Résumés
Résumé
L’insuffisante capitalisation souvent évoquée à propos des PMI2 est en grande partie le résultat d’un effort d’investissement relatif similaire, si ce n’est plus fort, que celui de leurs concurrentes de plus grande taille. Elle est imputable, par ailleurs, à la difficulté d’accès aux marchés financiers pour cette catégorie d’entreprises. Pourtant le gain potentiel escompté d’une participation au capital d’une PMI paraît aussi élevé que celui obtenu dans une entreprise de taille plus grande.
Alors que la période 1985-1990 avait permis de développer toutes les techniques de financement sans contraintes particulières, les années récentes ont été marquées par divers facteurs conduisant les banques et, en règle générale, tous les opérateurs financiers à revenir largement sur des pratiques libérales qui avaient facilité l’accès des entreprises aux marchés des capitaux.
Face à la montée des risques et à la dégradation des résultats, les banques se sont montrées particulièrement sélectives vis-à-vis des PME. Soit elles ont largement supprimé les financements de secteurs considérés comme sinistrés (immobilier, BTP, informatique...), soit elles n’accordent des crédits qu’avec prudence.
Si l’analyse statistique fait ressortir des situations grandes entreprises/PMI relativement comparables, le constat pour les années récentes montre dans la réalité un niveau de risque sensiblement supérieur.
Par conséquent, au-delà d’un niveau raisonnable de fonds propres que le marché doit pouvoir fournir, la restauration d’un véritable partenariat basé sur la confiance entre banques et entreprises et le partage des risques dans le cadre d’un groupement financier sont, dans le contexte actuel, la voie la plus sûre pour que les entreprises disposent des financements qui leur sont nécessaires.
Mots-clés :
- Financement,
- Marché financier,
- Accumulation,
- Rentabilité,
- PMI
Abstract
Inadequate capitalization of small and medium-sized industrial enterprises3 is a frequently mentioned phenomenon. It is largely the result of their investment effort, which is, relatively speaking, similar or greater than that of their larger competitors. This trend can also be attributed to the difficulty small firms have in gaining access to capital markets. And yet the potential gain to be expected from an interest in a small industrial enterprise seems to be as great as that from a larger firm.
In the years from 1985 to 1990, all types of financing techniques were able to develop without any particular constraints. However, in recent years, various factors have emerged to cause banks, and financial operators in general, to abandon many of the liberal practices that had given businesses easier access to financial markets.
Rising risks and falling profits have made the banks particularly selective in their dealings with small businesses. Either they have cut off most of their lending to sectors deemed to be in trouble, such as real estate, construction and data processing, or they take great care in giving loans.
Statistical analysis shows that large firms and small businesses are in fairly comparable situations, but the figures for recent years show that the actual level of risk is significantly higher.
As a result, the current context makes a new partnership built on trust between banks and businesses, along with the pooling of risks, the best way of ensuring that businesses get the financing they need, in addition to a reasonable amount of equity that they should be to raise on the market.
Resumen
La insuff¡dente capitalización frecuentemente mencionada con respecto a las PyMIs4 (pequeñas y medianas industrias), se debe en gran parte a un esfuerzo relativo de inversión que es comparable o mayor que el de sus competidores de más envergadura. Por otra parte, se la puede atribuir al difícil acceso que tiene esta categoría de empresas a los mercados financieros. Sin embargo, el beneficio potencial esperado de una participación al capital de una PyMl parece ser tan elevado como el que se puede obtener en una empresa de mayor tamaño.
Mientras que el período 85-90 había permitido desarrollar todas las técnicas de financiación sin restricciones particulares, los años recientes se han caracterizado por diversos dactores que han llevado a los bancos, y por regla general a todos los operadores financieros, a un decidido cuestiona- miento de prácticas liberales que habían facilitado el acceso de las empresas a los mercados de capitales.
Ante la agravación de los riesgos y el empeoramiento de los resultados, los bancos se volvieron particularmente selectivos hacia las PyMEs. O bien han suprimido de manera generalizada la financiación de sectores considerados damnificados (inmobiliario, construcción y obras públicas, informática, etc.), osólo otorgan créditos con cautela.
Si bien el análisis estadístico pone de relieve situaciones de grandes empresas y de PyMIs que son relativamente comparables, el saldo de los años recientes muestra que en la realidad, el nivel de riesgo es sustancialmente superior.
Por consiguiente, por encima de un nivel razonable de fondos propios que el mercado debe poder proporcionar, la restauración de una auténtica colaboración, basada en la confianza, entre bancos y empresas, y la asunción compartida de riesgos en el marco de un pool constituyen, en el contexto actual, el método más seguro que permita a las empresas disponer de las finanzas necesarias.
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Parties annexes
Notes biographiques
Henri Jullien est adjoint au directeur des entreprises de la Banque de France. Il intervient lors de séminaires consacrés à l'évolution des marchés financiers et aux problèmes de financement que rencontrent les entreprises. Adresse: Banque de France. Direction des entreprises - ce: 36-1363, 39, rue Croix des Petits Champs, 75049 Paris, cedex 01.
Bernard Paranque est économiste à la Direction des entreprises (Observatoire des entreprises - Centrale de bilans). Il conduit des recherches sur la situation économique et financière des entreprises, particulièrement des PMI. Il est l'auteur de différentes études sur le sujet publiées dans la collection «Entreprise» de la Banque de France: «Compétitivité et rentabilité des entreprises industrielles», «Localisation et performances: la situation des entreprises régionales en 1992», «Emploi, accumulation et rentabilité financière», «Investissement productif et croissance externe» (en collaboration). Adresse: Banque de France. Direction des entreprises -ce: 44-1356, 39, rue Croix des Petits Champs, 75049 Paris, cedex 01.
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