Résumés
Abstract
In this article, I study two tropes with a long-standing tradition in Latin American fiction: museums and machines. Specifically, I analyze Galo Ghigliotto’s 2019 novel El museo de la bruma from a two-fold perspective. First, as an example of a larger corpus of contemporary fiction that has taken to material culture as a refuge for storytelling in a world where the digital increasingly mediates the human experience. Second, in relation to a reference made in the book to Adolfo Bioy Casares’s 1940 fictional character Morel as the main architect of the museum. Some of the questions I explore in this article are: how does the relationship between ekphrasis and collective memory work? How does the body regulate the framing of memories regarding the catalog depicted in the novel? If, in Bioy Casares’s novel, the machine is the trope that destabilizes reality by duplicating a body, what happens with the incorporation of this fiction eighty years later in Ghigliotto’s novel when the digital realm has become (or threatens to become) reality? How is contemporary fiction responding to this change?
Résumé
Dans cet article, j’étudie deux tropes qui font partie d’une longue tradition de fiction latino-américaine : les musées et les machines. Plus précisément, j’analyse le roman de Galo Ghigliotto, El museo de la bruma (2019), dans une double perspective. D’abord, en tant qu’exemple d’un corpus plus vaste de fiction contemporaine qui a fait de la culture matérielle un refuge pour raconter des histoires dans un monde où le numérique médiatise de plus en plus l’expérience humaine. Ensuite, en relation avec une référence faite dans le livre au personnage fictif de 1940 d’Adolfo Bioy Casares, Morel, comme principal architecte du musée. Voici certaines questions que j’explore dans cet article : comment fonctionne la relation entre l’ekphrasis et la mémoire collective ? Comment le corps régule-t-il le cadrage des souvenirs par rapport au catalogue décrit dans le roman ? Si, dans le roman de Bioy Casares, la machine est le trope qui déstabilise la réalité en dupliquant un corps, que se passe-t-il avec l’incorporation de cette fiction quatre-vingts ans plus tard dans le roman de Ghigliotto, lorsque le monde numérique est devenu (ou menace de devenir) la réalité ? Comment la fiction contemporaine répond-elle à ce changement ?