Résumés
Abstract
In this article, the surface of the world is envisaged as a face. Cinema as a record of this surface, and as a medium which “re-invented” the face in the close-up shot, makes it possible to reflect on the status of the human subject in the universe, thanks to the concept of cinematic pantheism. Following Elie Faure, the author underscores the pantheistic nature of cinema and claims that cinematic pantheism is the way by which film produces simultaneously transcendence and immanence, and materializes the unity of both, thus confirming Siegfried Kracauer's theory according to which man, nature and culture are part of the same “visible phenomena” in cinema. Cinema transforms all beings into surfaces: it operates by facialization and surfacialization. On the other hand, the article revisits Deleuze and Guattari's concept of faciality and argues that it describes a surface operating as the interface of the body in its interaction with other bodies in the media, the realm of the divine, or the universe. Thus faciality is also landscapity, and activating the camera means “transfiguring” the human (or the landscape) into face and introducing a vis-a-vis: the face of God, as immanent transcendence. In that sense, cinematic mysticism, as in Paradjanov's, Makhmalbaf's and Mikhalkov's films, is pantheistic.
Résumé
Dans cet article, la surface du monde est envisagée comme une face, un visage. En tant que registre de cette surface et que medium ayant « réinventé » le visage dans le gros plan, le cinéma permet une réflexion sur le statut du Sujet humain dans l’univers, grâce au concept du panthéisme cinématographique. Suivant Elie Faure, l’auteur souligne la nature panthéiste du cinéma et avance que le panthéisme cinématographique est le moyen par lequel le film produit la transcendance et l’immanence simultanément, et matérialise ainsi leur unité, confirmant la théorie de Siegfried Kracauer selon lequel l’humain, la nature et la culture ont partie intégrante des mêmes « phénomènes visibles » au cinéma. Le cinéma transforme tous les êtres en surfaces : il procède par « visageification » et par « surfacialisation ». D’autre part, l’article revisite le concept de visagéité chez Deleuze et Guattari et soutient que ce concept décrit une surface fonctionnant comme interface du corps dans son interaction avec d’autres corps dans les medias, dans la sphère du divin, ou dans l’univers. Ainsi, la visagéité est également paysagéité et l’action de la caméra signifie la « transfiguration » de l’humain (ou du paysage) en visage, en introduisant son vis-à-vis : le visage de Dieu, en tant que transcendance immanente. Dans ce sens, le mysticisme cinématographique, tel qu’il apparait dans les films de Paradjanov, Makhmalbaf et Mikhalkov, est panthéiste.