Résumés
Résumé
Ce texte étudie les débuts de l’heure avancée à Trois-Rivières. Après avoir retracé les origines de l’heure avancée en Angleterre et sa mise en oeuvre initiale au Canada pendant la Première Guerre mondiale, cet article se concentre sur les deux référendums sur l’heure avancée tenus à Trois-Rivières (en 1922 et en 1937). Cette mesure, rejetée par une importante majorité lors du premier référendum, a bénéficié de l’appui de la majorité au cours du deuxième référendum, mettant essentiellement fin au débat public sur la question. Cet article, qui analyse à l’échelle locale un phénomène international, explore les enjeux constitutionnels, culturels et sociaux ainsi que les idéologies qui ont posé le cadre des débats entourant la normalisation du temps. Nous affirmons que les débuts de l’heure avancée à Trois-Rivières ont été marqués par le fédéralisme canadien, le pouvoir des employeurs, le maternalisme de l’Église catholique, l’émergence d’une culture de masse et, à un moindre degré, les croyances que cette mesure venait défier l’autorité divine.
Abstract
This article looks at the beginnings of daylight saving time in Trois-Rivières. After tracing daylight saving time’s roots to England and its initial use in Canada during the First World War, the article centres on Trois-Rivières’s two daylight saving time referenda (1922 and 1937). In the first, a large majority defeated the measure and in the second, it received majority support, ending most public debate on the question. As a local study of an international phenomenon, the article explores the constitutional, cultural, class and gender issues and ideologies that framed these debates about time standardardization. It argues that the beginnings of daylight saving time in Trois-Rivières were framed by Canadian federalism, employers’ power, the Catholic Church’s maternalism, the rise of mass culture and, to a lesser extent, beliefs that the measure was an attack on God’s authority.