Géographie physique et Quaternaire
Volume 55, numéro 2, 2001
Sommaire (11 articles)
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Pratique de l’analyse de l’autocorrélation spatiale en géomorphologie : définitions opératoires et tests
Philippe Aubry et Hervé Piégay
p. 111–129
RésuméFR :
L’autocorrélation spatiale peut être définie comme la ressemblance des valeurs prises par une variable, exprimée en fonction de leur localisation géographique. L’analyse de l’autocorrélation permet de quantifier la régularité spatiale d’un phénomène (une forme de complexité spatiale) et de déterminer la portée de la dépendance spatiale afin, notamment, de définir un dispositif d’échantillonnage garantissant l’indépendance des données, autorisant ainsi l’utilisation des tests statistiques usuels. L’article aborde trois points : i) définition opératoire de l’autocorrélation pour des variables quantitatives ou qualitatives ; ii) utilisation des tests de randomisation pour tester l’hypothèse nulle d’absence d’autocorrélation ; iii) illustration des deux points précédents par des exemples. Trois jeux de données simulés sont présentés pour illustrer les différences entre les statistiques : le premier ne présente aucune structure spatiale, le deuxième est caractérisé par une structure spatiale périodique, le troisième est un gradient linéaire. Deux jeux de données géomorphologiques sont également analysés : i) une série de segments fluviaux élémentaires, distribués longitudinalement, et sur lesquels ont été mesurées la largeur et l’incision d’un lit fluvial ; ii) la cartographie des formes d’érosion d’un bassin versant, traitée comme une image matricielle. Dans le premier cas, la structure emboîtée des tronçons géomorphologiquement homogènes est mise en lumière, et ce à différentes échelles spatiales. Le second exemple montre qu’une analyse omnidirectionnelle peut conduire à sous-estimer la portée de l’autocorrélation lorsque le phénomène étudié présente une orientation géographique privilégiée. Dans ce cas, il peut s’avérer impossible de définir un échantillon de données spatialement indépendantes, répondant aux exigences des tests statistiques classiques.
EN :
Spatial autocorrelation can be defined as the similarity of values of a given variable, in relation with their spatial location. Autocorrelation functions are used to quantify the spatial regularity of a phenomenon (a form of spatial complexity) and to assess the lag of spatial dependence in order to design a sampling procedure for which the data are independent, which permits the use of traditional statistical tests. Three points have been developed: i) Definition of autocorrelation functions used for categorical and quantitative variables: Geary’s c, Moran’s I, semivariogram, non ergodic covariance and correlation, J statistics; ii) Definition of the randomization tests used to test the null hypothesis of no autocorrelation: iii) examples illustrating the two previous objectives. Three sets of simulated data were used to compare different autocorrelation functions (Geary’s c, non ergodic covariance and correlation): the first one has no spatial structure, the second one has a periodic spatial structure whereas the third one is characterized by a linear gradient. Spatial autocorrelation has also been assessed on measured geomorphological data. Two sets were studied: i) a set of elementary channel segments of 500 m in length on which mean active channel width and degradation have been measured, ii) a set of pixels of an image of two basins representing the different types of hillslope erosion forms. In the first case, the nested structure of homogeneous geomorphological reaches is highlighted at different spatial scales. The second example, which illustrates autocorrelation assessment on a categorical variable, shows that omnidirectional analysis can underestimate the autocorrelation lag when the studied phenomenon is characterized by a preferential geographical orientation. In this particular case, it may not be not possible to define a sample of data which are spatially independent and on which it is possible to use classical statistical tests.
ES :
El método de correlación espacial puede definirse como la semejanza de valores que adopta una variable expresada en función de su localización geográfica. Dicho método permite cuantificar la regularidad espacial de un fenómeno (un tipo de complejidad espacial) y determinar el alcance de la dependencia espacial a fin de definir una estrategia de muestreo que garantice la independencia de los datos y que permita la utilización de pruebas estadísticas usuales. El presente trabajo aborda los siguientes puntos: i) Explicación del funcionamiento de la autocorrelación aplicada a variables discretas o continuas; ii) utilización de pruebas aleatorias para aceptar o rechazar la hipótesis nula de ausencia de autocorrelación; iii) ilustración de los dos puntos anteriores por medio de ejemplos. Tres grupos de datos ficticios son presentados para ejemplificar las diferencias entre las estadísticas: el primero carece de estructura espacial, el segundo se caracteriza por una estructura espacial periódica y el tercero representa un gradiente lineal. Así mismo se analizan dos grupos de datos geomorfológicos: i) una serie de segmentos fluviales elementales distribuidos longitudinalmente y de los cuales se ha medido la amplitud e incisión del lecho fluvial; ii) la cartografía de los tipos de erosión de la pendiente de la cuenca tratado como imagen matricial. En el primero de los casos, la estructura constituida de elementos geomorfológicos homogéneos y puesta en evidencia a distintas escalas espaciales. El segundo ejemplo muestra que un análisis omnidireccional pude conducir a subestimar el alcance de la autocorrelación cuando el fenómeno estudiado muestra una orientación geográfica privilegiada. En este caso, puede ser imposible definir una muestra de datos espacialmente independientes, respondiendo así a las exigencias estadísticas clásicas.
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Timing and position of Late Wisconsinan ice-margins on the upper slope seaward of Laurentian Channel
David J. W. Piper et Adam Macdonald
p. 131–140
RésuméEN :
At the last glacial maximum, the major ice outlet through Laurentian Channel terminated on the upper continental slope. A 10 km square area of the upper slope has been investigated in detail, using airgun and boomer seismic reflection profiles and piston cores. Sediment failure during the 1929 Grand Banks earthquake resulted in exposure at the seabed of Last Glacial Maximum sediments that are normally buried beneath tens of metres of younger strata. Ice-margin acoustic and lithofacies are interpreted using criteria developed on the continental shelf and chronology is provided by AMS radiocarbon dates on in situ mollusc shells. Seismic data show a morainal ridge at 500 mbsl (mbsl = metres below (present) sea level) corresponding to the Last Glacial Maximum ice grounding line. A change in thermal regime of the ice or a subglacial meltwater outburst, at 16.5 ± 0.15 ka (radiocarbon years, -0.4 ka marine reservoir correction applied), resulted in release of sediment-laden meltwater that eroded gullies on the continental slope. This erosion surface is immediately overlain by a prominent stony diamict that extends to about 700 mbsl and may represent till deposition from a glacial surge. The ice margin then retreated upslope by 16.3 ka, probably to the prominent moraine at 380 mbsl at the lip of the Laurentian Channel. Evidence from mud turbidites on Laurentian Fan suggests that this ice marginal position may have persisted until about 14.2 ka. Ice then retreated rapidly northwards up Laurentian Channel, synchronous with Heinrich Event 1 at about 14 ka. Younger proglacial sediment on the upper continental slope slumped at about 12 ka, probably as a result of loading by a late-ice advance across St. Pierre Bank.
FR :
Au cours du dernier maximum glaciaire, le principal exutoire à travers le Chenal laurentien se terminait sur le talus continental supérieur. Une surface de 10 km2 sur le talus supérieur a été étudiée en détail, à l’aide de profils résultant de l’utilisation de divers instruments de sismique rélexion. Le glissement pendant le tremblement de terre de 1929 au Grand Banc a causé la mise à nu sur le fond marin de sédiments du dernier maximum glaciaire, normalement enfouis sous des dizaines de mètres de nouvelles couches. Les lithofaciès et faciès acoustiques ont été interprétés à l’aide de critères mis au point sur la plate-forme continentale et la chronologie a été fournie par les datations SMA faites sur des coquillages de mollusques in situ. Les données sismiques font ressortir une crête morainique à 500 m snm (sous le niveau actuel de la mer) correspondant à la ligne d’ancrage au dermier maximum glaciaire. Un changement dans le régime thermique de la glace ou une éruption d’eau de fusion sousglacaire à 16,5 ± 0,15 ka (âge corrigé à -0,4 ka, compte tenu de l’effet de réservoir) a causé la libération d’eau de fusion enfouie qui a creusé des ravins sur le talus continental. Cette surface d’érosion a immédiatement été recouverte par un important diamicton pierreux jusqu’à 700 m snm, qui semble être un till déposé au cours d’une crue glaciaire. La marge glaciaire s’est par la suite retirée vers l’amont vers 16,3 ka, à l’emplacement de l’importante moraine située à 380 m snm, sur le bord du chenal Laurentien. Des indices tirés des boues de turbidites sur l’éventail Laurentien laissent croire que cette position de la marge glaciaire a été maintenue jusque vers 14,2 ka. La glace s’est ensuite rapidement retirée vers le nord le long du chenal Laurentien, vers 14 ka (Épisode de Heinrich 1/Heinrich Event 1). Des sédiments proglaciaires plus récents se sont effondrés vers 12 ka, probablement en raison d’une surcharge causée par une récurrence glaciaire tardive à travers le banc de Saint-Pierre.
ES :
Durante el clímax de la ultima glaciación, el mayor avance del hielo dentro del canal lorensiano se encontraba en la vertiente continental superior. Con la ayuda de diversos métodos de perfiles de reflexión sísmica , un área de 10 km2 de la vertiente superior a sido investigada en detalle. En 1929 el terremoto acaecido en Grand Banks, puso al descubierto el lecho marino compuesto por sedimentos del periodo clímax de la ultima glaciación, dichos sedimentos generalmente se encuentran sepultados a decenas de metros de los estratos mas recientes. La interpretación del margen acústico del hielo y las litofacias fue establecida con base a criterios desarrollados en la zona continental, la edad de las formaciones fue proporcionada por la datación(AMS) de isótopos de carbono radioactivo in situ sobre conchas de moluscos. Los datos sísmicos indican una cima morainica a 500m bnm (bnm= metros bajo el nivel del mar) correspondiendo a la línea de anclaje durante el clímax de la ultima glaciación. Un cambio en el régimen térmico del hielo o una erupción subglaciar que genero la fusión del agua a 16,5+- 0,15 ka (años de radiocarbono, -0,4 ka considerando la corrección debida al efecto de “recipiente” marino) dio por resultado la liberación de sedimentos asociados al agua de fusión, y que genero las barrancas de la vertiente continental. Dicha erosión superficial fue inmediatamente recubierta por una capa rocosa de diamicton que se extendió hasta 700m snm y que podría representar el depósito de tillitas resultante de la oleada glacial. El margen del hielo retrocedió de la vertiente hacia 16,3 ka, probablemente hasta la moraina situada a 380m snm al borde del canal lorensiano. Ciertos índices obtenidos a partir de la turbidez del fango en el cono de deyección lorensiano permiten suponer que la posición marginal del hielo puede haberse mantenido hasta hace unos 14,2 ka. Mas tarde los hielos de retiraron rápidamente hacia el norte del canal lorensiano al mismo tiempo que el Evento 1 de Heinrich, aproximadamente 14 ka. Algunos sedimentos proglaciares mas recientes en la parte superior de la vertiente continental se hundieron hace unos 12 ka, probablemente como resultado de una progresión tardía del glaciar hacia el banco de St. Pierre.
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Fabric, paleomagnetism, and interpretation of pre-illinoian diamictons and paleosols on Cloudy Ridge and Milk River Ridge, Alberta and Montana
Eric T. Karlstrom et Rene W. Barendregt
p. 141–157
RésuméEN :
Pebble fabrics and sedimentological properties indicate that pre-Wisconsinan diamictons (Kennedy Drift) on Cloudy Ridge (Alberta) and Milk River Ridge (Montana) are of glacial rather than colluvial origin. S1 and S3 eigenvalues of the upper units on the two ridges are typical of undeformed lodgement till whereas those of the lower unit on Milk River Ridge are typical of glacigenic sediment flow. Other properties, including compact matrices, striations on stones, mean pebble dip angles, and Schmidt equal-area stereonet patterns, suggest each unit is lodgement or basal till. Pedogenic features indicate weathering zones capping the tills are paleosols. Degree of rubification, clay, iron and aluminum buildup, and clay mineral alteration resembles those of very strongly developed soils formed in warmer and moister environments. The argument that “soil-like features” of the Cloudy Ridge unit resulted from post-burial diagenesis is disproven because nearly identical paleosols occur at the surface on Milk River Ridge and other interfluves to the south. Each unit examined has normal polarity. Based on comparisons with similar till/paleosol sequences exposed in Kennedy Drift sections on nearby interfluves, the Cloudy Ridge till and the upper till on Milk River Ridge were probably deposited during the early to middle Bruhnes Normal Chron (780 ka to present) whereas the lower till on Milk River Ridge is of earlier Brunhes age or dates back to the Olduvai (1.98 to 1.76 Ma) Normal Subchron or the Gauss Normal Chron (3.6 to 2.6 Ma).
FR :
L’orientation des cailloux et leurs caracactéristiques sédimentologiques indiquent que les diamictons du pré-Wisconsinien (Drift de Kennedy) provenant du Cloudy Ridge (Alberta) et du Milk River Ridge (Montana) sont d’origine glaciaire plutôt que colluviale. Les valeurs propres S1 et S3 des unités supérieures dans les deux chaînons sont caractéristiques du till d’accrétion non déformé, tandis que les unités inférieures sont caractéristiques d’un écoulement de sédiments glaciaires. Toutes les autres propriétés, dont les matrices compactes, les stries, l’inclinaison moyenne des cailloux et les projections équivalentes de Schmidt semblent démontrer que chacune des unités est un till d’accrétion ou un till de fond. Les propriétés pédogénétiques indiquent que les zones d’altération recouvrant les tills sont des paléosols. Le degré de rubéfaction, l’accumulation d’argile, de fer et d’alumimium et l’altération du minéral argileux ressemblent à ceux des sols fortement développés qui se sont formés dans des milieux plus chauds et plus humides. Le raisonnement selon lequel les propriétés « pseudo-pédologiques » de l’unité de Cloudy Ridge résultent d’une diagénèse après enfouissement doit être infirmé puisque des paléosols presque identiques sont présents à la surface du Milk River Ridge et d’autres interfluves vers le sud. Chacune des unités étudiées présente une polarité normale. Selon les comparaisons faites avec des séquences de paléosols et de till similaires apparaissant dans les coupes du Drift de Kennedy situées sur les interfluves avoisinants, le till de Cloudy Ridge et le till supérieur du Milk River Ridge ont probablement été déposés au début ou au cours moyen du chrone polaire normal de Bruhnes (de 780 ka à maintenant) tandis que le till inférieur du Milk River Ridge date d’une époque antérieure au Brunhes, du sous-chrone normal d’Olduvai (1,98 à 1,76 Ma) ou du chrone polaire normal de Gauss (3,6 à 2,6 Ma).
ES :
Las propiedades sedimentológicas y la orientación de las rocas indican que los diamicton (Drif de Kennedy) del pre-wisconsiniano en la región de Cloudy Ridge (Alberta) y Milky River Ridge (Montana) son de origen glaciar y no coluvial. Los valores propios S1 y S3 de las unidades superiores de las dos cadenas de montañas son características de la acumulación de tillitas no deformadas mientras que las de la unidad inferior del Milky River ridge son características de una acumulación de sedimentos glaciares. Otras propiedades, que incluyen la matriz compacta, la estriación de las rocas, el ángulo de inclinación medio de las rocas y las proyecciones equivalentes de Schmidt parecen indicar que cada unidad es ya sea tillitas de acumulación o tillitas basales. Las características pedogénicas indican que las zonas que recubren las tillitas son paleosuelos. El grado de rubificación, de acumulación de arcilla, de hierro y de aluminio así como la alteración de los minerales que la componen, se asemejan a los suelos fuertemente desarrollados formados en ambientes mas cálidos y húmedos. El argumento según el cual las características del «pseudo-suelo» de la unidad del Cloudy Ridge resultan de una diagenesis post-enterrramiento son poco fundadas ya que los paleo suelos casi idénticos están presentes en la superficie del Milky River Ridge y en otras regiones interfluviales hacia el sur. Cada una de las unidades estudiadas presenta una polaridad normal. De acuerdo a las comparaciones hechas entre las secuencias de paleosuelos, tillitas semejantes aparecen en las capas del Drif de Kennedy situadas en las interfluvias aledañas, las tillitas en la región del Cloudy Ridge y de la región superior del Milky River ridge fueron probablemente depositadas al inicio o a mediados del cron normal de Bruhnes (aproximadamente 780 ka) mientras que las tillitas inferiores del Milky River Ridge datan de una época anterior al periodo de Bruhnes, anterior al subcron normal de Olduvai (1,98 a 1,76 Ma) o bien al cron normal de Gauss (3,6 a 2,6 Ma).
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Late Pleistocene and Holocene glaciation and deglaciation of Melville Peninsula, Northern Laurentide Ice Sheet
Lynda A. Dredge
p. 159–170
RésuméEN :
Melville Peninsula lies within the Foxe/Baffin Sector of the Laurentide Ice Sheet. Pre-Foxe/Pre-Wisconsin ice may have covered the entire peninsula. Preserved regolith in uplands indicates a subsequent weathering interval. Striations and till types indicate that, during the last (Foxe) glaciation, a local ice sheet (Melville Ice) initially developed on plateaus, but was later subsumed by the regional Foxe ice sheet. Ice from the central Foxe dome flowed across northern areas and Rae Isthmus, while ice from a subsidiary divide controlled flow on southern uplands. Ice remained cold-based and non-erosive on some plateaus, but changed from cold- to warm-based under other parts of the subsidiary ice divide, and was warm-based elsewhere. Ice streaming, generating carbonate till plumes, was prevalent during deglaciation. A late, quartzite-bearing southwestward ice flow from Baffin Island crossed onto the north coast. A marine incursion began in Committee Bay about 14 ka and advanced southwards to Wales Island by 8.6 ka. The marine-based ice centre in Foxe Basin broke up about 6.9 ka. Northern Melville Peninsula and Rae Isthmus were deglaciated rapidly, but remnant ice caps remained active and advanced into some areas. The ice caps began to retreat from coastal areas ~6.4 to 6.1 ka, by which time sea level had fallen from 150-180 m to 100 m.
FR :
La péninsule de Melville fait partie du secteur de Foxe/Baffin de l’Inlandsis laurentidien. Une glace pré-wisconsienne a pu avoir couvert la péninsule entière. La présence d’un régolithe préservé dans les hautes-terres signale un intervalle d’altération subséquent. Les stries et la composition des tills indiquent que, pendant la dernière glaciation (de Foxe), une calotte de glace locale (glace de Melville) s’est d’abord étalée sur les plateaux, mais a par la suite été englobée par la calotte glaciaire de Foxe. La glace du dôme de Foxe a envahi la partie nordique de la péninsule de Melville ainsi que l’isthme de Rae, alors que l’écoulement glaciaire sur les hautes-terres du sud a été contraint par une ligne de partage secondaire. Sur certains plateaux, la glace à base froide s’est maintenue ainsi et n’a pas eu d’action érosive, mais, en certains secteurs de la ligne de partage secondaire, la base est passée de froide à tempérée ; ailleurs, la glace était à base tempérée. Les courants glaciaires ayant produit des traînées de till carbonaté ont dominé durant la déglaciation. Pendant le Tardiglaciaire, un écoulement glaciaire vers le sud-ouest, en provenance de d’île de Baffin, a transporté de la quartzite sur la côte nord. Une invasion marine ayant pris naissance dans la baie du Comité aux environs de 14 ka a progressé vers le sud-ouest jusqu’à l’île de Wales vers 8,6 ka. La calotte glaciaire du bassin de Foxe s’est fragmentée vers 6,9 ka. Le nord de la péninsule de Melville et l’isthme de Rae ont rapidement été déglacés, mais quelques calottes glaciaires résiduelles sont demeurées actives et se sont avancées par endroits. Les calottes se sont retirées des zones côtières de ~6,4 à 6,1 ka, alors que le niveau de la mer s’était abaissé de 150-180 m à 100 m.
ES :
La península Melville se sitúa en el sector Foxe/Baffin del Inlandis lorensiano. Es probable que hielos del periodo pre-Foxe/prewisconiano hayan cubierto la península por completo. La presencia de regolitos en las tierras superiores indica un intervalo de alteración subsecuente. El tipo de estriaciones y tillitas indican que durante la ultima glaciación (Foxe), la capa de hielo local (Hielo de Melville) se formo primero en la meseta pero fue recubierto posteriormente por la capa regional de Foxe. El hielo proveniente del domo central de Foxe se extendió hacia la parte norte y el istmo de Rae, mientras que el avance del hielo sobre las tierras altas del sur fue retenido por una vertiente secundaria. En algunas de las mesetas, el hielo de base fría se mantuvo sin cambios y no muestra evidencias de erosión, pero en ciertos sectores de la línea divisoria secundaria, la capa basal paso de fría a templada. En otros sitios el hielo presentaba ya una región basal templada. Las corrientes glaciares que originaron las corrientes de tillitas carbonatadas predominaron durante la desglaciación. Durante el periodo glaciar tardío, un escurrimiento glaciar hacia el sudoeste, proveniente de la isla de Baffin provoco el transporte de cuarcita desde la costa norte. Hace unos 14 ka, una invasión marítima generada a partir de la bahía del Comité hizo su progresión hacia el sudoeste llegando hasta la isla de Wales hacia 8,6 ka. La capa glaciar de la cuenca de Foxe se fragmento hacia 6,9 ka. El norte de la península de Melville y el istmo de Rae sufrieron una desglaciación rápida, pero algunas reminiscencias de la capa de hielo permanecieron activas y avanzaron hacia algunas áreas. Las capas de hielo empezaron a retirarse del área costera alrededor de 6,4 a 6,1 ka, al mismo tiempo que el nivel del mar disminuyo de 150-180 m hasta 100 m.
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Three amphi-Atlantic century-scale cold events during the Bølling-Allerød warm period
Zicheng Yu et Ulrich Eicher
p. 171–179
RésuméEN :
Oxygen isotope composition of carbonates in the sediments of Crawford Lake, southern Canada, reveals multiple climatic events during the last deglaciation, including the Bølling warming, intra-Allerød cold period, Younger Dryas, Preboreal Oscillation, and early-Holocene 8.2-ka cooling. Here we present a high-resolution record (~50-yr sampling interval) of oxygen isotopes from this site during the Bølling-Allerød warm period and discuss its significance by comparing it with other records around the North Atlantic. These new data show three century-scale cold events, including the intra-Bølling cold period, Older Dryas, and intra-Allerød cold period. These climatic events correlate well in sequence and relative magnitude with those found in Greenland ice cores, European lacustrine sediments, and Atlantic Ocean sediments. Three similar oscillations in glaciochemical records from GISP2 ice core imply shift in atmospheric circulation patterns. The amphi-Atlantic distribution of these climate events suggests that these events likely originated from the North Atlantic Ocean and that climatic signals were transmitted through the atmosphere.
FR :
La composition des isotopes de l’oxygène dans les carbonates des sédiments du Crawford Lake, dans le sud du Canada, dévoilent l’existence de multiples phases climatiques survenues au cours de la dernière glaciation, incluant le réchauffement du Bølling, la période froide de l’intra-Allerød, le Dryas récent, l’Oscillation du pré-Boréal et le refroidissement de l’Holocène inférieur, à 8,2 ka. Les auteurs présentent un relevé précis de données (intervalle de ~50 ans) des isotopes de l’oxygène tirés du site à l’étude, au cours de la période chaude, et étudient sa signification par rapport aux autres relevés de l’Atlantique Nord. Ces nouvelles données révèlent l’existence de trois phases froides à échelle séculaire, y compris la période froide de l’intra-Bølling, le Dryas ancien et la période froide de l’intra-Allerød. Ces événements climatiques concordent bien avec la séquence et l’amplitude relative des événements identifiés dans les carottes de glace du Groenland. Trois oscillations similaires enregistrées dans les données glaciochimiques des carottes de glace de GISP2 impliquent qu’il y a eu des changements dans la circulation atmosphérique. La répartition amphi-atlantique de ces phases climatiques laisse supposer que ces dernières ont pour origine l’Atlantique Nord et que les signaux climatiques se sont transmis à travers l’atmosphère.
ES :
La composición de los isótopos de oxígeno y los carbonatos presentes en los sedimentos del lago Crawford en el sur de Canadá, revelan una multitud de cambios climáticos durante la ultima desglaciación, que incluyen los periodos de calentamiento de Bølling, el periodo de enfriamiento intra-Allerød, los Dryas recientes, la oscilación pre-boreal y el enfriamiento del Holoceno inferior hace unos 8,2 ka. Se presenta a continuación un registro de alta resolución (circa 50 años de muestreo) basado en los isótopos de oxigeno provenientes de este sitio durante el periodo de calentamiento de Bølling-Allerød, se discute además su relevancia en comparación a otros registros realizados en el Atlántico norte. Estos nuevos datos muestran tres eventos fríos que se extienden por unos centenares de años y que incluyen los periodos siguientes: frío de intra-Bølling, Dryas tardío y frío de intra-Allerød. Estos cambios climáticos se correlacionan adecuadamente en secuencia y magnitud relativa con los registrados en muestras de hielo de Groenlandia y de los sedimentos lacustres europeos y del Océano Atlántico. Tres oscilaciones semejantes en los registros glacio-químicos del hielo GISP2 resultan de un cambio en el patrón de circulación atmosférica. La distribución anfi-Atlántica de estos eventos climáticos sugiere que tuvieron su origen en el norte del Océano Atlántico y que dichos cambios climáticos fueron transmitidos hacia la atmósfera.
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Le tombolo du cap Enragé, parc du Bic, Bas-Saint-Laurent
Jean-Claude Dionne
p. 181–191
RésuméFR :
Dans le parc du Bic, sur la côte sud de l’estuaire maritime du Saint-Laurent, le tombolo reliant les caps Caribou et Enragé est une forme littorale complexe édifiée en deux étapes au cours de l’Holocène. La séquence grossière (rudite) est, en effet, composée de deux unités d’âge différent : la plus jeune correspond au stade de Mitis daté à environ 2 ka, l’autre, à la Transgression laurentienne, datée de 5,5 à 4 ka. D’environ 4,5 m d’épaisseur, la séquence grossière repose directement sur un dépôt intertidal de limon sableux daté de 6,6 à 6 ka, lui-même sus-jacent à un dépôt de petit gravier sableux (plages ?) recouvrant l’argile de la Mer de Goldthwait datée à plus de 10 ka. Ceci implique que le niveau marin relatif, à l’époque, était semblable ou légèrement plus bas que le niveau actuel. Ces nouvelles données corroborent les événements géologiques retracés antérieurement à Saint-Fabien-sur-Mer et dans d’autres localités de la rive sud du Saint-Laurent estuarien.
EN :
In the area of Parc du Bic, south shore of the Lower St. Lawrence estuary, the tombolo between Cap Caribou and Cap Enragé is a complex shore feature built during two different periods of the Holocene. The coarse (sand-gravel) deposit about 4.5 m in thickness overlies a fine-grained intertidal deposit dated 6.6 to 6 ka overlying a sandy gravel deposit (beach?) overlying the Goldthwait Sea clay dated 10 ka and over. This suggests that the relative sea level at that time was similar or slightly lower than today. These new data confirm the geological events formerly identified at Saint-Fabien-sur-Mer and in other localities along the south shore of the St. Lawrence estuary.
ES :
En el parque del Bic, en la costa sur del estuario marítimo del San Lorenzo, el tómbolo que une los cabos Caribu y Enragé, es una formación litoral compleja que se originó en dos etapas en el transcurso del Holoceno. Los sedimentos gruesos están compuestos por dos unidades correspondientes a dos periodos distintos: la mas reciente corresponde al estado de Mitis que data de alrededor de 2 ka, la otra a la transgresión lorensiana, que data de 5,5 a 4 ka. Abarcando alrededor de 4,5 m de grosor, los sedimentos gruesos reposan directamente sobre un depósito de limo arenoso que data de 6,6 a 6 ka y es a su vez adyacente a un depósito de grava y arena (playa?) que recubre la arcilla del mar de Goldthwait y que data de mas de 10 ka. Esto parece indicar que el nivel relativo del mar de esa época era semejante o ligeramente inferior al nivel actual. Estos nuevos datos corroboran les eventos geológicos observados anteriormente en Saint-Fabien-sur-Mer y en otras localidades de la rivera sur del estuario del San Lorenzo.
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Paskoff, Roland, 2001. L’élévation du niveau de la mer et les espaces côtiers. Le mythe et la réalité.Collection « Propos », Institut Océanographique, Paris, 191 p., 70 fig., 17,5 x 24,5 cm, 28 $ ; ISBN 2-903581-27-4
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Peulvast, Jean-Pierre et Vanney, Jean-René, 2001. Géomorphologie structurale : terre, corps planétaires solides ; Tome 1 : Relief et structure. Co-édition Gordon and Breach Science Publishers, Paris, Éditions du BRGM, Orléans, et Société géologique de France, Paris, 505 p., 436 fig., 14 tabl., 17 X 24,5 cm ; 45 m ; ISBN-2-88449-063-9
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Yershov, E.D., 1998. General Geocryology. Cambridge University Press. xxii + 580 p., 157 fig., 94 photos, 17 tableaux, 17,5 x 25 cm, 120 $ US ; ISBN 0-521-47334-0
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Miron, Fernand (réd.), 2000. Abitibi-Témiscamingue. De l’emprise des glaces à un foisonnement d’eau et de vie : 10 000 ans d’histoire. Éditions MultiMondes, Sainte-Foy, xx + 159 p., 276 fig., 4 tabl., 24,5 x 24,5 cm, 34,95 $ can. ; ISBN 2-89544-004-2
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Salomon, Jean-Noël, 2001. Précis de karstologie. Presses universitaires de Bordeaux, 250 p., 75 fig., 9 tabl., 22 photos couleur, 17 x 25 cm, 210 FF; ISBN 2-86781-262-3