Recensions

Michelle A. Lelièvre, Unsettling Mobility: Mediating Mi’kmaw Sovereignty in Post-contact Nova Scotia (Tucson: University of Arizona Press, 2017), 280 p.

  • David Bigaouette

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  • David Bigaouette
    Doctorant, Département d’histoire, Université de Montréal, Canada

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Couverture de Scandales et Silences, Volume 39, numéro 1, automne 2023, p. 6-292, Cahiers d'histoire

Professeure assistante du Département d’Anthropologie et du American Studies Program du College of William and Mary, Michelle A. Lelièvre s’intéresse à la mobilité des Mi’kmaq de Pictou Landing, Nouvelle-Écosse, vers la petite île de Maligomish, dont l’utilisation remonte à plus de 1 500 ans. D’une méthode interdisciplinaire, l’auteure utilise des données historiques, archéologiques et anthropologiques afin de démontrer que la mobilité (ou le mouvement) a façonné les relations entre les Mi’kmaq, la Couronne et l’Église. L’ouvrage fournit une piste qui explore comment les Mi’kmaq ont affirmé—et continuent d’affirmer—leur l’autorité en tant que sujets politiques dans la Nouvelle-Écosse coloniale et postcoloniale. Les objectifs du livre sont de réimaginer la colonisation comme catégorie analytique et politique en examinant les biais sédentaires dans les études anthropologiques et archéologiques des peuples autochtones afin de plutôt se concentrer sur la mobilité comme cadre conceptuel qui vise à défier les relations sociopolitiques et à donner une plus grande agentivité aux Autochtones. Au premier chapitre, l’auteure démontre que la mobilité des Mi’kmaq allait à l’encontre d’une idéologie sédentaire qui animait les relations entre les Mi’kmaq, la Couronne et l’Église. Dans le contexte où les Mi’kmaq avaient un accès réduit à leurs territoires de chasse et de pêche par la colonisation, ceux-ci ont continué à être mobiles sur le territoire pour maintenir les activités traditionnelles de subsistance. Selon les colons, la non-sédentarisation était la raison de la souffrance des Mi’kmaq. Pour les colons et les autorités religieuses et gouvernementales, c’est le niveau de sédentarisation qui démontrait ou non le degré de civilisation d’une société ainsi que le niveau d’autosuffisance (par exemple, l’agriculture). Malgré la volonté coloniale d’inculquer la « norme », voire des valeurs dites « sédentaires » pour transformer les habitudes nomades des Mi’kmaq, ceux-ci ont continué d’être mobiles en guise de résistance contre le pouvoir colonial et pour démontrer leur autorité sur le territoire, faisant des Mi’kmaq des sujets politiques. Dans le deuxième chapitre, Lelièvre utilise des données d’archives provenant d’enquêtes archéologiques et de registres des acquisitions du Musée de la Nouvelle-Écosse afin de retracer les déplacements des Mi’kmaq qui ont participé au commerce d’artefacts archéologiques. L’auteure vise aussi à démontrer que les artéfacts étaient aussi un moyen économique pour les Mi’kmaq. Ces artéfacts permettent alors de retracer les mouvements des Mi’kmaq, mais à travers un narratif imprégné dans les objets trouvés à Maligomish. Ainsi, à travers le matériel archéologique, on peut observer une certaine agentivité dans le rôle des Mi’kmaq dans le commerce d’artéfacts archéologiques et une continuité entre l’occupation du passé et du présent de Maligomish. Lelièvre analyse dans le chapitre 3, à travers des excavations menées, la construction de logements à Maligomish du XVIIe siècle jusqu’au présent. Le chapitre traite des changements au fil du temps dans les modèles de construction d’habitations à Maligomish pour montrer comment les Mi’kmaq se sont installés sur l’île. En faisant des études de cas sur plusieurs familles, l’auteure montre comment les familles, à travers les structures permanentes et temporaires, incarnent à la fois l’occupation du territoire et la mobilité. Pour se faire, l’auteure décrit les cinq phases de l’histoire de la vie d’un camp et soutient que les pratiques de peuplement éphémères de Maligomish reflètent les relations sociales des Mi’kmaq (plus particulièrement la parenté). Enfin, Lelièvre démontre que l’occupation du territoire est caractérisée par une occupation non sédentaire, qui est une réponse au colonialisme. Le chapitre 4 se concentre sur les pratiques de pèlerinage des Mi’kmaq au fil du temps qui illustrent la mobilité de ceux-ci, mais aussi la mobilité de l’Église catholique et la relation complexe des Mi’kmaq avec l’Église et la Couronne en examinant …