Résumés
Résumé
Contrairement aux évidences, le jeu instrumental d’ensemble n’a pas toujours consisté à obtenir des musiciens une synchronisation absolue. Jusqu’au milieu du 19e siècle, les orchestres se contentaient d’une coordination plus approximative comme on le constate en étudiant les anciennes manières de travailler. La synchronisation parfaite du jeu n’a été obtenue qu’au prix d’une double transformation des techniques de répétition et de l’idéal d’exécution des oeuvres. Ainsi en quelques décennies, une conception très littérale de la lecture musicale remplace une approche plus souple qui était fondée sur la compétence des individus à manier les règles de l’art oratoire.
Abstract
Contrary to evidence, instrumental ensemble playing has not always meant that musicians must achieve perfect synchronicity. Until the mid-19th century, orchestras settled for looser coordination, as is readily demonstrated through the study of older orchestral practices. Perfectly synchronized orchestral play was only achieved upon a two-fold transformation—of rehearsal technique on the one hand, and of the ideal for the execution of works on the other. Thus, within a few decades, a very literal conception of musical reading came to replace a more flexible approach based on individuals’ abilities to negotiate the rules of oratory.