Numéro 154, 2021 Comprendre, saisir et mobiliser les émotions en travail social au prisme des transformations sociales Sous la direction de Sue-Ann MacDonald, Emmanuelle Khoury, Carolyne Grimard, Sophie Hamisultane, Rosemary Carlton et Judith Sigouin
Sommaire (13 articles)
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Présentation
Sue-Ann MacDonald, Emmanuelle Khoury, Carolyne Grimard, Sophie Hamisultane, Rosemary Carlton et Judith Sigouin
p. 1–6
Résultats de recherche
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Affect et Témoigner pour Agir. Penser l’action sociale du témoignage public dans sa forme artistique
Maria Nengeh Mensah, Véronique Larose et Équipe de recherche Cultures du témoignage
p. 7–23
RésuméFR :
Cet article donne suite à une étude de la réception de l’exposition d’art militant Témoigner pour Agir (2017-2018). Pour mieux comprendre l’action sociale et subversive du témoignage public dans sa forme artistique, les points de vue des personnes ayant visité l’exposition sont mis en dialogue avec celui d’une analyse conceptuelle exploratoire de trois des oeuvres présentées. L’analyse s’appuie sur les théorisations de l’affect chez la philosophe féministe Sara Ahmed, une conception sociopolitique des émotions permettant de penser leur rôle non seulement dans la consolidation des normes et des inégalités sociales, mais aussi dans leur transformation. Visibiliser, choquer et montrer la voie de l’inclusion et de la reconnaissance apparaissent comme des actions sociales ayant le potentiel de rejoindre les publics autrement, soit à contre-courant. Enfin, l’analyse de l’intervention par le témoignage artistique contribue à la réflexion plus large du rôle des émotions dans le champ du travail social.
EN :
This article follows a reception study of the militant art exhibition “Témoigner pour Agir” (2017-2018). To better understand the social and subversive actions deployed by public testimonial in its artistic form, exhibition visitors’ responses are put in dialogue with that of an exploratory conceptual analysis of three of the artworks presented. The analysis is based on feminist philosopher Sara Ahmed’s theorizations of affect, a sociopolitical definition of emotions that allows for thinking about their role in the consolidation of social norms and inequalities as well as in their transformation. Making visible, shocking the public, and showing the way to inclusion and recognition appear as social actions with the potential to reach publics in a different way, i.e. against the current. Finally, the analysis of the intervention through artistic testimonials contributes to a broader reflection on the role of emotions in the field of social work.
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Ce que font faire (ou ne pas faire) les émotions chez les intervenantes : le cas du soutien à domicile
Audrey-Anne Dumais Michaud, Stéphanie Éthier, Christian Jetté et Catherine Lenzi
p. 25–37
RésuméFR :
Cet article propose d’éclairer la part émotive de la pratique du travail social dans le domaine du soutien à domicile (SAD). Comme point de départ, nous suggérons une incursion, sous la forme de portraits, dans le travail quotidien de deux intervenantes sociales qui oeuvrent respectivement dans un programme de SAD du milieu institutionnel et un regroupement d’organismes communautaires. L’article met en exergue les émotions vécues par les intervenantes, leur portée sur leur vie professionnelle, mais aussi personnelle, ainsi que les stratégies d’intervention qui seront – ou ne seront pas – déployées auprès des personnes usagères et des groupes représentés. Si un engagement émotionnel se dessine, tant dans l’intervention individuelle que collective, celui-ci s’accompagne également d’une fatigue de compassion et d’un manque de reconnaissance du travail accompli. Dans ce contexte, l’article souligne l’importance des collectifs de travail ainsi que du soutien des institutions concernées.
EN :
This article proposes to shed light on the emotional aspect of social work practice in the field of homecare services (HS). As a starting point, we suggest an incursion, presented in the form of portraits, into the daily work of two social workers active in an institutional HS program and a community organization respectively. This article highlights the emotions experienced by social workers, their impact on their professional and personal lives, as well as the intervention strategies that will or will not be deployed with the individuals and groups represented. If an emotional commitment emerges, both in individual and collective intervention, it also comes with compassion fatigue and a lack of recognition of the work being accomplished. In this context, this article underlines the importance of work collectives as well as the support of the institutions concerned.
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La prise en compte des émotions en contexte de collaboration interprofessionnelle : perception de professionnels en travail social
Penelopia Iancu, Isabel Lanteigne, Hélène Albert et Elda Savoie
p. 39–56
RésuméFR :
Dans cet article, nous présentons des résultats d’une recherche portant sur l’expérience de collaboration interprofessionnelle (IP) de travailleurs sociaux (TS) au Nouveau-Brunswick (N.-B.). Cette recherche qualitative se situe dans un paradigme interprétatif-compréhensif et cherche à saisir, entre autres, la prise en compte des émotions lors de la collaboration IP. Les participantes sont des travailleuses sociales (n=21) oeuvrant dans plusieurs milieux de pratique. La collecte des données a été réalisée par le biais d’entrevues semi-dirigées et de notes de terrain. Les résultats présentés portent sur des thèmes émergeant de cette étude, soit les émotions ressenties par les TS en contexte d’intervention collaborative (liées aux situations de personnes accompagnées, au processus d’intervention et à l’expérience collaborative), ainsi que sur des stratégies mises en place pour gérer ces émotions. En conclusion, nous présentons quelques pistes de réflexion portant notamment sur la prise en compte des émotions en intervention collaborative et la formation de futurs professionnels à la collaboration IP.
EN :
In this article, we present research findings on the interprofessional collaboration (IP) experience of social workers in New Brunswick (NB). This qualitative research is rooted in an interpretative-comprehensive paradigm and seeks to better understand the presence of emotions in IP collaboration. Participants in this study are social workers (n=21) active in multiple practice settings. Semi-structured interviews and field notes were used for data collection. The results presented in this article highlight emerging themes of the study, namely the emotions experienced by social workers when conducting interventions in a collaborative context (emotions related to the situations encountered by service users, emotions associated with the intervention process and emotions emerging from the collaborative experience) as well as strategies for managing these emotions. In conclusion, we present some points for discussion and further reflection with reference to the place of emotions in collaborative intervention and the training of future professionals in IP collaboration.
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Exploring emotion work from the narratives of fathers of children with a neurodisability
Aline Bogossian
p. 57–70
RésuméEN :
Although parenting a child with a neurodisability (i.e., autism, cerebral palsy, or epilepsy) can be a life-altering experience, fathers have been generally underrepresented in research on parenting and their unique experiences underexplored. The aim of this study was to explore feelings, emotions and their management through a secondary analysis of data from an Interpretive Phenomenological Analysis study involving eleven Canadian fathers. The two main themes were as follows: a dance of emotions in the father-child connection and spaces for emotional expression and support. Drawing on Hochschild’s theory of emotion work and theories of masculinity, the complexity and contradictions of this parenting experience are revealed. We suggest that attending to the emotional work of fathers may help social workers connect with and support them.
FR :
Bien que la parentalité d’un enfant avec un diagnostic d’un trouble neurodéveloppemental (ex.: autisme, paralysie cérébrale ou épilepsie) puisse être une expérience qui change la vie, les pères sont généralement sous-représentés dans les recherches sur la parentalité et leurs expériences uniques sont peu explorées. L’objectif de cette étude était d’explorer les sentiments, les émotions et leur gestion à travers une analyse de données secondaires d’une étude d’analyse phénoménologique interprétative telles qu’ils sont apparues dans les récits de onze pères. Deux thèmes principaux ont été abordés : la danse des émotions dans le lien père-enfant et les espaces d’expression et de soutien émotionnels. En s’appuyant sur la théorie du travail émotionnel de Hochschild et sur les théories de la masculinité, la complexité et les contradictions de cette expérience parentale sont révélées. Nous suggérons que l’attention portée au travail émotionnel des pères peut aider les travailleurs sociaux à entrer en contact avec eux et à les soutenir.
Récits de pratique
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Des postures affectées dans la recherche et l’intervention auprès des personnes faisant l’objet de racisme : quelques réflexions sur l’engagement et le fait d’être concerné.e personnellement
Sophie Hamisultane, Edward Ou Jin Lee, Josiane Le Gall, André Ho et Charlène Lusikila
p. 71–83
RésuméFR :
Cet article propose quelques réflexions sur le fait de s’investir dans la recherche ou l’intervention en lien avec des problématiques qui nous concernent et d’en être affecté.e.s. Le terme anglophone pour désigner cette réalité serait insider. Nos expériences personnelles, en tant que chercheur.e.s et intervenant.e.s dans le domaine du travail social issu.e.s de l’immigration, s’inscrivent également dans les problématiques que nous traitons concernant des populations vulnérabilisées, notamment les personnes descendantes de migrants racisées, les enfants de couples mixtes racisés et les personnes LGBTQ migrantes et racisées. Nous aborderons ainsi, à travers nos objets d’engagement respectifs, comment le fait de travailler avec des populations racisées vient réactualiser des formes d’exclusion vécues et aussi révéler de nouveaux questionnements qui alimentent nos recherches.
EN :
This article proposes some reflections on research or interventions relating to issues that concern and affect us. The English term would be “insider”. As researchers and social workers with an immigrant background, our personal experiences are also part of the issues we deal with concerning vulnerable populations: the descendants of racialized migrants, the children of racialized mixed couples, LGBTQ migrants and racialized persons. We will therefore address, through our respective objects of engagement, how working with racialized populations re-actualizes experienced forms of exclusion while giving rise to new questionings feeding our research.
Rubrique débats et analyses critiques
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Relationship-building in recovery-oriented mental health practice: valuing the role of emotions
Emmanuelle Khoury
p. 85–100
RésuméEN :
Despite increased interest in relationships and emotions in social work, not enough is known about the role of emotions in recovery-oriented mental health care settings. Reflecting on my graduate research, I explore the inconsistent understandings and comfort levels with emotions in mental health social work practice. I make connections with findings which show that uneven attempts at relationship-building lead to missed opportunities for connection, understanding, and supporting recovery. I discuss the tensions faced by mental health practitioners implementing recovery-oriented interventions within a new public management and risk reduction paradigm of care and the ways that attending to emotions might help critique or dismantle the status quo. These reflections suggest pathways to resist these tensions through realizing the potential of emotions as a source of knowledge in constructing recovery-oriented mental health care interventions.
FR :
Le rôle des émotions dans l’intervention axée sur le rétablissement en santé mentale demeure peu connu. En réfléchissant à mes recherches dans ce domaine, j’explore les diverses compréhensions et les niveaux de confort avec les émotions dans la pratique du travail social en santé mentale. Les résultats de mes recherches sur la pratique de la santé mentale axée sur le rétablissement montrent que des tentatives inégales de création de liens et de relations entre intervenant et usager entraînent des occasions manquées de connexion, de compréhension et de soutien au processus de rétablissement. Je discute des défis et des tensions auxquels sont confrontés les intervenants en santé mentale dans le cadre d’un paradigme de soins de la nouvelle gestion publique et de réduction des risques et les façons dont la prise en compte des émotions pourrait aider à critiquer ou à démanteler le statu quo. Ces réflexions suggèrent des voies pour résister à ces tensions et mettent en valeur l’importance de réaliser pleinement le potentiel des émotions en tant que source de connaissances dans la construction d’interventions axées sur le rétablissement en santé mentale.
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Réformes successives du système de santé et services sociaux au Québec et effets délétères de la pandémie : enjeux du travail émotionnel et de care pour les travailleuses sociales
Josée Grenier, Mélanie Bourque, Isabelle Marchand, Maxime-Florence Monette Drévillon, Ariane Sisavath, Olivier Laau-Laurin et Mylène Barbe
p. 101–111
RésuméFR :
L’article se penche sur les conséquences des réformes libérales (2004 et 2015) dans le réseau de la santé et des services sociaux au Québec, et sur leurs effets sur le travail émotionnel et de care accompli au quotidien par les travailleuses sociales. Nous soutenons que le travail émotionnel déployé par les intervenantes a été, au gré des réformes libérales successives ainsi que durant la pandémie, durement mis à l’épreuve. Nous posons comme postulat que la détérioration des conditions d’exercice et des relations de travail ainsi que les conflits de valeurs et éthiques, vécus par les intervenantes et exacerbés par la pandémie, mettent à distance le travail émotionnel et de care, intrinsèque au travail social. Considérant les milliers de décès liés à la pandémie dans nos institutions, l’approche de la Nouvelle gestion publique (NGP) a montré ses limites. Il est urgent de repenser les rapports de pouvoir qui imprègnent les logiques gestionnaires au détriment des personnes, des travailleurs et travailleuses et des populations, dont celles en situation d’extrême vulnérabilité.
EN :
This article examines the consequences of liberal reforms (2004 and 2015) in Québec’s health and social services network, and their effects on the emotional and care work performed by social workers on a daily basis. We argue that the emotional work performed by social workers during successive liberal reforms, as well as during the pandemic, has been severely impacted. We postulate that the deterioration of working conditions and relationships, as well as the conflicts of values and ethics experienced by social workers and exacerbated by the pandemic, put at a distance the emotional and care work intrinsic to social work. Considering the thousands of deaths linked to the pandemic in our institutions, the NPM approach has shown its limits. It is urgent to rethink the power relationships that permeate managerial logic to the detriment of people, workers and populations, including those in extremely vulnerable situations.
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Émotions et intervention sociale : naviguer entre valeurs, éthique et techno-bureaucratie
Carolyne Grimard, Judith Sigouin, Sophie Hamisultane et Sue-Ann MacDonald
p. 113–126
RésuméFR :
En travail social, les émotions ont une place dans la profession : elles sont encadrées pour limiter leurs manifestations dans la relation entre le professionnel et le bénéficiaire. Or, les émotions ont tendance à disparaître dans la manifestation scientifique (recherche) ou politique (analyse des politiques sociales) de cette discipline. Avec la rationalité gestionnaire et les nouvelles pratiques de management (Bellot, Bresson et Jetté, 2013), les émotions n’ont de toute façon que très peu de place dans les prises de décisions qui se veulent objectives, neutres et égalitaires envers toutes les personnes bénéficiaires. Notre article soulève diverses questions : comment la capacité d’agir des intervenants sociaux est-elle influencée par la difficulté de la prise en compte des émotions? Sommes-nous face à un possible changement de paradigme où la techno-bureaucratie, comme champ d’application des décisions politiques, est arrivée à l’une de ses limites dans le champ de l’intervention sociale? À partir d’exemples de pratiques de trois enquêtes menées par les autrices où la question des émotions s’est avérée centrale dans les interventions, mais n’a pu être prise en compte, nous verrons comment les émotions dans les interventions sociales se butent aux normes professionnelles et managériales.
EN :
Emotions have a place in the social work profession: they are "considered, controlled, and managed" to limit their manifestations in the relationship between the professional and the service user. Emotions tend to disappear in the scientific (research) or political (analysis of social policies) manifestation of the discipline. The advent of new managerial practices (Bellot, Bresson & Jetté, 2013) has further sidelined the role of emotions, as decision-making processes are built upon a rationale that promotes objectivity, neutrality and egalitarianism towards service users. Our article raises several questions with regards to the place of emotions: How is social workers’ ability to act limited or affected by the lack of recognition of emotions? Are we facing a possible paradigm shift where technobureaucracy as the field of application of political decisions has reached one of its limits in the field of social intervention? Based on practice examples from three surveys conducted by the authors where the question of emotions was central to the interventions, but could not be taken into account, we will see how emotions in social intervention come up against professional and managerial norms.
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Teaching social work in an era of New Public Management: Encouraging emotion, critical reflection, and collectivity as tools of resistance
Rosemary R. Carlton et Sue-Ann MacDonald
p. 127–145
RésuméEN :
Educating the next generation of social workers to practice in accordance with the values of the discipline is increasingly complicated in an era of practice shaped by neoliberalism and systems of New Public Management. Based on data drawn from collaborative autoethnographic conversations between two social work educators, this article responds to a sense of disillusionment, anxiety and powerlessness associated with entering today’s field of practice, as witnessed in their classrooms. Located at the intersection of two areas of scholarship – one stressing the importance of accompanying students in developing abilities to attend to emotion in social work practice with vulnerable, marginalised populations and, the other, identifying social work education as a potential site of resistance against the devaluing of social work evident in systems influenced by prevailing neoliberal attitudes – this article proposes considering emotion in the classroom as a means of confronting students’ (and educators’) feelings of disenchantment and powerlessness and inspiring hope for the (re)establishment of social work values in contemporary practice.
FR :
Former la prochaine génération de travailleuses et travailleurs sociaux à exercer leur métier conformément aux valeurs de la discipline est de plus en plus compliqué dans une ère de pratique façonnée par le néolibéralisme et les systèmes de nouvelle gestion publique. Basé sur des données tirées de conversations autoethnographiques collaboratives entre deux éducatrices en travail social, cet article répond à un sentiment de désillusion, d’anxiété et d’impuissance associé à l’entrée dans le terrain de la pratique actuelle dont témoignent nos salles de classe. Situé à l’intersection de deux domaines d’études – l’un soulignant l’importance d’accompagner les étudiant.e.s dans le développement de capacités à s’occuper des émotions dans la pratique du travail social avec des populations vulnérables et marginalisées, et l’autre identifiant l’éducation au travail social comme un site potentiel de résistance contre la dévalorisation du travail social évidente dans les systèmes influencés par les attitudes néolibérales dominantes – , cet article propose de considérer l’émotion en classe comme un moyen de confronter les sentiments de désenchantement et d’impuissance des étudiant.e.s (et des éducateurs.rices) et d’inspirer de l’espoir pour le (ré)établissement de valeurs du travail social dans la pratique contemporaine.
Articles hors thématique
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Le Code de déontologie des membres de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec face aux enjeux professionnels au travail
Stéphane Richard et Richard Silver
p. 147–162
RésuméFR :
L’exercice de la profession de travailleur social, en plus d’être balisé par les attentes du public et les règles contenues dans un code de déontologie, est soumis au pouvoir de contrôle et de direction des employeurs par le contrat de travail. En tenant compte de la jurisprudence qui précise les effets de la superposition des qualités du statut de professionnelle et de salariée au Québec, nous présenterons des repères juridiques et déontiques capables de nous aider à interpréter les règles statutaires, mais aussi les obligations contractuelles envers l’employeur. Ce travail sur les normativités sera utile, d’abord pour saisir les exigences qui accompagnent le droit d’exercer la profession, mais aussi pour comprendre dans quelle mesure ces contenus obligationnels peuvent s’entrechoquer et se répercuter sur la qualité de la prestation de travail exigé des professionnels, voire sur les professionnels eux-mêmes. En nous appuyant sur la nouvelle mouture du Code de déontologie des membres de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, nous nous exercerons à mettre en relief des façons de faire face aux contenus obligationnels en tension au travail.
EN :
In addition to being marked by public expectations and framed by the rules contained in a code of ethics, professional social work practice is subject to the control and direction of employers via the employment contract. Taking into account case law, which specifies the effects of the superimposition of the qualities of the status of the professional and employee in Québec, we will present a legal and ethical framework to help us interpret the statutory rules as well as contractual obligations towards the employer. This will facilitate an understanding of the requirements that come with the right to practice the profession along with the extent to which these obligations can have repercussions on the quality of services required of professionals, and even on the professionals themselves. Based on the new version of the Code of Ethics for members of the Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, we shall identify ways of dealing with these obligations, which can create tension in the workplace.
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L’approche du service social en don vivant de rein au Québec
Amélie Lapointe
p. 163–171
RésuméFR :
La travailleuse sociale oeuvrant en milieu hospitalier peut être amenée à accompagner les personnes atteintes d’insuffisance rénale qui sont admissibles au don vivant de rein et leurs proches dans leur trajectoire de soins. En 2019, dans le but de développer les interventions en travail social dans cette spécialité en santé, le Comité de travailleuses sociales en don vivant de rein au Québec a été mis en place. Ce comité a élaboré un groupe de discussion pour le receveur potentiel et ses proches afin de les soutenir dans l’identification d’un donneur vivant. De plus, l’évaluation du fonctionnement social a aussi été développée pour identifier les facteurs de protection et de risque pour le donneur vivant. Le but cet article est donc de présenter l’apport de la travailleuse sociale en don vivant de rein au Québec.
EN :
Social workers active in a hospital setting may be called upon to work, during the course of their care trajectory, with persons who are suffering from renal failure and are eligible for a living kidney donation, as well as with their loved ones. In 2019, in order to develop social work interventions in this healthcare speciality, the “Comité de travailleuses sociales en don vivant de rein au Québec” (Committee of Québec social workers in living kidney donations) was established. This committee put together a discussion group for the potential recipients and their loved ones, to support them in identifying a living donor. A social functioning assessment was also developed to identify protective and risk factors for the living donor. The purpose of this article, therefore, is to present the contribution of social workers in the field of living kidney donation in Québec.