Géographie physique et Quaternaire
Volume 33, numéro 2, 1979
Sommaire (8 articles)
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Late Pleistocene marginal marine ostracodes from the southeastern Atlantic coastal plain and their paleoenvironmental implications
Thomas M. Cronin
p. 121–173
RésuméEN :
Upper Pleistocene deposits from 21 localities in Maryland, Virginia, South Carolina, North Carolina, and northern Florida yielded 77 ostracode species; virtually all are living today in brackish and marine water. Five late Pleistocene ostracode biofacies signifying lagoonal, oyster bank, estuarine, open sound, and inner sublittoral environments were delineated using Principal Coordinate Analysis. During the late Pleistocene, the Lagoonal and Oyster Bank Biofacies predominated in the Chesapeake Bay area, whereas east-central North Carolina was characterized by an Open Sound Biofacies similar to that in Pamlico Sound today. The Inner Sublittoral Biofacies was present in southeastern Virginia and along the South Carolina coast. The Estuarine Biofacies was found only in the Chesapeake Bay region. Paleoclimates were inferred by a comparison of Holocene and late Pleistocene ostracode zoogeography; apparently the climate during the late Pleistocene was as warm as, and in some areas warmer than at the same latitudes today. Ostracode species are illustrated by scanning electron photomicrographs Cyprideis margarita, Neocaudites atlan-tica, and Microcytherura norfolkensis are described as new species.
FR :
Des dépôts du Pléistocène supérieur de 21 sites du Maryland, de la Virginie, des deux Carolines et du nord de la Floride ont fourni 77 espèces d’ostracodes. La très grande majorité d'entre eux vivent actuellement en eaux saumâtre ou salée. On a pu identifier cinq biofaciès du Quaternaire supérieur au moyen de l’analyse en composantes principales, les lagunes, les bords de mer, les estuaires, les bras de mer et les bancs d’huîtres. Pendant le Quaternaire supérieur, les lagunes et les bancs d’huîtres dominaient dans la région de la baie de Chesapeake, alors que le biofaciès de bras de mer caractérisait la région du centre-est de la Caroline du Nord, un biofaciès semblable à celui qui existe présentement dans le bras de mer de Pamlico. Le biofaciès de bords de mer était présent dans le sud-est de la Virginie et le long de la côte de la Caroline du Sud. Le biofaciès estuairien ne se trouvait que dans la région de la baie de Chesapeake. On a pu reconstituer les paléoclimats en comparant la zoogéographie des ostracodes de l’Holocène à ceux de la fin du Pléistocène. Selon toute vraisemblance, le climat qui régnait pendant le Quaternaire supérieur était aussi chaud, et par endroits davantage, que celui des mêmes latitudes aujourd’hui. Cyprideis margarita, Neocaudites atlantica et Microcytherura norfolkensis sont présentés comme étant de nouvelles espèces.
DE :
Spät-Pleistozän Ablagerungen aus 21 verschiedenen Orten in Maryland, SüdKarolina, NordKarolina und NordFlorida ergaben 77 Ostracode Arten, welche heute fast aile in Brack oder Salzwasser leben. 5 Biofacien aus dem SpätPleistozän wurden durch die Méthode der HauptKoordonatenAnalyse identifiziert : Lagunen, Meeresküsten, Mündungen, Meeresarme und Austerbänke. Im Spät-Pleistozän waren die Lagunen und Austerbank Biofacien in der Chesapeak Bay Gegend vorherrschend, während die östlich zentrale Gegend von Nord-Karolina durch eine Meeresarm-Biofacie karakterisiert war, ähnlich dem heutigen Pamlico Sound. Die Biofacie der Meeresküste bestand im SüdOsten von Virginia und an der SüdKarolinischen Küste. Die Biofacie der Mündungen bestand nur in der Region der Chesapeak Bay. Man konnte das Paleoklima wiederherstellen, in dem man die Zoo-Geographie der Ostracoden des Holozäns mit denen des SpätPlestozäns verglich. Aller Wahrscheinlichkeit nach, war das Klima des Spät-Pleistozäns ebenso warm wie, und in einigen Gegenden warmer, als in den gleichen Breiten heute. Cypridus margarita, Neocaudites atlantica und Micricythrura norfolkensis sind als neue Arten präsentiert worden.
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Paléophytogéographie de l’épisode de Saint-Narcisse dans la région de Sainte-Agathe, Québec
Louise Savoie et Pierre Richard
p. 175–188
RésuméFR :
Trois diagrammes polliniques ont été établis dans la région de Sainte-Agathe, à environ 80 km au nord de Montréal, afin de reconstituer la végétation et les conditions climatiques durant la mise en place de la moraine bordière de Saint-Narcisse. Les séquences polliniques remontent à plus de 10 800 ans avant l’actuel. Les diagrammes présentent une phase initiale de végétation très ouverte, comparable à l'actuelle toundra (jusqu'à 9 750 ans BP, dans le meilleur cas). L’afforestation subséquente s’est effectuée entre 10 800 et 8 600 ans BP, par la constitution d’une tremblaie-parc (Populus tremuloides). Elle fut suivie par la phase forestière, représentée d’abord par des essences de la forêt boréale coniférienne, puis par des arbres à feuillage caduque du domaine de l’érablière à érable à sucre (Acer saccharum), jusqu’à nos jours. Les datations obtenues sur les trois carottes rendent suspecte la date de 8500 ans BP pour la toundra au site Borne (RICHARD, 1977). Les lacs que nous avons échantillonnés, entourant littéralement le site Borne, ont révélé que la toundra y était antérieure à 10 820 ans BP au site Sav-II, à 10 420 ans BP au site du lac à Saint-Germain et daterait de 10170 ans BP au site Sav-I. Un horizon minéral au sein des sédiments organiques, dans la carotte du lac à Saint-Germain a été relié à un phénomène de remaniement de sédiments lacustres, probablement par glissement sous-aquatique. Enfin, les diagrammes polliniques n’enregistrent pas l’oscillation climatique à laquelle plusieurs auteurs ont attribué l’épisode de Saint-Narcisse.
EN :
Three pollen diagram from the Sainte-Agathe region, at about 80 km north of Montréal, have been made to reconstruct the vegetational and climatic environment related to the Saint-Narcisse episode. The pollen sequences date back to more than 10 800 years before present. The vegetation history begins by an open vegetation phase, comparable to the present-day tundra, until about 9 750 BP. The afforestation phase is represented by an open aspen parkland (Populus tremuloides), from about 10 800 to 8 600 years BP. The following forest phase was first marked by the immigration of the boreal conifer forest elements, gradually replaced by deciduous trees of the present-day sugar maple (Acer saccharum) domain. The radiocarbon dates on the three cores invalidate the age of 8500 BP previously proposed for the tundra phase at site Borne (RICHARD, 1977). This vegetation phase at the three surrounding sites would have an age of 10 170 BP at site Sav-I, and of more than 10 820 and 10 420 years BP at Sav-ll and Lac à Saint-Germain sites, respectively. An inorganic horizon within the organic sediments in two cores at Lac à Saint-Germain has been attributed to reworking of sediments, possibly by subaquatic sliding. Finally, the pollen diagrams do not register the climatic fluctuation to which many authors related the Saint-Narcisse episode.
DE :
Drei Pol-lendiagramme wurden in der St-Agathe Region, ca 80 km nördlich von Montréal gemacht, um die Vegetation und die klimatische Umgebung der St-Narcisse Episode darzustellen. Die Pollensequenzen gehen ùber 10 800 Jahre v.u.Z. zuruck. Die Vegetationgschichte beginnt mit einer offenen Vegetationsphase, die sich mit der heutigen Tundra vergleichen lässt und sich bis ca 10 170 v.u.Z. erstreckt. Die Bewaldungsphase ist durch eine offene Pappel-Parklandschaft (Populus tremuloides) von ca 10 200-9100 Jahre v.u.Z. gekennzeichnet. Die folgende Waldphase war zuerst durch die Einwanderung von boreal Nadelwal-delementen gekennzeichnet und wurde allmählich durch Bäume aus der heutigen Ahornfamilie (Acer saccharum) ersetzt. Die radiocarbon Datierung der 3 Bohrkerne macht das vorher angenommene Alter von 8500 v.u.Z. für die Tundraphase in Borne (Richard, 1977) ungültig. Diese Vegetationsphase in den drei umhegenden Gebieten dürfte ein Alter von 10170 v.u.Z. am Ort Sav-I haben und mehr als 10 820 und 10 420 v.u.Z. entsprechend in Sav-ll und am Lac-à-St-Germain. Eine nicht organische Linie in den Bewegungen der SeebodensediBohrkernen am Lac-à-St-Germain wurde den Bewegungen de Seebodensedimente zugeschrieben, wahrscheinlich kam sie durch Unterwasserverschiebungen zustande. Schliesslich zeigen die Pollendiagramme keine klimatische Schwingung, welcher mehrere Autoren die St-Narcisse Episode zuschreiben.
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Le cadre chronologique et paléogéographique de l’évolution marine depuis la déglaciation dans la région d’Aupaluk Nouveau-Québec
Bernard Lauriol, James T. Gray, Bernard Hétu et André Cyr
p. 189–203
RésuméFR :
À Aupaluk, la limite marine maximale atteinte au cours de la transgression ibervillienne se situe à l’intérieur des terres vers 148 m d’altitude. Elle date selon toute vraisemblance d’au moins 7350 AA. À partir de cette époque, la mer s’est retirée à cause du soulèvement isostatique. Entre la déglaciation et 5250 AA le soulèvement fut rapide (7,1 cm/an). À partir de 5000 AA, il a été plus lent. Le taux d’émersion actuel n’est pas encore connu avec précision. Quatre anciens rivages ont été datés de 6000, 5700, 5000 et 1800 AA. Celui de 5000 AA correspond au rivage de 30 m et a été reconnu en de très nombreux endroits de l’Arctique canadien. Nous nous demandons de plus s’il y a eu une transgression vers 5600 AA. En analysant en détail la mise en place de la coupe A2, il nous semble difficile de répondre de manière catégorique. Les compositions isotopiques du carbone et de l’oxygène des coquilles, le nombre d’espèces recensées à chacun des sites, les densités d’occupation, les mesures du taux de croissance et la longueur des coquilles indiquent que les populations fossiles forment deux groupes dont les différences s’expliquent plus par les conditions de salinité que par l’évolution des conditions hydrologiques. Celles-ci paraissent être demeurées stables depuis la déglaciation ainsi que l’indiquent également les formes d’érosion et d’accumulation littorales.
EN :
At Aupaluk a marine limit of 148 m was attained as a result of the invasion of the coastal lowlands by the Iberville Sea. The marine invasion occurred in association with retreat of the Laurentide ice towards the west and southwest about 7350 years BP. Between the déglaciation and 5250 years BP the uplift was rapid (7.1 cm yr~'). From 5000 years onwards uplift has been relatively slow. The rate of emergence at the present day is not precisely known however. Four strandlines have been dated at 6000, 5700, 5000 and 1800 years BP. A 5000 year has already been recognised at several sites in the Canadian Arctic. In the Aupaluk area it is situated at 30 m above present mean sea level. Certain evidence from a river-bank exposure at about 30 m above sea level leads to discussion of whether a marine transgression may have occured 5600 years BP. Isotopic composition of the carbon and oxygen in shells, the variety of shell species found at each site, measures of their density of occurrence in each habitat, their growth rate and their length, suggest two fossil populations: one in the upper western part of the region between 90 and 120 m a.s.l. and one in the lower eastern part of the region between 9 and 70 m a.s.l. The differences between these two populations are more readily explained by changing conditions of salinity rather than by changes in hydro-climatic conditions.
DE :
In Aupaluk wurde als Resultat der Invasion des Küstentieflandes durch das Iberville Meer eine Höhe von 148 m erreicht. Die Meeresinvasion fand im Zu sammenhang mit dem Rückzug des Laurentide-Eises nach dem Westen und Südwesten um 7350 Jahre v.u.Z. statt. Zwischen der Deglaziation und 5250 Jahre v.u.Z. war die Hebung schnell (7.1 cm pro Jahr). Von 5000 Jahren an war die Hebung dann verhältnismässig langsam. Die heutige Hebungsgeschwindigkeit ist aber noch nicht genau bekannt. Vier Strandlinien sind datiert worden 6000, 5700, 5000 und 1800 Jahre v.u.Z.. Die 5000 Jahresllnle wurde schon in verschiedenen Orten der kanadischen Arktik gefunden. In der Aupaluk Gegend liegt sie bei 30 m Liber dem heutigen mittleren Meeresspiegel. Man fragt sich ob es um 5600 v.u.Z. eine Transgression gegeben hat. Bei genauer Beobachtung des Schnittes A2 ist eine kategorische Antwort nicht möglich. Die isotopische Komposition des Kohlen und Sauerstoffes der Muscheln, die Mannigfaltigkeit der an jedem Platz gefundenen Muschelarten, die Dichte des Vorkommens in jedem Habitat, die Wachstumsgeschwindigkeit und Grösse deuten auf 2 Gruppen fossiler Bevölkerungen deren Verschiedenheit sich mehr durch die Unterschiede im Salzgehalt des Wassers als durch Veränderungen der hydro-klimatischen Verhältnisse erklären.
Essai
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Essai sur la terminologie glaciaire
Yvette Veyret
p. 205–222
RésuméFR :
Un travail récent (VEYRET, 1978) portant sur les phénomènes glaciaires dans le massif central français a obligé à une mise au point terminologique. Les notions de cirque glaciaire, de drift, till, moraine, de drumlin, de kame et esker, de sandur et de valley-train, de glacier noir ont été envisagées. Dans chaque cas, on a tenté de retrouver le premier sens du mot évoqué, puis on a voulu dégager d’une bibliographie très volumineuse la définition couramment admise des différentes notions étudiées. Dans le détail, la genèse des formes analysées fait l’objet de beaucoup de divergences entre les auteurs et bien des points qu’il convenait de rappeler demeurent incomplètement éclairés. Cette étude n’avait pas pour but de discuter l’appelation des formes et des dépôts considérés et elle n’a pas cherché à suggérer de nouveaux termes français pour les substituer à ceux d’origine étrangère déjà existants et souvent bien introduits dans la littérature scientifique.
FR :
Some aspects of the terminology concerning glacial phenomena had to be discussed in a recent thesis about the French Massif Central (VEYRET, 1978). Following this work, the present paper deals with the terms glacial cirque, drift, till, moraine, drumlin, kame, esker, sandur and valley train, and rock glacier. The author's aim is mainly to discuss the signification of these terms, first by recalling their former signification, then by reviewing the most largely accepted definition from a very wide bibliography. According to the various authors, many different interpretations remain about the origins of these forms, and some of the questions studied here are not yet solved. Moreover, this paper does not discuss the names of these forms and accumulations nor suggest any new French terms to replace foreign words already used in scientific literature.
Compte rendus
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Tricart, J. et Kilian, J. (1979) : L’écogéographie et l’aménagement du milieu naturel, Paris, Maspéro, 326 p., 10 fig.
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Raukas, A. (1978) : Pleistocene deposits of the Estonian USSR, Valgus, Tallinn, Estonie, U.R.R.S., 301 p., 72 fig. 51 photos, 25 tabl., biblio. de 427 titres
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Service de la cartographie (1978) : Le Québec vu par satellite, Qué., min. des Terres et Forêts, carte coul. de 73 x 102,5 cm, 1/250 000, 2$ can.
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Commission de toponymie (1979) : Répertoire toponymique du Québec, 1978, Gouvernement du Québec, Conseil exécutif, XVII et 1199 p., 1 carte h.-t., 18 x 26 cm, relié