Géographie physique et Quaternaire
Volume 34, numéro 2, 1980
Sommaire (19 articles)
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Géliformes et sols cryiques dans le sud de l’Abitibi, Québec
Jean-Louis Brown et Pierre Ganfloff
p. 137–158
RésuméFR :
Des géliformes reliques et d’autres actuellement actives, observées sous forêt à près de 400 km au sud de la limite méridionale du pergélisol, ont fait l’objet d’une étude dans le sud de l’Abitibi (Québec). En plus de décrire ces phénomènes et de dégager leur signification paléoclimatique, les auteurs soulignent leurs effets sur la pédogénèse. Si dans le passé, au Québec méridional, les cryoturbations de paléoclimats périglaciaires ont contribué au façonnement secondaire des dépôts glaciaires (géliformes reliques), encore aujourd’hui, même hors de la zone de pergélisol, des cryoturbations continuent d’interférer avec des processus de la pédogenèse. Celle-ci tend à différencier le sol en horizons distincts; la cryoturbation, par le brassage qu’elle détermine, contribue à augmenter la variabilité du sol sur de courtes distances. La classification de ces sols cryoturbés, en l’absence de pergélisol, n’étant pas prévue dans le système canadien de classification des sols, il est suggéré d’ajouter un nouveau grand-groupe à l’ordre des sols cryosoliques ou de prévoir des sous-groupes intergrades cryoturbiques à l’intérieur des autres ordres concernés.
EN :
Evidence of fossil as well as active patterned ground has been found in forested areas some 400 km south of the permafrost zone, in the southern part of Abitibi (Québec). This paper describes the occurence of sorted and non sorted patterned ground and stresses the paleoclimatic and pedologie importance of this features. In late glacial time cryoturbation contributed to rework glacial deposits. At present time active cryoturbation is interfering with pédologie processes giving mixed horizons and a great variability of soils on a short distance. The Canadian System of Soil Classification (1978) does not include a category of cryoturbated soils in non permafrost regions. We suggest the creation of a new great group inside the cryosolic order or the introduction of an intergrade cryoturbic subgroup inside the other concerned orders.
DE :
Fossile und aktive Geliformen, die sich ungefähr 400 Km in Süden der südlichen Grenze des Dauerfrostbodens entwickelt haben, wurden in einer Forschungsarbeit im Süden der Abitibi, Québec, beobachtet. Die Autoren beschreiben ausserdiesen Vorgängen und ihrer Bedeutung vom paleoklimatischen Standpunkt aus, auch deren Einfluss auf die Pedogenesis. Wenn in der Vergangenheit im südlichen Québec die Kryoturbationen in der periglaziären Umwelt zur sekondären Bildung der glaciären Ablagerungen (fossile Geliformen) beigetragen haben, so auch heute noch; selbst ausserhalb der Dauerf rostboden Zone stören die Kryoturbationen die Vorgänge der Pedogenesis welche dazu neigen den Boden in Horizonten zu gliedern. Ausserdem, durch das Verkneten das daraus erfolgt, tragen sie dazu bei, die Veränderungen des Bodens über kurze Strecken zu vermehren. Die Einstufung dieser Kryoturbationsböden, in Abwesenheit von Dauerfrostboden. ist im Kanadischen Klassifikationssystem der Böden (C C P 1978) nicht vorgesehen. Man schlägt deshalb vor, eine neue Gross-Gruppe innerhalb der Einordnung der kryologischen Böden zu schaffen.
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Dynamique glacielle à la pointe d’Argentenay, île d’Orléans, Québec
Michel Allard et Paul Champagne
p. 159–174
RésuméFR :
Les observations faites au cours des hivers 1977-1978 et 1978-1979 ont permis la détermination de six phases d’évolution de la glace sur les rives de l’extrémité aval de l’île d’Orléans, dans l’estuaire du Saint-Laurent. Les basses températures du début de l’hiver amorcent l’englacement (phase I) qui débute par la formation de plaquettes de glace en eaux calmes et d’une carapace de glace sur les rivages rocheux, tandis que les chutes de neige occasionnent la formation de boules de neige et de glace. L’assemblage des cellules de glace initiales en radeaux de glace constitue la 2e phase; cet assemblage conduit aussi à la formation d’un pied de glace au haut de l’estran. L’englaçonnement, c’est-à-dire l’agglomération des radeaux de glace sur l’estran, constitue la 3e phase qui est suivie de la fixation de la glace de rive (phase IV). Au pléni-glaciel (phase V), au plus fort de l’hiver, l’extension de la glace est maximale. Enfin, intervient le déglacement printanier (phase VI) plus ou moins brutal selon l’exposition des sites. Une étude portant sur 219 blocs glaciels répartis en cinq sites d’exposition différente permet de constater que la mobilité des blocs glaciels est très grande dans les sites exposés aux vagues et très faible dans les sites protégés. Quelques observations permettent aussi de conclure que le transport de blocs glaciels peut aussi bien parfois s’effectuer à l’automne et pendant le pléni-glaciel qu’au printemps.
EN :
Observations made during the winters of 1977-1978 and 1978-1979 allows for the identification of 6 phases in the evolution of shore-ice at the downstream end of the Ile d'Orléans in the St-Lawrence river estuary. During phase I, at the beginning of winter, when temperature drops for the first time below the freezing point, ice-plates form on still waters and an ice-crust on the rocky stretches of the coast. At the same time, snowfalls mixed with the tidal flow result in the formation of ball-ice. During phase II, these initial ice cells fuse to form drifting composite ice-rafts. This second phase is also characterized by the dynamic accumulation of ice cells that form an ice-foot on the beaches at the high water line. At phase III composite ice-rafts agglomerate over the tidal marshes and flats. During phase IV the shore-ice is fixed on the flats. During phase V, at mid-winter, shore-ice reaches its maximum extension. Spring break-up constitutes phase VI and is more or less dramatic according to site location. A study of 219 ice rafted boulders at 5 sample sites of varying exposure demonstrates that icerafting is very effective in moving boulders at sites characterized by maximum wave exposure, while boulder movement is virtually nil in protected sites. Some evidence also indicates that boulder transport by ice-rafting can occur in fall and mid-winter as well as during spring break-up.
DE :
Beobachtungen in den Wintern 1977-1978 und 1978-1979 haben die Bestimmung von 6 Evolutionsphasen der Eisbildung am stromabwärts gelegenen Ufer der d'Orleans Insel, in der Mündung des Skt Lorenz Stromes, ermöglicht. Die ersten Frosttemperaturen des Winters leiten die Vereisung (Phase I) ein, welche sich durch dunne Eisschichten in stillen Gewässern und Eiskrusten an den steinigen Ufern bemerkbar macht, während Schneefälle durch die Mischung mit Gezeitenwasser die Bildung von Eiskugeln verursacht. Die Sammlung der anfänglichen Eiszellen zu Eisflössen stellt die II. Phase dar. Diese Sammlung ist auch von der Bildung eines Eisfusses an der Hoch-wasserlinie auf dem Strand begleitet. Das Vereisen, d. h. die Ansammlung der Eisflösse auf dem Watt ist die III. Phase, welche von der Befestigung des Ufereises (Phase IV) gefolgt ist. Im Plenigaziel (Phase V), in tiefsten Winter, ist die Ausdehnung der Eisdecke am grössten. Schliesslich setzt die Frühjahrs-Eisschmelze ein (Phase VI), mehr oder weniger brutal, je nach der Lage des Ufers. Eine Forschungsarbeit die sich mit 219 Eisblöcken, auf fünf verschieden gelegene Plätze verteilt, lässt fesfstellen, dass die Mobilität der Eisblöcke in wellenreichen Gebieten sehr stark ist und in geschützten Gebieten minimal. Einige beobachtungen lassen darauf schliessen, dass der Transport der Eisblöcke manchmal im Herbst und Winter ebenso wie im Frühjahr stattfinden kann.
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Le mont Mégantic (Québec) : essai de mise au point géomorphologique
Pierre Clément et Jean Pelletier
p. 175–185
RésuméFR :
Relief majeur des Appalaches estriennes, l’intrusif du mont Mégantic constitue un repère précieux dans la reconstitution de l’évolution géomorphologique de cette partie de la plateforme par suite de l’âge crétacé de sa mise en place. L’examen des relations entre les formes développées dans l’intrusion et les caractéristiques lithologiques et minéralogiques de celle-ci conduit à conclure au rôle majeur de ces dernières dans l’élaboration du relief résiduel. Sa morphogénèse se place au Cénozoïque dans le contexte climatique généralement humide déterminé par le développement de l’Atlantique Nord. Elle se relie à l’évolution générale tectono-eustatique de la marge océanique des Appalaches septentrionales depuis le Crétacé plutôt qu’à des mouvements tectoniques localisés. Les séquences de creusement et de remblaiement des vallées principales voisines, se poursuivant jusqu’au Quaternaire, contribuent au caractère polyphasé de la surface d’érosion du plateau appalachien dominé par la montagne où la part des paléotopographies est discrète.
EN :
This major relief feature of the Eastern Townships Appalaches is considered as an important landmark in the geomorphological evolution of this area because of the Cretaceous age of the intrusion setting. The landforms of the residual relief are mainly determined by the petrological and mineralogical properties of the constituing rocks. The morphogenesis took place in the Cenozoic humid climatic conditions which were induced by the North Atlantic Ocean evolution, and was ruled by the post-Cretaceous tectono-eustatic events of the Northern Appalaches continental margin rather than by local tectonic movements. The neighbouring Appalachian plateau is defined as a polyphased erosion surface repeatedly shaped by cutting and filling episodes including Quaternary sequences. However the mountain bears scarce evidence of old topographies.
DE :
Wichtiger Berg des östlichen Appalachen Gebirges, bildet die Bodenerhebung des Mont Mégantic ein wertvolles Merkzeichen zur Wiederherstellung der geomorphologischen Entwicklung dieses Teils der Plattform infolge seines Kreidealters. Die Landformen des residuellen Reliefs sind hauptsächlich auf die petrologischen und mineralogischen Eigenschaften des grundlegenden Gesteins zurückzuführen. Seine Morphogenese befindet sich im Tertiär im Kontext eines allgemein feuchten Klimas, durch die Entwicklung des Nordatlantischen Ozeans bestimmt. Sie verbindet sich mehr mit der allgemeinen tectono-eustatischen Entwicklung des ozeanischen Randes der nördlichen Appalachen seit dem Kreidealter, als mit lokalen tectonischen Bewegungen. Die benachbarten Täler der Appalachen Plattform weisen auf eine mehrphasige Evolution der Erosionsfläche welche wiederholterweise durch Vertiefung und Auffüllung, die bis ins Quaternär fortsetzte, gestaltet wurde. Der Berg zeigt jedoch wenig Beweise von alten Topographien.
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Évolution postglaciaire des versants de la région de Mont-Louis, Gaspésie, Québec
Bernard Hétu et James T. Gray
p. 187–208
RésuméFR :
La géomorphologie climatique classique a fait de l’écosystème forestier tempéré l’un des moins agressifs qui soit. La présence d’une couverture forestière fermée éliminerait toute possibilité d’érosion autre que chimique. Des découvertes récentes effectuées au Québec remettent en cause cette idée de stabilité morphogénétique en forêt tempérée. Dans la région de Mont-Louis (Gaspésie), des cônes de déjection et des éboulis amorphes ou stratifiés, formes et dépôts qui auraient pu être interprétés en terme de paléoclimat périglaciaire, se sont constitués, de façon métachrone, durant toute la période qui va de la déglaciation à nos jours, et ce, indépendamment de l’évolution post-glaciaire du climat et de la végétation régionale. Leur constitution a chevauché indifféremment deux systèmes morphogénétiques : d’abord une période à climat périglaciaire entre plus de 13 000 BP et 9 300 BP; ensuite une période forestière à climat tempéré qui dure depuis 9 300 ans. La genèse de ces formes et dépôts de versant s’explique : 1) par la forte énergie de relief et la faible résistance des roches qui commandent une morphogenèse très intense capable de retarder et même contrecarrer l’établissement d’un couvert végétal forestier sur les versants, 2) par l’important retard accusé par la forêt dans la recolonisation du territoire après la déglaciation; 3) par l’action des eaux de fonte glaciaire et de la mer de Goldthwait qui ont longtemps sapé le pied des versants, retardant d’autant le début du processus de phytostabilisation des versants.
EN :
In southern Québec there are many morphologie and stratigraphie indices of erosional activity subsequent to the last déglaciation, 10,000-14,000 years B.P. Because classical climatic geomorphology has for a long time considered the temperate forest ecosystem in its natural state as one of the least active of geomorphic systems, there has been a tendency to relate many of the resultant landforms and structures to climatic fluctuations and particularly to periglacial phases in the period of transition from the late Wisconsin to the early Holocene period. Whilst not denying the validity of certain of these relationships, the authors fieldwork on the steep slopes of northern Gaspésie show that morphogenetic stability did not coincide with the regional transition at about 9 300 years BP from a periglacial climate to a temperate forest climate. Alluvial cones, fans, stratified screes (grèzes litées) have been built up metachronously by various processes. The following local conditions contribute to the sustained vigour of this erosion; 1) the steepness of the slopes and the fissile nature of the bedrock producing intense and frequent operation of geomorphic processes which in turn retards the establishment of a protective vegetation cover, 2) the slow forest colonisation in the postglacial period, 3) the melt-waters from valley glaciers followed by wave action on the shores of the Goldthwait Sea causing the base of the slopes to be sapped until well into the postglacial period, thus also delaying the process of forest colonisation and resultant stabilisation of the slopes.
DE :
Im südlichen Québec gibt es viele morphologische und stratigraphische Anzeichen für Erosionsaktion als Folge der letzten Deglaziation 10000-14000 Jahre v.u.Z. Weil die klassische Geomorphologie den temperierten Wald als eines der weniger aktiven Ekosysteme angesehen hat, gab es eine Tendenz, die resultierenden Landformen und Strukturen den klimatischen Veränderungen und besonders den periglaziären Phasen in der Transition vom Spät-Wisconsin zum Früh-Holozän zu zuschreiben. Während einige dieser Beziehungen bestehen bleiben, zeigt die praktische Arbeit des Autors an den Steilhängen der nördlichen Gaspésie, dass die morphogenetische Stabilität nicht mit der regionalen Tansition um 9300 Jahre v.u.Z, vom periglazialen zum temperierten Waldklima übereinstimmt. Schuttkegel und — fächer, geschichtete Schuttanhäufungen wurden metachronisch während der ganzen postglazialen Periode unabhängig von regionalen Klimawechseln oder der Entwicklung der Vegetationsdecke aufgebaut. Die folgenden lokalen Verhältnisse tragen zur anhaltenden Stärke dieser Erosion bei, I. die Steilheit der Hänge und die schwache Resistenz des Gesteins führen zu einer sehr intensen Morphogenesis, die das Ansiedeln einer schützenden Pflanzendecke verzögert. 2. Die grosse Verspätung der Waldbesiedlung bei der Rekolonisation des Gebietes nach der Deglaziation. 3. Die Schmelzwässer der Talgletscher, gefolgt von der Wellentätigkeit an den Ufern des Goldthwait Meeres, waren die Gründe für die Aushölung der Hänge bis weit nach der postglazialen Zeit.
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Les combes à neige de la rivière aux Feuilles (Nouveau-Québec) : indicateurs paléoclimatiques holocènes
Serge Payette et Roxane Lajeunesse
p. 209–220
RésuméFR :
L’analyse des sols et de la végétation de ces milieux a permis de situer leur origine et leur évolution au cours du Néoglaciaire. La présence de macrorestes fossiles (charbons de bois, cônes calcinés d’épinette noire Picea mariana (Mill)) BSP et de mélèze Larix laricina (DuRoi) K. Koch, fragments de bois) indique que les combes à neige viennent de milieux anciennement boisés. La disparition du couvert forestier se serait produite à la suite de feux survenant au cours de périodes climatiques froides inhibant toute régénération forestière. Les combes à neige sont ainsi la réponse à des périodes de détérioration climatique qui se sont manifestées quelque temps après 2600, 2200, 1600-1400, 1000-900 et 500-300 ans BP. Quelques combes à neige apparues tôt au Néoglaciaire auraient connu une régression autour de 1300-1200 ans BP (sous réserve), grâce à un réchauffement climatique ayant favorisé une certaine réafforestation. L’apparition et l’expansion graduelles des combes à neige aux dépens du couvert forestier de 2600 ans BP jusqu’à nos jours suggèrent que le refroidissement climatique, bien que persistant, n’était pas de grande amplitude; les feux auraient servi la plupart du temps d’amorce à l’expansion du couvert de neige. Les combes à neige situées à proximité de formations arborescentes ont subi un envahissement de mélèzes entre 1940 et 1970, corrélé avec le réchauffement climatique du XXe siècle. Depuis 1970, un renversement de la tendance climatique est survenu et est caractérisé par la mortalité d’au moins 17 % de la population de mélèzes des combes à neige. Cette mortalité est étroitement reliée à l’intense reprise des processus périglaciaires dans les combes. Finalement, l’apparition toute récente de grandes coulées de gélifiluction sur les versants enneigés a eu pour conséquence de détruire la végétation des bas-versants et favoriser la formation de nouvelles combes à neige.
EN :
On the basis of plant macrofossil analysis (charcoals, charred cones of black spruce Picea mariana (Mill.) BSP and larch Larix laricina (DuRoi) K. Koch, wood fragments) and plant population dynamics, the origin and the evolution of the snow-patch environment are correlated with the Neoglacial episode. Data suggest that this peculiar environment has evolved from previously wooded stands. The removal of the forest cover was caused by fires during cold climatic periods that restricted forest regeneration. The snow-patches therefore are tought to be a response to several periods of climatic deterioration around 2600, 2200, 1600-1400, 1000-900 and 500-300 years BP. Some snowpatches that appeared early during the Neoglacial may have experienced a minor tree invasion around 1300-1200 years BP, during a warmer climatic interval. The gradual development of snowpatch communities, and the overall regression of the forest cover, since 2600 years BP, suggest that the climatic deterioration, although persisting, was not of great range; forest fires have played some role in the snow cover expansion, and may have initiated them. Snowpatches located near forest formations have experienced a larch colonization between 1940 and 1970, which seems to be correlated with the twen-thieth century warming trend. Since 1970, a reversal of this trend has been observed, and it is characterized by at least 17% of larch mortality in the snowpatch population. This mortality appears to be related to the reactivation of periglacial process. Finally, the recent formation of large gelifluction lobes along some snowy slopes had detrimental effects on lowland vegetation, and may eventually produce suitable conditions for new snowpatch initiation.
DE :
Pflanzen-Analysen (Holzkohle, kalzinierte Fichtenzapfen Picea mariana (Mill) BSP und Lärchenzapfen Larix laricina (DuRoi) K. Koch, Holzfragmente) weisen darauf hin, dass die Nivationsmulden aus ehemals bewaldeten Gebieten stammen. Das Verschwinden der Walddecke erklärt sich als Folge von Feuern, die während einer klimatischen Kälteperiode stattfanden, die jeglichen Nachwuchs des Waldes verhinderten. Die Nivationsmulden sind also die Antwort auf mehrere Zeiträume klimatischer Verschlechterung um 2600, 2200, 1600-1400, 1000-900 und 500-300 Jahren v.u.Z. Die graduelle Erscheinung und Entwicklung der Nivationsmulden auf Kosten der Walddecke seit 2600 Jahren v.u.Z. und bis heute, deuten darauf hin, dass die Klimaverschlechterung, wenn auch beständig, so jedoch von geringem Ausmass war. Waldfeuer haben bei der Verbreitung der Nivationsmulden eine Rolle gespielt und können deren Erscheinung eingeleilet haben. Nivationsmulden, die sich in der Nähe von bewaldeten Gebieten befinden, wurden zwischen 1940-70 von Lärchen besiedelt, was mit der Klimaerwärmung des 20. Jahrhunderts zusammenhängt. Seit 1970 zeigt sich eine umgekehrte Tendenz welche durch eine 17% Mortalität der inden Nivationsmulden angesiedelten Lärchen karakterisiert ist. Diese Mortalität steht in engem Zusammenhang mit der intensiven Wiederaufnahme der periglaziären Erscheinungen in den Nivationsmulden, welche die jungen Wurzeln der Lärchen direkt beeinflusst haben. Schliesslich hatte die erst ganz kürzlich erschienene Formation von grossen Gelifluktionsströmen über einige der verschneiten Hänge die Vernichtung der Tiefland Vegetation zur Folge.
Essai
Notes
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Maximum age for a concretion at Green Creek, Ontario
Nelson R. Gadd
p. 229–238
RésuméEN :
Wood (? Salix sp.) from a concretionary nodule found at - 43 m a.s.l. at the Green Creek, Ontario, site was dated at 9 960 ± 820 BP (GSC-2498). The carbonate concretion has an apparent age of 14 400 ± 250 BP (GSC-2530). The wood date is a maximum age for the enclosing sediment and for its cementation; the carbonate date appears anomalous. At the time of the upper limit of error for the wood date (10 780 BP) Champlain Sea stood at or above 100 m a.s.l. The true age of the wood probably is compatible with that of freswhater shells at - 53 m a.s.l. at Bourget, Ontario (10 200 ± 90; GSC-1968), and of wood at - 61 m a.s.l. at Hawkesbury, Ontario (9 860 ± 330; BGS-257). Terrace sediments at ~ 43 m a.s.l. probably are of freshwater origin. Terrestrial and freshwater flora and fauna in earlier collections of concretions from Green Creek also suggest an estuarine to freswhater environment for the enclosing sediments. Occurrence of complete skeletons of fish and other vertebrates in concretions is related to chemically induced carbonate cementation during early stages of putrefaction of soft-bodied animals. This could preserve skeletal remains through several cycles of erosion. Therefore some concretions carry fossil remains that may be allochtonous to the sediment in which they now occur.
FR :
Un morceau de bois (? Salix sp.), prélevé dans une concrétion calcaire provenant de la terrasse de - 43 m au site de Green Creek, en Ontario, a fourni un âge radiocarbone de 9 960 ± 820 BP (GSC-2498). Les carbonates de la concrétion ont fourni un âge apparent de 14 400 ± 250 BP (GSC-2530). L’âge du bois est un âge maximal pour la mise en place des sédiments qui entourent le bois ainsi que pour la formation de la concrétion. Le résultat de la datation sur les carbonates semble anormal. L’âge maximal du bois, en se basant sur la limite d’erreur, est de 10 789 BP. À ce moment, la mer de Champlain recouvrait la région jusqu’à au moins 100 m d’altitude. L’âge réel du bois se rapproche probablement plus de celui des moules d'eau douce prélevées à - 53 m à Bourget (10 200± 90; GSC-1968) ou du bois découvert à ~ 61 m à Hawkesbury (9 860 ± 230; BGS-257). Les sédiments de la terrasse de ~ 43 m ont probablement été mis en place en eau douce. La présence d’une flore et d’une faune terrestre et d’eau douce, dans diverses concrétions provenant du site de Green Creek, suggère d’ailleurs une mise en place des sédiments dans un milieu estuarien ou d’eau douce. La présence anormale, semble-t-il, d’organismes marins, comme les squelettes de poissons, dans les concrétions est reliée à un processus chimique de la précipitation d’un ciment calcaire provoqué par la putréfaction de la chair des organismes. Ce phénomène pourrait contribuer à la conservation de fossiles fragiles au cours d’un ou même de plusieurs cycles d’érosion. Certains fossiles retrouvés dans les concrétions du site de Green Creek sont probablement allochthones aux sédiments dans lesquels ils se retrouvent.
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Pleistocene Eider Duck (Somateria cf. mollissima) from Champlain Sea Deposits near Shawinigan, Québec
C. R. Harington et S. Occhietti
p. 239–245
RésuméEN :
Most of a pelvic bone of a large eider duck (Somateria cf. mollissima) was collected in place in a unit of stratified clay and sandy silt near Shawinigan, Québec. The fossil is important because it is the first bird specimen from Champlain Sea deposits to be identified to the generic level. Evidently the duck died and was deposited near the northern shore of the Champlain Sea a few hundred years before the sea drained. A sample from a bed of large, marine mollusc shells (Mya arenaria) found in place just above the eider duck fossil yielded a radiocarbon date of 10 300 ± 100 years BP.
FR :
L’os pelvique relativement complet d’un eider de grande taille (Somateria cf. mollissima) a été récolté en place, dans un dépôt de silt argileux et sableux stratifié, près de Shawinigan, Québec. Ce fossile est important car il représente le premier spécimen d’oiseau identifié, au niveau du genre, dans les dépôts de la mer de Champlain. Cet os a été enfoui près de la rive nord de la mer de Champlain. Son origine remonte à quelques centaines d’années avant la fin de la régression marine. Des coquilles de mollusques marins (Mya arenaria), prélevées à environ 50 cm au-dessus du fossile d’eider, ont donné un âge de 10 300 ± 100 BP, en années 14C de coquilles de mers froides.
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Appauvrissement de la couche neigeuse en hiver dans une forêt de feuillus, mont Saint-Hilaire, Québec
Bhawan Singh et John E. Lewis
p. 247–251
RésuméFR :
Des mesures ont été effectuées en hiver 1977-78 afin d’estimer la quantité de neige enlevée par la formation de trous en forme de beigne autour de troncs d’arbres dans une forêt de feuillus. En admettant que la neige enlevée disparaît complètement de la couche neigeuse et que la géométrie de ces trous est semblable à celle d’un cylindre, nous avons calculé que 2,6 % de la couche neigeuse est remplacée par ces trous et qu’un volume additionnel de 1,3 % est occupé par les troncs. Cette valeur de 2,6 % correspond à une couche de neige dense et compacte et pourrait être plus élevée si on l’appliquait à une accumulation de neige fraîche. De plus, la taille de ces trous, qui s’élargissent vers la fin de l’hiver, peut modifier le pourcentage de 2,6 %. Ainsi, la présence de ces trous dans la couche neigeuse augmente le risque d’erreur dans le calcul des précipitations neigeuses, spécialement dans les plus grands bassins-versants.
EN :
Field measurements were undertaken in winter 1977-78 so as to gauge the amount of snow removed by the creation of dough-nut shaped depressions around the trunk of hardwood trees. Assuming that the snow removed either sublimates or discharges completely from the snowpack and that the geometry of these holes resembles that of a cylinder, we have found that 2.6% of the snowpack of depth 61 cm is replaced by these holes and that a further 1.3% is occupied by trunk space. This value of 2.6% however relates to a dense and compacted snowpack, and thus could be higher if applied to snow conditions at time of accumulation. Furthermore the size of the holes which grow in dimensions towards the end of winter can also lead to an increase in this value. Thus, the errors produced by these holes in the snowpack further adds to the error limits in the measurement of snow precipitation, especially in large basins.
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A Faunal Interpretation of Tidal Evolution in Minas Basin, Nova Scotia
Frances J. E Wagner
p. 253–257
RésuméEN :
Interpretation of the evolution of the tidal cycle in Minas Basin and upper Bay of Fundy (Scots Bay) based on molluscan assemblages agrees well with that derived by AMOS (1978) from sedimentological evidence. Prior to about 6300 years B.P. quiet water conditions, i.e. with minimal or no tidal activity, prevailed. From that time, tidal range and intensity have increased to their present levels. The molluscs show this change by a change from intact specimens of deposit feeders at, or near, the base of two of the vibrocores, through a mixture of incomplete specimens and suspension feeders, to accumulations of minute, unidentifiable shell fragments.
FR :
Une interprétation de l’évolution du cycle des marées dans le bassin des Mines et le fond de la baie de Fundy (baie Scots), fondée sur les assemblages de mollusques, correspond bien à celle qu’AMOS (1978) adonnée en se basant sur des preuves sédimentologiques. Avant environ 6300 BP, les eaux étaient calmes, c’est-à-dire qu’il y avait peu ou pas de marées. Par la suite, l’amplitude et l’intensité des marées se sont accrues pour atteindre les niveaux actuels. L’examen des mollusques de deux des carottes, obtenues par vibration, confirme cette interprétation puisque l’on passe de spécimens intacts de mangeurs de sédiments, à la partie inférieure des forages, à un mélange de spécimens incomplets de mangeurs de sédiments et de mangeurs de matières en suspension, puis à des accumulations de fragments d’écaillés minuscules et non identifiables, vers le sommet.
Comptes rendus
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VANNEY, J.-R. (1977) : Géomorphologie des plates-formes continentales, Paris, Doin, 300 p., 144 fig.
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DAVIS, Richard A, Jr., (1978) : Coastal Sedimentary Environments; New York, Springer Verlag, ix + 420 p., 244 fif. 22 tabl., index; 17 x 24 cm; relié : 19,80$
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BOILLOT, Gilbert (1979) : Géologie des marges continentales, Paris, Masson, 148 p., 86 fig., broché, 16 x 20 cm, 25,20$
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SCHONWIESE, C. D. (1979) : Klimaschwankungen, Verständliche Wissenschaft, Band 115, XI-181 p., 54 fig., 14 tabl.
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DUBAR, Michel (1979) : Les terrains quaternaires au pied des Alpes de Digne (moyenne Durance et plateau de Valensole) et les Industries préhistoriques associées, Paris, C.N.R.S., « Paléoécologie de l’homme fossile » 3, 163 p., 96 fig. 21 x 29 cm, 18$.
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WILLIAMS, Peter J. (1979) : Pipelines and Permafrost: Physical Geography and Development in the Circumpolar North, Londres, Longman, « Topics in Applied Geography », X et 98 p., 23 fig., 12 phot., 15,5 x 23,5 cm, 12,65$ can. en janvier 1980
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VIGDORCHIK, Michael E. (1980) : Arctic Pleistocene History and the Development of Submarine Permafrost, Boulder (Colorado), Westview Press, « Westview Special Studies in Earth Sciences », XVIII et 286 p., 131 fig., 8 phot., 18 x 26 cm, US 30$ / VIGDORCHIK, Michael E. (1980) : Submarine Permafrost on the Alaskan Continental Shelf, ibid., XX et 118 p., 67 fig., US 24.50$
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PIELOU, E. C. (1979) : Biogeography. John Wiley & Sons, ix + 351 p., ill., index, 26,90$
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LOWE, J. J., GRAY, J. M. and ROBINSON, J. E. (1980) : Studies in the late-glacial of north-west Europe, Pergamon Press, xii + 205 p., ill., index, 57,33$