Résumés
Résumé
La notion de service public s’impose de plus en plus au Canada à partir du milieu du xixe siècle, notamment en ce qui concerne les infrastructures urbaines. Nous proposons ici une étude sur l’action d’un groupe de pression, les marchands de Québec, auprès du gouvernement fédéral dans le but d’installer un réseau télégraphique dans le golfe du Saint-Laurent. Ce projet, présenté par ses promoteurs comme un service public, prend forme à partir de 1875. Il vise, en améliorant la sécurité de la navigation dans le golfe, à favoriser la place du port de Québec comme plaque tournante du trafic commercial canadien. Cet article retrace les actions du groupe de pression en faveur de leur projet, la mise en place de ce dernier par le gouvernement ainsi qu’une analyse économique de son fonctionnement entre 1880 et 1895. Notre étude montre ainsi la distorsion existant entre l’efficacité pratiquement nulle du réseau télégraphique et l’image que s’en font les milieux d’affaires canadiens. Il s’agit d’un exemple rare d’une action de lobbying aux conséquences positives pour le Canada en général, mais négatives pour le groupe privé à l’origine du projet.
Abstract
Public utilities became increasingly popular in Canada from the middle of the 19th Century, especially with regards to urban infrastructures. This article examines the efforts of one pressure group, Quebec City merchants, to persuade the federal government to install a telegraph network in the Gulf of St. Lawrence. This project, which the promoters presented as a public service, began to take shape in 1875. By improving the security of shipping in the Gulf, it aimed to advance the position of the Port of Quebec as a hub for Canadian commercial traffic. The article traces the actions taken by the pressure group to promote their project, examines the government’s installation of the network and provides an economic analysis of its operations between 1880 and 1895. It shows the discrepancy between the almost complete inefficiency of the telegraph network and the image that the Canadian business community had of it. This was a rare example of a lobbying effort whose consequences were positive for Canada as a whole, but negative for the private group behind the project.