Résumés
Résumé
De 1973 à 1990, le régime militaire d’Augusto Pinochet modifia divers secteurs de la société chilienne par la mise en place de mécanismes de contrôle autoritaire et de politiques économiques néolibérales. Le secteur de l’éducation n’échappa pas à ces transformations. Dès le lendemain du coup d’État, la dictature introduisit dans le milieu scolaire chilien plusieurs réformes qui eurent des impacts majeurs sur les conditions de travail des professeurs de l’enseignement secondaire. Étant un groupe socioprofessionnel composé majoritairement de partisans de la gauche politique et de l’Unité populaire (1970-1973), les professeurs furent perçus par le régime militaire comme un risque potentiel à l’application adéquate de réformes néolibérales dans le système d’éducation chilien. Il sera donc démontré dans l’article suivant que la détérioration des conditions de travail des enseignants au secondaire découla de la perception du professorat chilien par l’État militaire, lequel considérait ce groupe socioprofessionnel comme un facteur de risque et de menace à l’implantation de son projet éducatif.
Abstract
From 1973 to 1990, the Pinochet military regime changed various sectors of the Chilean society through the implementation of authoritarian control mechanisms and neoliberal economic policies. The Chilean education system did not avoid these transformations as the Chilean dictatorship introduced several reforms which had a major impact on the working conditions of high school teachers. As a group predominantly formed by left-wing supporters of the Popular Unity Party (1970-1973), teachers were perceived by the military regime as a potential risk to the proper implementation of neoliberal reforms in the education system. It will be demonstrated in the following article that the deterioration of high school teachers’ working conditions was a consequence of the dictatorship’s perception towards this group, which was seen as a risk and a threat to the implementation of its educational project.