Résumés
Résumé
A la lumière de certaines sources récemment mises à jour, l'auteur se propose de jeter un nouveau regard sur les débuts de la carrière politique de Benjamin Disraeli, c'est à dire sur les années qui précèdent son affiliation au parti conservateur. Si les historiens ont perçu le caractère désordonné et quelque peu excentrique de ces années comme étant tout simplement imputable à l'opportunisme de Disraeli, on estime ici que cet opportunisme doit être qualifié et que l'évolution qu'il a subit au cours de ces premières années a été vitale dans l'option apparemment abrupte qu'a prise Disraeli en faveur de ce parti.
Ces années ont, de fait, été des plus utiles. Les premières défaites ont vite instruit l'homme des enjeux de la politique et elles l'ont incité à réviser sa stratégie en fonction de buts à plus long terme ; de plus, il appert que, même si Disraeli a d'abord brigué les suffrages en tant que radical, il fut toujours, jusqu'à un certain point, un conservateur déguisé. Enfin, l'auteur souligne que, contrairement à ce que l'on a toujours cru, sa décision de se joindre aux conservateurs a été antérieure au manifeste de Peel et qu'elle n'a rien à voir avec les changements qui se sont opérés par la suite au sein du parti.
En somme, Disraeli s'est joint au parti de Wellington et de Lyndhurst et non à celui de Peel. Sa décision reflétait son désir de réintégrer une idéologie avec laquelle il avait des affinités ; elle manifestait sa confiance dans le futur et témoignait du mûrissement de sa perception d'un parti politique.