Résumés
Résumé
Les mineurs de charbon, cela est bien connu, ont été fort privilégiés par l'historiographie britannique par rapport à de nombreux autres groupes de la classe ouvrière. Toutefois, jusqu'à maintenant, on n'a véritablement pas tenté d'évaluer le rôle qu'ils ont joué dans le fonctionnement des houillères et l'on n'a pas, non plus, essayé de cerner tant la manière dont ce rôle a façonné leur mentalité particulière que l'influence qu'il a exercé sur les politiques qu'ont adoptées leurs associations syndicales.
L'auteur analyse donc ici le travail du mineur écossais en insistant sur le fait que l'élément-clé de cette analyse réside dans le fait que le mineur exerce un travail spécialisé. Cet aspect de la compétence et la double incidence d'un milieu physique particulier et d'un salaire payé à la pièce ont contribué à l'établissement, chez eux, d'un système de valeur gravitant autour de la notion d'indépendance. Or, cette indépendance a engendré, à son tour, une fierté d'appartenance et une conviction qu'il revient au mineur de garder la haute main sur le milieu de travail. En témoignent fort bien d'ailleurs, leur système fermé d'apprentissage et la façon dont ils réglèrent la production afin de mieux contrôler le marché et, par extension, les salaires.
Avec les années, toutefois, ces poltiques s'avérèrent insuffisantes et de multiples facteurs contribuèrent à l'effritement du système tels, par exemple, l'hostilité des employeurs, la multiplication des grosses entreprises, et la venue sur le marché d'une abondante main-d'oeuvre non spécialisée et souvent immigrante qui vint nuire considérablement au pouvoir de négociation du groupe.