Éditorial

Nouveaux imaginaires de et sur l’Afrique par l’entrepreneuriat : des promesses… encore à tenir

  • Birahim Gueye,
  • Bilyaminou Dan Rani Guero,
  • Angélique Ngaha Bah,
  • Florent Song-Naba et
  • Olivier Germain

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  • Birahim Gueye
    Université Gaston Berger, Sénégal

  • Bilyaminou Dan Rani Guero
    Université Abdou Moumouni, Niger

  • Angélique Ngaha Bah
    Université Alioune Diop, Sénégal

  • Florent Song-Naba
    Université Thomas Sankara, Burkina Faso

  • Olivier Germain
    Université du Québec à Montréal, Canada

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La littérature scientifique dans le domaine des sciences de gestion reste dominée par une image de l’entrepreneuriat en Afrique marquée par le primat de la débrouille, de l’informel, de la microentreprise de survie, des initiatives de femmes financées grâce à la microfinance et aux tontines. Cette réalité constitue certes l’une des facettes de l’entrepreneuriat en Afrique, mais elle ne saurait traduire toutes les initiatives sur le continent. Elle pourrait relever d’une vision folklorique ou encore mythologique de l’entrepreneuriat. Pour compléter le spectre, il convient de regarder les autres facettes de l’entrepreneuriat sur le continent : l’émergence d’écosystèmes entrepreneuriaux avec l’État en pivot, la multiplication de start-up dopées par les TIC, certains comportements frugaux, la consolidation des projets entrepreneuriaux portés par les générations postajustement structurel, etc. Il convient également d’aborder certaines questions propres à l’évolution des entreprises : succession intergénérationnelle, écarts culturels entre acteurs (jeunes contre vieux ; locaux contre expatriés ; instruits contre non instruits, etc.). Tous ces éléments nous invitent à interroger les imaginaires de l’Afrique d’aujourd’hui par l’entrepreneuriat. Une telle démarche revient à penser, de l’intérieur, l’entrepreneuriat et les PME en Afrique libérés de toute forme d’oeillère découlant des pressions des financeurs et/ou des supports de publication en quête de saveurs exotiques. Il est possible de faire l’inventaire d’un ensemble de pratiques émergentes, notamment dans le domaine des start-up, qui mettent au et à jour d’autres manières d’entreprendre en Afrique. De nombreux travaux empiriques montrent ainsi que l’Afrique n’est pas un désert d’innovations et que diverses pratiques entrepreneuriales émergentes y sont observées (Tim, Markus et Nelson, 2021). L’entrepreneuriat numérique est l’une de ces pratiques (Friederici, Wahome et Graham, 2020). Les start-up du secteur apparaissent comme le fer de lance de l’accélération et de la transformation numérique des économies locales (Kolade, Atiase, Murithi et Mwila, 2021). L’accroissement de la demande de contenus numériques sous différentes formes (vidéo, livres électroniques, musique, balados, etc.) génère des opportunités entrepreneuriales pour les jeunes (Netter, 2017). Le développement constant d’Internet et son influence sans cesse croissante sur le vécu quotidien des populations ouvre également la voie à une myriade d’activités génératrices de revenus (Kollmann, Kleine-Stegemann, Cruppe et Strauss, 2022). Les pouvoirs publics, les agences de coopération internationale au développement et les organisations professionnelles oeuvrent à rendre l’écosystème entrepreneurial davantage favorable aux start-up de la fintech, de l’agrotechnologie, de la télésanté, de la cyberformation, etc. (Goldberg, 2019). Dans le domaine particulier du financement, le développement de plateformes numériques, comme les banques en ligne, le paiement en ligne et le sociofinancement, a contribué à révolutionner le secteur bancaire en permettant aux habitants des contrées les plus reculées d’accéder à des produits financiers (Osabutey et Jackson, 2024). Le marketing numérique, à travers les réseaux sociaux, permet à tout entrepreneur africain de se constituer une clientèle à moindre coût partout dans le monde (Kollmann etal., 2022). Durant les premiers moments de la pandémie de la Covid-19, les portails d’apprentissage en ligne ont permis de pallier les mesures de confinement en favorisant l’accès des élèves et des étudiants à des contenus éducatifs en ligne (Matete, Kimiro et Behera, 2023). Pour permettre aux entreprises numériques de se développer davantage, d’importants travaux sont en cours pour faciliter l’accès à la connectivité, aux équipements et à l’électricité (Friederici, Wahome et Graham, 2020). Outre le numérique, la culture et l’agriculture connaissent un essor certain sur le continent. Au-delà de son rôle identitaire, la culture est de plus en plus perçue comme un véritable relais de croissance pour les économies locales. Les progrès de la musique africaine ont contribué à positionner certains pays comme des valeurs culturelles incontournables au …

Parties annexes