique qui ont remplacé l'étude des systèmes par celle des cultures politiques. Des innovations méthodologiques ont contribué à cette extension, dont la plus notable est sans doute l'utilisation des statistiques historiques.
Cette « ouverture », cependant, a rendu la profession plus sectaire et plus fracturée. Autres problèmes, les historiens n 'ont pas cessé de porter le gros de leur attention sur le monde occidental et ils réservent dorénavant la plupart de leurs travaux aux derniers deux siècles et demi. Une conception plus large et plus longue de l'histoire humaine est pourtant nécessaire. Cet essai aborde des exemples tirés de la vie quotidienne, ceux du papier, de la nourriture, des fleurs et de l'environnement, comme manifestations de la nature globale de l'histoire et de l'importance qu'y détient la longue durée. Il conclut qu'il est essentiel pour les historiens assouplir leur idée du passé. L'examen de temps plus reculés et de cultures très différentes peut aider à identifier ce qu’il y a de particulier et de spécifique chez soi et chez les autres. Enfin, de tels périples de l'imagination à travers le temps et l'espace procurent des expériences profondément humaines et libératrices.