Résumés
Résumé
Cet article livre une réflexion sur la pertinence de l’histoire intellectuelle. Attaqués par certains défenseurs d’une histoire sociale de bas en haut, les historiens de l’intellectuel cherchent souvent à se justifier de leur sujet en exagérant les travers de leur sous-champ et en essayant de s’en distancier. Pourtant, la pratique montre que l’histoire intellectuelle est un champ ouvert, aux portées méthodologiques et théoriques larges, qui ne souffre pas d’une définition réductrice. L’histoire intellectuelle peut aisément se présenter comme complémentaire à une histoire des classes sociales, qui ne peut vraiment cacher sa dépendance aux abstractions, aux idées et aux idéologies. En réponse à une historiographie québécoise qui a considéré certaines catégories d’intellectuels suspectes, cet article propose plutôt de les étudier comme partie prenante à la société, notamment en portant un autre regard sur la formation et la culture offertes par les collèges classiques.
Abstract
This article reflects on the relevance of intellectual history. Attacked by some defenders of a social history from the bottom up, intellectual historians often seek to justify their subject by exaggerating the shortcomings of their subfield and trying to distance themselves from it. However, practice shows that intellectual history is an open field with broad methodological and theoretical implications that does not suffer from a reductive definition. Intellectual history can easily be presented as complementary to social history, which cannot really hide its dependence on abstractions, ideas and ideologies. In response to a Quebec historiography that has considered suspect certain categories of intellectuals, this article rather suggests studying them as an integral part of society, using as a case study a renewed analysis of the training and culture dispensed in classical colleges.