Résumés
Résumé
Dans cet article, nous proposons une incursion dans l’univers des sensibilités entretenues à l’égard du territoire, en nous attardant aux représentations véhiculées par les discours tenus sur la forêt dans les oeuvres littéraires produites au cours de la première moitié du XXe siècle. Le travail mené ici propose une lecture des oeuvres littéraires comme discours articulé au contexte social, culturel, politique et économique d’expansion territoriale et se veut une première esquisse des possibilités de décloisonner ces univers interdépendants. Dans un environnement intellectuel où la forêt semble immobilisée entre la domination d’une idéologie tournée vers la terre et l’essor des sciences, en introduisant la forêt dans leurs oeuvres, les auteurs engagent un dialogue collectif sur la place qu’occupe celle-ci dans la société, et par extension plus largement sur les rapports sociaux entretenus au territoire. Les oeuvres littéraires permettent de saisir qu’à l’instar des actions menées par l’État, l’appropriation du territoire se présente comme un geste collectif multidimensionnel.
Abstract
In this paper, we propose exploring the sensibilities as regard the territory of Quebec by focussing on representations of the forest in literary discourses during the first half of the twentieth century. Our research focuses on literary works as discourses on the social, cultural, political and economic context surrounding territorial expansion and is a first step in de-compartmentalizing interdependent universes. In an intellectual environment where the image of the forest seemed caught between two ideologies -the agricultural past versus the surge of sciences- these authors initiated a collective dialogue about the symbolic space occupied by forests in society and, by extension, the larger issue of the social relationships to the territory. These literary works show that, amidst the State’s actions, the appropriation of the territory was proposed as a collective and multidimensional act.