Résumés
Résumé
Cet article s’intéresse à l’émergence et au développement d’une culture de l’automobile au Québec et en Ontario et en particulier au rôle qu’y tiennent les femmes. Dès ses débuts, l’automobilisme est investi et organisé par les catégories culturelles de la masculinité et de la féminité. Par le biais de l’automobile, on perpétue les croyances et les valeurs associées à chacun des sexes, puisque c’est l’homme qui en détient le contrôle exclusif. On croit les femmes incapables de maîtriser la technologie ; elles n’auraient ni la force physique ni les connaissances et les nerfs nécessaires à la conduite de l’automobile. Or, selon les historiennes féministes, l’automobile a représenté pour les femmes un objet de pouvoir, un moyen de prendre cette autonomie qu’on leur refusait ; la femme automobiliste étant vue comme un symbole fort de l’égalité entre les sexes. Au-delà de la représentation symbolique de l’automobile dans l’histoire des femmes, que sait-on de l’expérience féminine de l’automobile ? Quels regards posaient-elles sur cette nouvelle expérience culturelle et spatiale ?
Abstract
This article explores the emergence and development of an automobile culture in Quebec and Ontario, particularly the role played by women. From its very beginnings, automobilism has been associated with and organized according to the cultural categories of femininity and masculinity. The automobile allowed for the perpetuation of beliefs and values regarding the sexes, since men maintained exclusive control. Women were not thought capable of mastering the technology ; they supposedly had neither the physical strength nor the knowledge and self-control necessary to operate an automobile. At the same time, according to feminist historians, the car represented an object of empowerment for women, a way of claiming the autonomy that was otherwise denied to them ; the woman driver was seen as a strong symbol of gender equality. Beyond the symbolic representation of the car in women’s history, how did women experience the automobile ? How did they view this new spatial and cultural experience ?