Résumés
Abstract
From 1920 to this day, French policy after Versailles has been termed unreasonable, but was it really? Britain and the United States thought so, and effectively deemed it simplest if France would accept defeat in the aftermath of deliverance. They mistakenly thought Germany wanted to forget the past, as they did, and they misread the power balance, exaggerating Germany's temporary prostration and France's fleeting ascendancy. Thus they feared French predominance.
France worried about survival. She acted consistently to prevent a return of German predominance. France was realistic about the facts, if not always about her erstwhile allies. She was sometimes tactless and often disorganized; she clearly had failures of courage, will, propaganda, and economic insights. She knew, however, that she had not won the war and could not impose the peace alone against a largely intact Germany whose power position had been enhanced by the fragmentation of Europe. She saw that small-power alliances could not compensate for the Russian tie, that Germany was stronger, and that treaty clauses to offset that fact were mostly temporary. Thus France relied on Britain and the United States for security because without them she was lost, refusing to face mounting evidence that they were at best neutral, at worst in Germany's camp.
Germany and France both concentrated on Britain in their efforts respectively to undo or preserve the Versailles treaty. Germany had the easier task, as Britain soon wanted to circumvent the treaty too. Preoccupied with imperial and economic problems, Britain feared German market competition to finance reparations and also France's dwindling military power; she was hostile to her historic foe and eager to be the fulcrum of the power balance again. Hence, seconded substantially by the United States, she tried to strengthen Germany at French expense ― a state of affairs which largely explains why France painfully progressed in five years from a determination to enforce key treaty clauses to defeated resignation.
The chief battlegrounds of “the continuation of war by other means” were reparations and disarmament. The Ruhr conflict was the climax of the first battle, and the Dawes Plan embodied France's defeat. Locarno signalled both abandonment of requiring Germany's disarmament and her return to equality and diplomatic respectability. Thereafter a defeated France built the Maginot Line, tried with scant success to salvage something in the Young Plan, and clutched at straws, as in Briand's attempt to freeze the political status quo in his “European Union” scheme.
France's failure stemmed partly from her own errors but primarily from Anglo-American defection. As admitting defeat or combining with Soviet Russia were politically unthinkable, she struggled on in vain, trying not to face facts. Yet her decision at the outset to accept a misnamed and fatefully moderate Armistice may have contributed to her eclipse, leaving France only the misery, not the grandeur, of victory.
Résumé
De 1920 jusqu'à nos jours, la politique française d'après Versailles a été jugée déraisonnable. Mais l'était-elle vraiment? La Grande-Bretagne et les États-Unis le croyaient et estimaient qu'il aurait été plus simple que la France accepte la défaite suite à la libération. Ils croyaient faussement que l'Allemagne voulait oublier le passé, comme ils l'avaient fait eux mêmes, et ils ont mal interprété l'équilibre du pouvoir, exagérant la prosternation temporaire de l'Allemagne et l'ascendance passagère de la France. Donc ils craignaient le prédominance française.
La France s'inquiétait pour sa survie. Elle chercha à prévenir le retour de la prédominance allemande. La France était réaliste quant aux faits, même si elle ne l'était pas toujours face à ses alliés d'autrefois. Elle manquait parfois de tact et était souvent désorganisée; elle manqua de courage, de volonté, de propagande et de perspicacité économique. Elle savait, néanmoins, qu'elle n'avait pas gagné la guerre et qu'elle ne pouvait pas imposer la paix seule contre l'Allemagne presque intacte et dont la position de pouvoir avait été accrue par la fragmentation de l'Europe.
Elle réalisait que des alliances avec plusieurs petits pays ne pouvaient compenser pour le lien avec la Russie, que l'Allemagne était plus forte et que les clauses du traité qui compensaient ce fait étaient temporaires pour la plupart. Ainsi la France comptait sur la Grande-Bretagne et les États-Unis pour sa sécurité parce que sans eux elle était perdue, elle refusait d'admettre les preuves toujours plus grandes de leur neutralité ou pire, de leur sympathie pour l'Allemagne.
L'Allemagne et la France ont toutes deux misé sur la Grande-Bretagne dans leurs efforts respectifs de défaire ou de préserver le Traité de Versailles. L'Allemagne eut la tâche plus facile puisque la Grande-Bretagne eut tôt fait, elle aussi, de chercher à circonvenir au Traité. Préoccupée par des problèmes impériaux et économiques, la Grande-Bretagne craignait la concurrence du marché allemand pour financer les réparations et aussi la puissance militaire française qui s'effritait; elle était hostile à son adversaire historique et impatients d'être de nouveau au centre de l'équilibre du pouvoir. Désormais, secondée fortement par les États-Unis, elle essaya de renforcer l'Allemagne au dépens de la France, ce qui explique largement pourquoi la France progressa péniblement en cinq ans de sa détermination à faire respecter les principales clauses du Traité jusqu'à sa resignation à la défaite.
Les principaux instruments pour « la poursuite de la guerre par d'autre moyens » étaient les réparations et le désarmement. Le conflit de la Ruhr fut le point culminant de la première bataille et le plan Dawes incarna la défaite de la France. Par la signature de Pacte de Locarno on cessait d'exiger que l'Allemagne se désarme et on consacrait son retour à l'égalité et à la respectabilité diplomatique. Par après, une France abattue construisit la ligne Maginot, tenta sans grand succès de récupérer un peu par le Plan Young et s'accrocha vainement, comme lors de la tentative de Briand de geler le statu quo en proposant son « Union Européenne ».
L'échec de la France résulta en partie de ses propres erreurs, mais surtout de la défection anglo-américaine. Parce qu'il était politiquement inconcevable qu'elle admette la défaite ou qu'elle s'allie à la Russie soviétique, elle continua de lutter en vain, tentant de ne pas reconnaître les faits. Et pourtant par sa décision dès le départ d'accepter une armistice très modérée et qui d'ailleurs n'en était pas une vraiment, par cette décision donc, la France a peut-être contribué à sa propre déclin, ne récoltant que la misère plutôt que la grandeur de la victoire.
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