Résumés
RÉSUMÉ
Les Jeune-Canada furent un mouvement de jeunes nationalistes lancé à Montréal en décembre 1932, à la faveur de la crise économique. Les quelques études parues sur ce mouvement portaient surtout sur son idéologie mais l'analyse de la vie et des activités externes et internes des Jeune-Canada est essentielle pour bien comprendre ce groupe. Ainsi, nous retraçons d'une part les liens du mouvement avec son entourage socio-politique, entre autres avec certains aînés nationalistes chez qui les Jeune-Canada, malgré leurs airs d'indépendance, puisèrent leurs appuis et leur doctrine. Ces nationalistes, de Lionel Groulx à l'Action libérale nationale, en passant par Le Devoir, tentèrent de guider et d'influencer ces jeunes qui ne firent cependant pas le même accueil à tous. Les relations des Jeune-Canada avec les partis politiques, de leur coté, furent empreintes de méfiance et tournèrent même souvent à l'affrontement ouvert avec certains politiciens. D'autre part, nous décrivons comment les succès publics des Jeune-Canada étaient tributaires de leur vitalité interne. L'analyse de l'évolution et du fonctionnement des Jeune-Canada nous permet en effet d'identifier les faiblesses innées de ce groupe d'étudiants, lesquelles allaient causer sa fin. Il apparaît aussi, comme le démontrent des exemples de discussions et de dissensions internes, que ce groupe d'amis, capables de s'unir pour défendre un nationalisme traditionnel, cachait cependant des différences idéologiques et de style. Enfin, nous démontrons que l'impact significatif des Jeune-Canada fait de ce groupe l'un des acteurs de l'histoire politique du Québec.
ABSTRACT
The hardships of the Depression encouraged young Montréal nationalists to join together to found the Jeune-Canada movement in December 1932. Existing studies of this movement have centred on its ideology, but an analysis of its internal and public activities is required to truly understand this group. Thus, this article attempts to trace the links between the movement and its socio-political surroundings, and especially with older nationalists who, despite the movement's apparent independence, provided it with support and inspiration. Nationalists, from Lionel Groulx to Le Devoir and the Action libérale nationale, tried to guide and influence these young men with differing degrees of success. Relations between the Jeune-Canada and political parties, on the other hand, were tainted with mistrust and often turned to bitter confrontations with some politicians. The article will also discuss how public success reflected the internal vitality of the movement. The analysis of the movement's evolution and organization allows us to identify the inherent weaknesses of this group of students which eventually caused its downfall. It is also apparent from the analysis of internal debates and disagreements, that this group of friends' unity in the defence of traditionnal nationalism, hid ideological and stylistic differences. Finally, we will show how the Jeune-Canada's significant impact made it an actor in Quebec's political history.
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