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Dans leur introduction au recueil Les idées en mouvement, Damien-Claude Bélanger, Sophie Coupal et Michel Ducharme souhaitent que les historiens et historiennes dépassent «le vieux paradigme des deux solitudes». Les textes des historiens québécois et canadiens de ce recueil montrent au contraire l’isolement des deux traditions historiographiques. Le lecteur qui y chercherait une référence à la « canadianité » également évoquée dans l’introduction restera sur sa faim. Une première partie du livre est consacrée à des bilans historiographiques, des projets de recherche et des textes polémiques. Dans l’ensemble, ces articles sur «la problématique» de l’histoire intellectuelle et culturelle au Canada n’ouvrent pas de nouvelles perspectives théoriques, se limitant à reprendre de vieux débats. On lira avec plus d’intérêt les articles spécialisés de la seconde partie du livre. Sur l’histoire culturelle, les textes de Heather Murray et d’Yvan Lamonde proposent des orientations méthodologiques concrètes, alors que Manon Brunet revient sur l’importance des réseaux littéraires et que Pierre Hébert s’arrête sur le rapport entre l’histoire de la censure et l’histoire des idées. Les articles de Jeffrey McNairn, qui aborde la question de faire une histoire de la pensée et du discours des promoteurs de l’économie laurentienne, et de Cecilia Morgan, qui traite de la commémoration et du genre dans l’Ontario de la fin du xixe siècle, ouvrent des pistes originales et intéressantes. Le recueil se termine par une bibliographie sommaire des travaux effectués dans le domaine de l’histoire intellectuelle confectionnée par Bélanger et Ducharme.