Résumés
Résumé
Partant de l’hypothèse d’une relation complexe entre archives (mémoire de travail) et projet artistique (travail de mémoire), ce texte propose l’analyse d’une installation de Harun Farocki, Contre-Chant (2004). L’agencement particulier des images provenant des films « symphoniques » des années 1920 et des images dites « nouvelles » à vocation purement fonctionnelle mène à une réflexion qui se développe sur plusieurs niveaux : Contre-Chant produit une vision archéologique et anachronique des hétérotopies des villes, incarnées par l’oeil mécanique de Dziga Vertov et transformées par la captation généralisée des lieux de passage de la vie d’aujourd’hui. La forme de la double projection permet une réflexion à la fois historique et esthétique, portant parallèlement sur le destin du travail (de la fonction du corps et des yeux humains) et sur le destin des images (analogiques et digitales).
Abstract
Assuming there is a complex connection between archives (a memory of work) and artistic projects (a work of memory), this essay analyzes Harun Farocki’s installation Contre-Chant (2004). The peculiar combination of images taken from “symphonic” movies of the 1920s and of supposedly “new” images, whose only purpose is functionality, lead to a multi-levelled reflection: Contre-Chant creates an archeological and anachronistic view of cities’ heterotopias, embodied by Dziga Vertov’s mechanical eye and transformed by the widespread capturing of today’s transit spaces. The double projection form allows for a reflection both historical and esthetic, as much about the future of work (of the functions of the human body and eyes) as it is about the future of images (analogical and digital).