Recensions

KellyAnn Fitzpatrick, Neomedievalism, Popular Culture, and the Academy: From Tolkien to Game of Thrones (Cambridge: D.S. Brewer, 2019), 234 p.

  • Benoit Bouzigues

…plus d’informations

  • Benoit Bouzigues
    Doctorant, Département d’histoire, Université de Montréal, Canada

L’accès à cet article est réservé aux abonnés. Seuls les 600 premiers mots du texte seront affichés.

Options d’accès :

  • via un accès institutionnel. Si vous êtes membre de l’une des 1200 bibliothèques abonnées ou partenaires d’Érudit (bibliothèques universitaires et collégiales, bibliothèques publiques, centres de recherche, etc.), vous pouvez vous connecter au portail de ressources numériques de votre bibliothèque. Si votre institution n’est pas abonnée, vous pouvez lui faire part de votre intérêt pour Érudit et cette revue en cliquant sur le bouton “Options d’accès”.

  • via un accès individuel. Certaines revues proposent un abonnement individuel numérique. Connectez-vous si vous possédez déjà un abonnement, ou cliquez sur le bouton “Options d’accès” pour obtenir plus d’informations sur l’abonnement individuel.

Dans le cadre de l’engagement d’Érudit en faveur du libre accès, seuls les derniers numéros de cette revue sont sous restriction. L’ensemble des numéros antérieurs est consultable librement sur la plateforme.

Options d’accès
Couverture de Scandales et Silences, Volume 39, numéro 1, automne 2023, p. 6-292, Cahiers d'histoire

Où retrouvons-nous aujourd’hui le Moyen Âge ? Cette question a été traitée dans le livre Neomedievalism, Popular Culture, and the Academy: From Tolkien to Game of Thrones. Cet ouvrage a été rédigé par KellyAnn Fitzpatrick, doctorante et chercheuse à l’université d’Albany sur le médiévalisme du XIXe siècle jusqu’à nos jours, notamment dans la littérature et les nouveaux médias. Le livre est très particulier car il souhaite définir d’une autre façon le médiévalisme ou « neomedievalism », un courant très récent. Tout en s’insérant dans la continuité des travaux méthodologiques et épistémologiques d’Holsinger et de Shippey, KellyAnn Fitzpatrick prévient le lecteur de son intention d’établir une nouvelle grille de lecture pour interpréter et analyser les sources « néomédiévalistes ». En effet, elle ne voit pas le néomédiévalisme seulement comme un objet de critique, présent dans les relations internationales et en politique, mais également comme un processus critique qui s’applique dans les objets réinventés du Moyen Âge, académiques et/ou populaires. Pour montrer cela, l’autrice sépare son ouvrage en trois grandes parties thématiques de deux chapitres chacune traitant des différents endroits où se développent le médiévalisme, notamment la littérature fantasy, sujet au sein de son champ d’expertise. Le choix de la division par médias est justifié par la grande variété de temporalités. En outre, l’autrice souhaite répondre à un dilemme important du médiévalisme, à savoir sur quel mode transmettre son étude : dans les réseaux sociaux et dans les publications électroniques, immédiates et vulgarisées, ou dans un livre, plus complet et académique. Le choix de KellyAnn Fitzpatrick de poser sa réflexion dans un livre est, à mon sens, le meilleur pour bien approfondir tous ses points et arguments qui seront abordés ci-dessous. Le premier chapitre est une prolongation de l’introduction, en présentant l’état disciplinaire du médiévalisme au travers de chercheurs importants comme Umberto Eco et Tom Shippey. En outre, tout en précisant et en définissant la méthodologie et le terme même, KellyAnn Fitzpatrick retrace l’émergence de la notion de « néomédiévalisme » et les différentes tentatives de la délimiter, la caractériser et de l’expliquer. Dans un deuxième chapitre, l’autrice amène de la nuance à la division entre le médiévalisme dans la culture académique et la culture populaire en prenant le cas de J. R. R. Tolkien, de son oeuvre et de ses études sur la littérature médiévale. En partant de son essai « Beowulf: The Monsters and the Critics », un texte innovant dans les études médiévales car il propose de considérer le poème épique Beowulf non plus juste comme un artefact du passé mais aussi comme un poème esthétique transcendant les périodes, l’autrice de l’ouvrage considère que J.R.R. Tolkien a brisé la séparation entre le médiévalisme académique et populaire. En effet, ce dernier a utilisé éruditement et pertinemment ses connaissances et son expertise de chercheur de la période médiévale à des fins créatives en construisant l’univers et le mythe du Seigneur des Anneaux, tout en interrogeant et critiquant des pratiques et des idées modernes. En poursuivant dans le chapitre 3, KellyAnn Fitzpatrick étudie comment les héritages et les représentations médiévales sont utilisés dans l’historicisation et la naturalisation des classes sociales et des genres, en prenant trois films plutôt différents, La Belle au bois dormants, Beowulf et Maléfique. Il est intéressant de voir le processus de construction de l’image féminine dans ces trois oeuvres, entre reprise traditionnelle de la figuration de la femme contemporaine et son intégration dans une ambiance médiévale réaliste. Dans le même ordre d’idée, le chapitre 4 est tournée vers l’analyse du réseau de mythes, légendes et histoire dans la saga Game of Thrones de Georges …

Parties annexes