Comptes rendus

Betts, Matthew W. et M. Gabriel Hrynick. The Archaeology of the Atlantic Northeast (Toronto, University of Toronto Press, 2021), 408 p.

  • Manon Savard

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  • Manon Savard
    Université du Québec à Rimouski

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Couverture de Volume 77, numéro 4, printemps 2024, p. 1-141, Revue d’histoire de l’Amérique française

Matthew Betts est conservateur responsable de l’archéologie de l’Est au Musée canadien de l’histoire, et Gabriel Hrynick, professeur d’anthropologie à l’Université du Nouveau-Brunswick. Leur ouvrage porte sur l’archéologie autochtone d’environ 13 000 à 400 ans avant aujourd’hui, période pour laquelle les sources sont principalement archéologiques. Le « Nord-Est atlantique », tel que défini par les auteurs, est américano-centré et comprend les provinces atlantiques canadiennes, le Maine et la Basse-Côte-Nord du Québec. Après une introduction (chapitre 1), un bilan des connaissances sur l’évolution du climat et du milieu (chapitre 2) et un chapitre portant sur l’arrivée des premiers humains sur le territoire (chapitre 3), le volume compte huit autres chapitres qui correspondent chacun à une période chronoculturelle : le Paléoindien, l’Archaïque maritime ancien, l’Archaïque maritime récent, la transition entre l’Archaïque récent et le Sylvicole ancien, les cultures arctiques de Terre-Neuve et du Labrador, le Sylvicole boréal et le Sylvicole maritime moyen, le Sylvicole boréal récent et le Sylvicole maritime récent, et enfin la protohistoire. S’il est question des premiers Européens dans les deux derniers chapitres, c’est principalement pour discuter de leurs rapports avec les divers groupes autochtones, de leurs perceptions ou de ce que l’on peut apprendre des modes de vies autochtones dans les premiers écrits. La conclusion ouvre sur des questions et débats touchant le Nord-Est atlantique de l’Amérique du Nord et sur les menaces qui pèsent sur ce patrimoine, dont la destruction de sites archéologiques par l’érosion côtière. L’ouvrage propose bien plus qu’une synthèse des connaissances. Les auteurs tentent en effet de remédier au fait que la région a rarement été étudiée de manière macroscopique, comme un territoire maritime interconnecté. Ils ont ainsi réalisé un travail colossal qui consiste à situer dans de grandes périodes chronoculturelles la mosaïque de cultures, en dégageant les similitudes dans la culture matérielle, les schèmes d’établissement et les modes de vie empreints de maritimité. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur une bibliographie étoffée et diversifiée. L’objectif visé par les auteurs est atteint, sauf pour le Québec maritime qui n’a pas été pleinement intégré. Les auteurs avancent plusieurs hypothèses pour expliquer la segmentation des recherches dans le Nord-Est atlantique de l’Amérique du Nord : les frontières géographiques, le fait que la région ait été peu étudiée comparativement au reste de l’Amérique du Nord, qu’elle ait parfois été considérée à tort comme marginale, et la petite taille des départements d’archéologie qui favoriserait les recherches d’échelle locale. On pourrait ajouter la barrière linguistique, ainsi que la législation et la gestion du patrimoine archéologique qui varient d’une province ou d’un État à l’autre. En outre, au-delà de la taille des départements, il faut rappeler que le service à la collectivité revêt une grande importance dans les universités régionales. Celles-ci constituent des pôles scientifiques et culturels, d’où la tendance de leurs chercheurs à effectuer des recherches dans leur communauté. Les lecteurs apprécieront le parti pris des auteurs pour la continuité, la continuité spatiale, afin de dégager des similitudes culturelles pour l’ensemble du Nord-Est atlantique de l’Amérique du Nord, mais aussi la continuité temporelle. Les auteurs mentionnent certes des discontinuités dans les données archéologiques, par exemple à la fin de l’Archaïque maritime (p. 167), qui semble marqué par endroits par l’arrivée de nouvelles populations (p. 143) ou par l’abandon de territoires (p. 160). Ils adoptent néanmoins une approche qui fait ressortir la continuité dans l’occupation de ce vaste territoire maritime par divers groupes. Ils évitent aussi l’utilisation du mot préhistoire (ou paléohistoire), quasi absent, par opposition à histoire, afin de faire ressortir le lien avec les populations autochtones actuelles. Les auteurs prennent aussi soin de définir …