Résumés
Résumé
L’une des caractéristiques essentielles de la philosophie d’Henri Bergson tient dans son refus d’entrer dans ce mode de systématisation de la pensée qu’est la dialectique. Au delà de son apport déterminant sur une ontologie dérivée de la durée, ou encore sur l’inscription de l’intuition comme sens initial propre à dé-substantialiser toute forme de dualisme, cet apport singulier permet de comprendre l’intérêt renouvelé pour cette oeuvre qui, de façon exemplaire, réintroduit du mouvement dans un être-pour-la-liberté auquel nulle négativité ne vient conférer sa raison d’exister. Cet article propose de retrouver comment Henri Bergson entreprend de se situer hors de la dialectique en interrogeant le renversement, tout à la fois discret et démiurgique, qu’il effectue du thème de l’ombre. À travers cette réfutation implicite du mythe fondateur de la caverne, nous le voyons ainsi conférer à la vie mécanique sa pleine valeur de vie aliénée.
Abstract
One of the essential features of Bergson's philosophy is his refusal to enter this mode of systematisation of thinking that is dialectics. Beyond his fruitful contribution to an ontology derived from duration, or his understanding of intuition as the initial sense through which all forms of dualism can become desubstantiated, it is this singular feature that could help explain the renewed interest for his work which, in an exemplary fashion, reintroduces movement in a being-for-freedom who doesn't owe its existence to any form of negativity. This article proposes to investigate the way by which Bergson places himself outside of dialectics by interrogating the reversal, both discreet and demiurgic, that he operates on the theme of the “shadow”. Through his implicit refutation of the founding myth of the cavern, we can thus see him conferring to mechanic life its full value of alienated life.