Innover en Île-de-France : 32 priorités pour les PME, Rapports et études de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, Paris, La Documentation française, coll. « Développer et entreprendre », 2007, 219 p.[Notice]

  • André Joyal

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  • André Joyal
    Institut de recherche sur les PME, UQTR

Malgré le sous-titre, les 32 priorités n’occupent que huit pages à la toute fin d’un ouvrage qui, pour l’essentiel, met en relation l’innovation et la PME avec une application à la région de l’Île-de-France. Malgré l’existence des gisements de croissance importants dans les PME, on signale que la majorité des études en matière d’innovation se rapporte aux grandes entreprises et à la recherche publique. Pour pallier cette situation, la CCIP a établi six domaines d’actions prioritaires : Les deux rédactrices de ce rapport ont signalé que la France ne fait pas partie des chefs de file européens en matière d’innovation, si l’on prête foi au classement du Tableau de bord européen de l’innovation. Elles n’ont pas osé préciser où se situe l’Hexagone dans un palmarès dominé par la Suède, la Finlande, la Suisse, l’Allemagne et le Danemark. Comme leur étude porte sur la région Île-de-France, il importe de prendre en compte que le poids démographique des PME (entreprises de moins de 500 salariés) qui s’y trouvent représente 99,3 % des établissements et 69 % des salariés alors que celles de moins de 50 salariés comptent pour 96,5 % et un peu moins de la moitié de l’ensemble des salariés. Ce petit livre (format d’un « Que sais-je ? »), de présentation fort agréable, contient un grand nombre de fenêtres, soit pour mettre en évidence une citation d’un entrepreneur interrogé (Paroles d’entrepreneurs) soit pour illustrer un cas (Bonnes pratiques). Comme exemple de ces paroles, voici une opinion que ne nierait pas un entrepreneur québécois : On comprend ainsi pourquoi, selon une enquête, 73 % des PME de Paris ne connaissent pas les dispositifs de soutien aux PME, alors que seulement 4 % d’entre elles avouent bénéficier d’aides publiques. « Mieux vaut chercher des clients que perdre son temps à chercher des ressources financières publiques » ne craint pas d’affirmer un autre entrepreneur. Heureusement, qu’il y a les bonnes pratiques comme le révèle l’exemple de Consultencia : une société de services créée en 2003, hébergée dans la pépinière de la CCIP Soleillet, qui se spécialise dans l’édition de solutions en informatique de gestion pour les PME et les grandes sociétés européennes. Reconnue « Jeune entreprise innovante », Consultencia fut lauréate de « Paris entreprendre 2005 » en plus de recevoir le prix Master 2007 de la création de l’innovation, de la richesse, du dynamisme et de l’esprit d’entreprise lors du dernier Salon des entrepreneurs (2007). Comme on le voit, Corneille avait raison d’écrire que la valeur n’attend point le nombre des années. Outre ces vignettes, de nombreux tableaux et schémas accompagnent le texte de façon à bien illustrer les propos. L’un de ces schémas - le processus tourbillonnaire - est emprunté à un « certain » P.-A. Julien qui veut ainsi montrer comment se présentent les interactions et les allers-retours entre les dimensions et l’innovation dans l’entreprise. Une illustration en couleurs fait voir que le processus d’innovation n’a rien de linéaire, ses différentes composantes s’articulant de manière dynamique avec des interactions entre elles. En fait, il est bien précisé que l’innovation au coeur des PME se manifeste par différentes pratiques souvent imbriquées entre elles. Ces pratiques se veulent parfois rien de moins qu’un jeu. Oui, tous les entrepreneurs interrogés ont fait part de leur amusement à travers l’acte de création. Ce dernier, s’il est aussi vu comme un défi culturel, comporte une dimension collective, car il suppose l’engagement de tous les métiers et fonctions de l’entreprise de même que la motivation de tous les acteurs. Enfin, l’innovation se caractérise par une démarche transsectorielle, fait-on observer. On y voit, …