Résumés
Résumé
Constatant l’importance des coopérations entre PME, cet article s’intéresse au pilotage des groupements de PME, définis comme une forme particulière de réseau de deux PME au moins, qui s’unissent pour mener à bien un projet commun.
Pour analyser les facteurs et les moyens permettant d’assurer une efficience maximale du fonctionnement de ces groupements, l’auteur mobilise deux approches différentes mais complémentaires de la firme : la théorie contractuelle, qui insiste sur les risques inhérents aux coopérations, et la théorie basée sur les compétences, plus dynamique, qui met davantage en relief la coordination technique des activités et la possibilité de faire émerger de nouvelles compétences.
L’auteur propose une typologie opérationnelle qui distingue deux types de groupements de PME : les groupements de similitude, qui concernent des activités similaires et sont orientés vers la réduction des coûts ou la recherche d’une taille optimale, et les groupements complémentaires, fondés sur la complémentarité des actifs des partenaires et orientés vers la coproduction de ressources nouvelles. Si le premier type de groupements peut se contenter d’un pilotage contractuel basé sur des contrats « complets », le second doit s’appuyer sur un pilotage relationnel, reposant sur des contrats incomplets et la confiance, afin de favoriser les processus d’apprentissage et une coordination plus cognitive des partenaires.
Mots-clés :
- Compétences,
- Confiance,
- Contrats,
- Coopération,
- Groupements,
- Opportunisme,
- Pilotage,
- PME,
- Réseau
Abstract
Noting the importance of cooperations between SME, this paper addresses the governance of SME’s groups, defined as particular shapes of networks of at least two SMEs which join together to achieve a specific project.
In order to analyze the factors and means that ensure a maximum efficiency of these groups, the author mobilizes two complementary approaches of the firm : the contractual theory, which points the inherent risks in cooperations, and the competence-based approach, which more dynamically highlights the stakes of technical coordination and the possibility of giving rise to new competencies.
The author proposes an operational typology which distinguishes two types of groups of SMEs : similarity groups are related to similar activities and directed towards a reduction of costs or the research of an optimal size ; and complementary groups founded on the complementary contributions of the partners and directed towards a co-production of new resources. In the first case, a contractual governance based on complete contracts is sufficient ; in the second, the governance must be relational, based on incomplete contracts and on trust, in order to support learning processes and the more cognitive coordination between the partners.
Resumen
Constatando la importancia de las cooperaciones entre PyMEs, este ariculo trata la gobernanza de las agrupaciones de PyMEs, definidas como una forma particular de red de dos PyMEs al menos que se unen para llevar a cabo un proyecto comun.
Para analizar los factores y medios que permiten garantizar una eficiencia maxima del funcionamiento de estas agrupaciones, el autor moviliza dos enfoques diferentes pero complementarios de la empresa : la teoria contractual, que insiste sobre los riesgos inherentes de las cooperaciones, y la teoria dicha « competence-based approach », mas dinamica, que pone aun mas de relieve la coordinación tecnica entre los socios y la posibilidad de hacer surgir nuevas competencias.
El autor propone una tipología opertiva que distingue dos tipos de agrupa-ciones de PyMEs : las agrupaciones e semejanza, que se refieren a actividades similares, orientadas hacia la reducción de los costes o la busqueda de un tamano optimo : y las agrupaciones complementarias, fundadas sobre la complementa-riedad de los activos de los socios y orientadas hacia la coproducción de nuevos recursos. Si el primer tipo de agrupaciones puede satisfacerse con una gobernanza contractual basada en contratos mas completos, el segundo debe basarse en una gobernanza relacional, fundada en contratos incompletos y confianza, con el fin de favorecer los procesos de aprendizaje y una coordinación mas cognoscitiva de los socios.
Zusammenfassung
Der Artikel umschreibt die Wichtigkeit und Bedeutung von Kooperationen unter KMUs und legt besonderes Augenmerk auf die Führung dieser KMU-Gruppierungen. Diese Gruppierungen werden definiert als spezielles Netzwerk (mindestens zwei Partner) mit dem Ziel, ein gemeinsames Vorhaben erfolgreich durchzuführen.
Um die Faktoren und Mittel zu analysieren, die eine bestmögliche Effizienz solcher Gruppierungen erlauben, werden zwei verschiedene sich ergänzende Ansätze herangezogen : die Vertragstheorie, wonach Risiken in solchen Zusammen-arbeiten inhärent sind und der dynamischeren Kompetenztheorie, die besonders die technische Koordination und die Möglichkeit neuer Kompetenzentwicklungen hervorhebt.
Der Autor schlägt eine operationelle Typologie vor, die zwei Arten von KMU-Gruppierungen unterscheidet : Gruppierungen von ähnlichen Unternehmen und ähnlichen Aktivitäten, die eine Kostenreduktion oder eine kritische Grösse anstreben, und Gruppierungen, in welchen sich die einzelnen Partner ergänzen und eine Koproduktion von neuen Ressourcen anstreben. Für die erstgenannte Gruppie-rung benötigt man zur Steuerung lediglich ein komplettes Vertragswerk. Die zweite Gruppierung bedarf zur eigenen Leitung flexible Rahmenverträge und Vertrauen, um Lernprozesse und eine kognitive Koordination der Partner zu begünstigen.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger
Parties annexes
Bibliographie
- Alchian, A.A. et H. Demsetz (1972), « Production, information costs and economic organization », American Economic Review, vol. 62, no 5, p. 777-795.
- Aliouat, B. (1996), Les stratégies de coopération industrielle, Paris, Economica.
- Bradach, J.L. et R.G. Eccles (1991), « Price, authority and trust : from ideal types to plural forms », dans G. Thompson et al. (dir.), Markets, Hierarchies and Networks. The Coordination of Social Life, Londres, Sage Publications, p. 277-292.
- Brousseau, E. (1993), L’économie des contrats : technologies de l’information et coordination interentreprises, Paris, Presses universitaires de France.
- Brousseau, E. (1996), « Les contrats dans la coordination interentreprises : les enseignements de quelques travaux récents d’économie appliquée », dans T. Andreani (dir.), L’entreprise, lieu de nouveaux contrats, Paris, L’Harmattan.
- Doz, Y.L. (1996), « The evolution of cooperation in strategic alliances : initial conditions or learning processes ? », Strategic Management Journal, no 17, p. 55-83.
- Dussauge, P. et B. Garrette (1997), « Anticiper les conséquences des alliances stratégiques », Revue française de gestion, no 114, p. 106-117.
- Duysters, G.M., A.P. de Man et L. Wildeman (1999), «A network approach to alliance management », European Management Journal, vol. 17, no 2, p. 182-187.
- Duysters, G.M. et K.H. Heimeriks (2002), « Alliance capabilities – how can firms improve their alliance performance ? », 6th International Conference on Competence-based Management, IMD Lausanne, 26-28 octobre.
- Favereau, O. (1989), « Marchés internes, marchés externes », Revue économique, vol. 40, no 2, p. 273-328.
- Foss, N.J. (1996), « Firms, incomplete contracts and organizational learning », Human System Management, no 15, p. 17-22.
- Joffre, P. et G. Koenig (1984), « Stratégies de coopération et d’alliances inter-entreprises », Enseignement et Gestion, no 31, p. 67-73.
- Lazaric, N. (1995), «Apprentissage organisationnel et accords inter-firmes : le cas de la relation utilisateur/producteur », dans N. Lazaric et J.M. Monnier (dir.), Coordination économique et apprentissage des firmes, Paris, Economica, p. 133-154.
- Lazaric, N. et E. Lorenz (dir.) (1998), Trust and Economic Learning, Londres, Edward Elgar.
- Lazaric, N. (1999), « Apprentissage collectif, compétences et nouvelle division du travail quels enjeux et quels débats pour la coopération », Colloque « Coopération industrielle diversité et synthèse », ADIS, Faculté Jean-Monnet, Université Paris Sud, 3-4 mai.
- Llerena, P., M. Matt et S. Wolff (1999), « Incentives and knowledge creation in cooperative inter-organization agreements », Colloque « Coopération industrielle : diversité et synthèse », ADIS, Faculté Jean-Monnet, Université Paris Sud, 3-4 mai.
- Lorenz, E.H. (1988), « Neither friends nor strangers : informal networks of subcontracting in French industry », dans D. Gambetta (dir.), Trust, Making and Breaking Cooperative Relations, Oxford, Basil Blackwell, p. 195-210.
- Lorenz, E.H. (1992), « Trust, community and cooperation : toward a theory of industrial districts », dans M. Storper et A. Scott (dir.), Pathways to Industrialization and Regional Development, Londres, Routledge, p. 195-204.
- Lundvall, B.A. (1993), « Explaining interfirm cooperation and innovation. Limits of the transaction-cost approach », dans G. Grabher (dir.), The Embedded Firm : On the Socio-Economics of Industrial Networks, Londres, Routledge, p. 52-64.
- Nelson, R.R. et S.G. Winter (1982), An Evolutionary Theory of Economic Change, Cambridge, Mass., Harvard University Press.
- Noorderhaven, N.G. (1996), « Opportunism and trust in transaction cost economics », dans J. Groenewegen (dir.), Transaction Cost Economics and Beyond, Londres, Kluwer Academic Publishers, p. 105-128.
- Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE (1996), Réseaux d’entreprises et développement local. Compétition et coopération dans les systèmes productifs locaux, Paris, Éditions de l’OCDE.
- Peillon, S. (2001), Le pilotage des coopérations interentreprises : le cas des groupements de PME, Thèse pour le doctorat de sciences économiques, École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne, Université Jean-Monnet, 3 octobre.
- Poppo, L. et T. Zenger (2002), « Do formal contracts and relational governance function are substitutes or complements ? », Strategic Management Journal, vol. 23, p. 707-725.
- Richardson, G.B. (1972), « The organization of industry », The Economic Journal, no 82, septembre, p. 883-896.
- Ring, P.S. et A.H. Van de Ven (1994). « Developmental processes of cooperative interorgani-zational relationships », Academy of Management Review, vol. 19, no 1, p. 90-118.
- Weinstein, O. (1997), « Modes de coordination interfirmes et modèles d’innovation », dans C. Palloix et Y. Rizopoulos (dir.), Firmes et économie industrielle, Paris, L’Harmattan, p. 389-413.