« C’est à un tour d’horizon que le présent ouvrage vous convie, en 150 photos commentées […] » nous informent les auteurs. La construction du livre repose en effet sur une sélection de photographies d’archives – noir et blanc. La période « 1860-1950 » correspond au corpus iconographique retenu (il n’y a ni gravures ni photos récentes). Les textes explicatifs occupent néanmoins une large place. S’appuyant sur les photos qui servent même souvent de simples prétextes à l’exposé, les renseignements et synthèses globalisantes sur les divers thèmes vont bien au-delà de l’image. On sent sous ce modeste « tour d’horizon » les décennies de recherche menées par Parcs Canada. L’ouvrage est divisé en quatre sections, chacune commençant par une mise en contexte historique qui remonte souvent vers les origines du canal et les débuts de son industrialisation, en amont de 1860. La première section présente l’ensemble du canal (sans autre carte que celle, actuelle, fournie au début du livre). La seconde partie porte sur la navigation. La troisième sur l’industrie ; outre les usines en bordure du canal, qui utilisent ou non l’énergie hydraulique, tout le corridor industriel est pris en considération. Viennent enfin les conditions de travail et la vie urbaine ouvrière… pénible. Ce livre contient une masse d’informations précieuses sur le canal et ses usages. Parmi les découvertes : son importance majeure en tant qu’aqueduc industriel. En revanche, l’ensemble donne une curieuse impression de désuétude quasi originelle, et de tristesse des quartiers ouvriers. L’exploration et la mise en valeur, dans l’ouvrage, du riche patrimoine industriel et urbain toujours en place, aurait donné un portrait différent.