Recensions

Bernadette Cabouret, La société de l’Empire romain d’Orient (Rennes : Presses Universitaire de Rennes, 2020), 415 p.

  • Elia El Hawat

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  • Elia El Hawat
    Doctorante, Département d’histoire, Université de Montréal, Canada

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Couverture de Scandales et Silences, Volume 39, numéro 1, automne 2023, p. 6-292, Cahiers d'histoire

Entre le IVe et le VIe siècle, la société de l’Empire romain d’Orient semble être traversée par de multiples tensions. Tout au long de son livre, Bernadette Cabouret montre les différents aspects de cette société sous des thèmes spécifiques : le cadre géographique et démographique, la politique, la vie quotidienne, les inégalités sociales, les activités économiques et la vie familiale. L’ouvrage débute avec une préface de Maurice Sartre, suivi d’une introduction et un premier chapitre introductif. Ensuite, Cabouret divise son livre en quatre grandes parties comprenant trois chapitres chacune. L’auteure achève son oeuvre avec une conclusion, une section pour les sources et la bibliographie, un index des noms propres et un index thématique utilisés tout au long de l’ouvrage. Dans le chapitre introductif, Cabouret évoque brièvement l’environnement et le cadre géographique des provinces de l’Orient. Ensuite, elle présente des estimations numériques du peuplement et du taux démographique dans les cités de l’Empire romain en général et plus spécifiquement en Orient, en montrant les obstacles auxquels les historiens font face. La première partie intitulée « Les élites : grandeur et paraître » expose les effets d’une hiérarchie de plus en plus accentuée. Cette dernière est centrée sur l’empereur et sa cour en présentant des rapports entre le politique et le social qui sont abordés sous l’angle des collaborations et des contraintes. La réorganisation administrative appelle la mise en place d’une véritable aristocratie d’empire, dont les contours s’amorcent à cette époque. Quant aux notabilités municipales, plus vigoureuses, elles subissent également des changements décisifs. Cette interaction entre l’État et les communautés provinciales explique la recomposition des élites et l’émergence d’une nouvelle « noblesse » de service associée à la gestion de l’Empire s’insérant ainsi dans l’ancienne « noblesse ». Les fonctions administratives ou ecclésiastiques sont particulièrement prestigieuses et représentent une concurrence directe aux exigences civiques traditionnelles. D’après Cabouret, la crise des cités n’est donc pas aussi définitive qu’on le pensait, car une fois de plus ce sont les hommes qui animent les structures et qui les adaptent à leurs besoins ou à leurs attentes. Dans son livre, l’auteure explique d’une manière indirecte que l’État impérial était « dirigiste » pour avoir une meilleure rationalisation de la gestion de l’Empire. Cabouret clôt sa première partie en rappelant les différents éléments de la vie quotidienne de la société de l’Orient entre le IVe et le VIe siècle pour pouvoir relever les groupes dirigeants dans leur contexte habituel. En effet, les coutumes alimentaires, les modes vestimentaires, les habitations et leurs décorations, les loisirs et les vacances, ainsi que l’accès à l’éducation fournissent maintes informations sur le statut et les fonctions des hommes dans la société. À partir de tous les exemples présentés, Cabouret montre les possibilités d’ascension qui étaient offertes aux membres des catégories inférieures vers les cercles d’honestiores, autant limitées que significatives. Dans la deuxième partie, intitulée « Inégalités sociales et mécanismes compensateurs », l’auteure se penche sur les nouvelles répartitions des richesses qui creusent les écarts et créent de nouvelles divisions entre « riches » et « pauvres » en évoquant aussi les conditions économiques et sociales de cette région. Les mécanismes compensateurs, dont le rôle est de diminuer les écarts sociaux, sont examinés en reflétant les évolutions spécifiques de la société en question et ses traditions en termes de mode de vie et de représentation sociale. Par la suite, la troisième partie nommée « Activités économiques, société et travail » présente l’importance des villages et le mode de vie des paysans durant la période protobyzantine. Ensuite, Cabouret énonce les différents types de métiers en expliquant leur rôle …