FR :
Pendant la durée de son mandat, de 1948 à 1964, le dernier surintendant de l’Instruction publique, Omer-Jules Desaulniers, s’est, à plusieurs reprises, porté à la défense du système éducatif public et privé du Québec. Il a même qualifié ce système de « parfait » et d’« idéal », voire de « meilleur système au monde ». Pareilles affirmations n’ont pas convaincu, il est vrai, les sceptiques et tous ceux qui, à la fin des années 1940 et au cours des années 1950, estimaient que cet enseignement ne répondait plus adéquatement aux besoins de l’époque, tant sur le plan culturel que sur le plan social, industriel et technologique. À partir des textes des interventions publiques du surintendant Desaulniers (allocutions, discours, conférences et causeries), nous essayons de montrer comment, en se basant sur la doctrine traditionnelle de l’Église catholique en matière d’éducation et sur une interprétation nationaliste de l’histoire du Québec, celui-ci s’est fait le défenseur et le promoteur d’une philosophie de l’éducation, basée sur une idéologie à la fois conservatrice, catholique et cléricale, laquelle sera battue en brèche au début des années 1960, à la suite de la publication du Rapport Parent et des nombreux changements apportés à l’ensemble du système d’éducation québécois.
EN :
During his mandate, which ran from 1948 to 1964, Quebec’s last Superintendent of Education, Omer-Jules Desaulniers, repeatedly defended the province’s public and private education system. He even described the system as « perfect » and « ideal », even the « best system in the world ». It is true that such claims failed to convince sceptics and all those who, at the end of the 1940s and the beginning of the 1950s, believed that the existing education system no longer adequately met the needs of the period from cultural, as well as social, industrial and technological perspectives. By analysing the texts of public statements made by Superintendent Desaulniers (addresses, speeches, lectures and debates), I will show how, by basing himself on the traditional doctrine of the Catholic Church with regard to education and on a nationalist interpretation of the history of Quebec, he cast himself as the defender and promoter of a certain philosophy of education. This philosophy was based on an ideology that combined conservatism, Catholicism and clericalism, and which would be cast aside at the beginning of the 1960s, with the publication of the Parent Report and the various changes made to the province’s education system.