Résumés
Résumé
Pendant la deuxième guerre mondiale, le gouvernement canadien commence à recourir aux techniques des sciences sociales pour élaborer ses politiques d'information. Ceci n'est pas sans susciter de vives oppositions de la part des gens de la presse qui estiment que, dans un gouvernement élu démocratiquement, toute manipulation de l'information brime la liberté du citoyen puisqu'elle l'empêche de se faire une opinion personnelle de l'événement.
Au fait, les années de guerre voient alterner à la tête de l'organisme gouvernemental chargé de l'information publique des hommes représentant tantôt les gens de la presse, tantôt les adeptes des sciences sociales. C'est ainsi que se succèdent Gardiner, un partisan de la presse, qui est en poste de juillet 1940 à juin 1941, puis, Thorson, un supporteur des sciences sociales, qui est en fonction jusqu'à mai 1942; vient ensuite Vining, un tenant de la presse, de mai 1942 à février 1943, suivi de Grierson, un fervent des sciences sociales de février 1943 à janvier 1944. Après lui, on opte définitivement pour les instruments qu'offrent ces dernières.
En janvier 1944, la direction passe à Dunton, un journaliste qui a travaillé sous Vining et Grierson. Pendant son mandat, on développera des techniques qui se réclament nettement des sciences sociales; elles s'étendront d'ailleurs assez rapidement à d'autres agences du gouvernement, voire même, elles permettront au parti libéral de se faire réélire en 1945. En somme, la guerre a accéléré l'intégration des méthodes des sciences sociales dans le cadre de l'administration gouvernementale; cependant, elle n'a pas apporté de solution au problème que soulevèrent les journalistes tout au long de cette période: celui de la manipulation de l'information dans un état démocratique.