Résumés
Résumé
Afin de considérer le fait de « jouer » un texte ou un film, le lecteur-spectateur doit en reconstituer l’aire de jeu. Cette reconstitution est nécessairement imparfaite, généralement étroite, mais elle peut également, au contraire, sous l’action de certains croisements intertextuels, se voir élargie. Nous étudions ce type de croisements, suivant les réflexions de Michel Serres, comme interférences. Asignifiante, l’interférence n’appelle pas à une interprétation juste : tout effort interprétatif se trouve à dépasser ses cadres, à surinterpréter. Elle place le spectateur dans une position qui lui permet de remanier le système signifiant qui lui est proposé. Autant au sens ludique qu’au sens mécanique, il y a jeu dans la brèche qu’opère l’interférence et qu’investit le spectateur, par pur plaisir encyclopédique ou par investigation herméneutique honnête.
Abstract
To consider playing a text or a film, one must approach its volume as a space. This space presents itself as closed and is progressively reconstructed by the reader/spectator. This reconstruction is inevitably imperfect, generally narrow, but it can also, via intertextual junctions, become expanded. This article analyses these types of junctions considered as interferences, following the reflections of Michel Serres. A significant, interferences do not call for an accurate interpretation: any interpretive effort in fact exceeds its frame, and gives way to overinterpretation. It places the spectator in a position which allows him to reshape the proposed system of signification. On a ludic as well as on a mechanical level, there is a possibility for play in the breach opened by interference and which the spectator invests, for pure encyclopedic fun, or for honest hermeneutic investigation.