Géographie physique et Quaternaire
Volume 33, numéro 1, 1979
Sommaire (8 articles)
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Pingos of the Tuktoyaktuk Peninsula Area, Northwest Territories
J. Ross Mackay
p. 3–61
RésuméEN :
Most pingos have grown in residual ponds left behind by rapid lake drainage through erosion of ice-wedge polygon systems. The field studies (1969-78) have involved precise levelling of numerous bench marks, extensive drilling, detailed temperature measurements, installation of water pressure transducers below permafrost and water (ice) quality, soil, and many other analyses. Precise surveys have been carried out on 17 pingos for periods ranging from 3 to 9 years. The field results show that permafrost aggradation in saturated lake bottom sediments creates the high pore water pressures necessary for pingo growth. The subpermafrost water pressures frequently approach that of the total litho-static pressure of permafrost surrounding a pingo. The water pressure is often great enough to lift a pingo and intrude a sub-pingo water lens beneath it. The basal diameter of a pingo is established in early youth after which time the pingo tends to grow higher, rather than both higher and wider. The shutoff direction of freezing is from periphery to center. When growing pingos have both through going taliks and also permeable sediments at depth, water may be expelled downwards by pore water expulsion from freezing and consolidation from self loading on saturated sediments. Pingos can rupture from bursting of the sub-pingo water lens. Otherwise, pingo failure is at the top and periphery. Hydraulic fracturing is probably important in some pingo failures. Water loss from sub-pingo water lenses causes subsidence with the subsidence pattern being the mirror image of the growth pattern; i.e. greatest subsidence at the top. Small peripheral bulges may result from subsidence. Old pingos collapse from exposure of the ice core to melting by overburden rupture, by mass wasting, and by permafrost creep of the sides.
FR :
La plupart des pingos de cette région se sont développés sur d’anciens fonds de lacs dont l’assèchement rapide a été causé par l’érosion de réseaux polygonaux à fentes de gel. Les levés de terrain (1969-1978) comprenaient le nivellement de nombreux points de repères, un forage intensif, des mesures thermiques, l’installation de transducteurs pour mesurer la pression hydraulique sous le pergélisol et des analyses diverses de l’eau (glace) du sol, etc. On en conclut que l’expansion du pergélisol dans des sédiments saturés de fonds de lacs provoque une accumulation de pression de l’eau d'infiltration suffisante pour permettre la croissance d’un pingo. Il arrive fréquemment que la pression hydraulique sous le pingo se rapproche de la pression lithostatique de la zone périphérique du pingo. La pression hydraulique parvient souvent à soulever un pingo et à introduire sous celui-ci une lentille de glace. Le diamètre de base maximal du pingo est atteint dès les premiers stades de sa formation; par la suite, le pingo tend plutôt à croître en hauteur. L’arrêt de la gélisolation se fait à partir de la périphérie pour se répercuter ensuite vers le centre. Quand un pingo évolue dans des sédiments perméables et sur un talik situé en profondeur, l’eau d’infiltration peut être expulsée vers le bas, faisant suite à l’engel et à la consolidation des sédiments saturés. Après l’éclatement de la lentille d’eau située sous le pingo, celui-ci peut se déchirer. Autrement, les brisures apparaissent au sommet ou sur les versants. L’expulsion de l’eau de la lentille occasionne la dégradation du pingo, qui se manifeste d’abord au sommet. Les vieux pingos s’affaissent suite à la fonte de leur coeur de glace mis au jour, de la gélifluxion et de la reptation sur les versants.
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Le glissement de Rigaud (Québec) du 3 mai 1978 : une interprétation du mode de rupture d’après la morphologie de la cicatrice
M. A. Carson
p. 63–92
RésuméFR :
Les photographies contenues dans ce travail illustrent la morphologie générale et les formes de détail du glissement de terrain qui s’est produit le 3 mai 1978 à Sainte-Madeleine-de-Rigaud. Le glissement, qui a affecté le versant d’un vallon sur une longueur de 300 m, a eu lieu sur le tracé de la ligne principale de transmission reliant la baie de James à Montréal. Au moment du glissement, on enfonçait, au sommet du versant, un des piliers. On ne cherche pas ici à trouver les causes du glissement, mais on tente plutôt d'expliquer le mode de fonctionnement du mouvement de masse à partir de l’étude morphologique du matériel affecté. Une étude détaillée effectuée immédiatement après le glissement révèle que le matériel glissé est composé de nombreux horsts et grabens presque parallèles; le tout se présente selon un modèle de glissement de coins et prismes de type rétrogressif tel qu’on l’a déjà proposé pour les coulées qui se produisent dans les argiles sensibles de la mer de Champlain. On insiste sur le fait que les observations doivent être faites immédiatement après le glissement, la dégradation des formes étant très rapide ainsi que l’attestent les photographies prises six mois après le glissement.
EN :
Photographs are provided depicting the gross morphology and the detailed morphological appearance of the slide area of the 1978 May 03 landslide at Ste Madeleine de Rigaud. The slide, involving 300 m of valley slope, occurred at one of the pylon sites along the route of the main electricity transmission line from James Bay to Montréal. At the time of the slide, pile-driving was in operation at the top of the slope. No attempt is made here to investigate the causes of the slide. It is argued, however, that, from a study of the morphology of the slide area, the mode of failure can be identified. On the basis of a detailed survey immediately after the landslide, it is concluded that the landslide terrain is composed of multiple, quasi-parallel sharp-crested horsts and intervening grabens, a pattern of topography consistent with the "wedge-prism" mode of retrogressive failure previously proposed for 'earthflows' in sensitive Champlain Sea muddy sediments. The need for observations of slide debris in a fresh state, immediately after a landslide is emphasized, and illustrated by comparison of photographs taken one day and six months after the slide.
DE :
Der Rigaud Erdrutsch, Mai 1978: Interpretation der Spaltungsweise aus der Morphologie des Erdrutsches Narbe. Die beiliegen-den Photographien zeigen die allgemeine und spezifische Morphologie der Gegend des am 3. Mai 1978 in St-Made-leine de Rigaud entstandenen Erdrutsches. Der Rutsch, welcher 300 m eines Talabhanges umfasste, entstand an einem der Turmpfeilersitze an der Haup-telektrizitâtslinie zwischen der James Bay und Montréal. Zur Zeit des Erdrutsches, wurden Pfeiler über dem Talabhang eingetrieben. Man versucht hier nicht die Ursachen des Erdrutsches zu ergrun-den. Man beweist aber, dass sich aus einer morphologischen Untersuchung der Erdrutschgegend, die Ursache dessen ermitteln lässt. An Hand einer gründlichen Untersuchung unmittelbar nach dem Erdrutsch, ersieht man, dass das Erdrutschgebiet aus vielfachen, fast paralellen, scharfkantigen Horsten und dazwischenkommenden Graben besteht. Ein topographisches Muster vereinbar mit der "Keil-Prismen" Form der "retrogressive failure" die schon vorhergehend für Erdrutsche in den empfindlichen, schlammigen Sedimenten des Champlain Sees angenommen wurde. Der Bedarf für Beobachtungen der frischen Trümmer unmittelbar nach einem Erdrutsch wird betont und illustriert durch das Vergleichen von Photografien, die am Tage nach dem Erdrutsch und 6 Monate später gemacht wurden.
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Contribution à l’histoire postglaciaire de la végétation au nord-est de la Jamésie, Nouveau-Québec
Pierre Richard
p. 93–112
RésuméFR :
Cinq diagrammes polliniques de sédiments lacustres ont été établis le long du 76° de longitude Ouest, entre le 53° et le 55° de latitude Nord, à l’est des basses terres de la baie de James. Le début de la sédimentation organique a été daté de 6500 ans avant l’actuel, à l’aide du radiocarbone. La colonisation végétale postglaciaire a débuté par une période de quasi désert, rapidement conquis par la tremblaie-parc qui fut par la suite remplacée par la pessière ouverte où l’aulne crispé et le bouleau glanduleux étaient abondants. Vers 2700 BP, la couverture arborée s’est ouverte encore plus, et cette tendance a persisté jusqu’à nos jours. Durant cette dernière période, le pin gris a pris de l’importance dans la végétation, sans toutefois atteindre la partie nord du territoire. Les résultats mettent en lumière un gradient latitudinal d’ouverture du couvert arboré, gradient qui est décelable à toutes les époques du passé. Le maximum de densité forestière couvrirait la période entre 6000 et 2700 BP. Cette étude montre des variations entre les diagrammes polliniques de sites voisins, ce qui autorise des considérations méthodologiques au sujet de l’analyse pollinique. Les résultats éclairent en outre le mode de colonisation postglaciaire des terres fraîchement libérées des glaces ou délaissées par la mer de Tyrrell. Ils montrent enfin l’inertie de la végétation subarctique, prise dans son ensemble, devant les variations climatiques mineures.
EN :
A transect of five radiocarbon-dated pollen diagrams from lake sediments has been made along the 76th meridian, between latitudes 53 and 55 degrees North, east of the James Bay lowlands in Québec. The beginning of organic sedimentation is roughly synchronous in four sites, around 6500 years BP. The initial landscape was almost a desert, rapidly followed by an aspen parkland (Populus). An open spruce woodland (Picea mariana) followed, where alder (Alnus crispa) and dwarf birch (Betula glandulosa) were prominent shrubs. Around 2700 BP, the tree canopy began to open even more until now. During this period, jack pine (Pinus divaricata) became more frequent in the vegetation, but did not migrate as far as the northern part of the studied area. The maximum of forest density would span the period between 6000 and 2700 years BP. The study reveals variations in the pollen diagrams from neighbouring sites. These shed some light on the interpretation of the data in terms of vegetation. The results also provide information on the mode of plant migration in long stretches of land rapidly deglaciated or emerged from the Tyrrell postglacial sea. They also serve to demonstrate the inertia of the subarctic vegetation, as a whole, in front of eventual minor climatic changes.
DE :
Ein Schnitt von 5 Pollendiagram-men wurde bei 76° West und zwichen 53°-55°N, östlich der James Bay in See-bodensedimenten des Tieflandes gemacht. Der Ursprung organischer Sedimentation ist an 4 Orten ungefähr gleich und liegt urn 6 500 Jahre v.u.Z.. Die ursprüngliche Landschaft war fast eine Wüste, sie wurde schnell von einer Pappel-Parklandschaft (Populus) gefolgt. Ein offener Fichtenwald (Picea mariana) folgte, in dem Erlen (Alnus crispa) und Zwergbirken (Betula glandulosa) eine vorwiegende Rolle spielten. Urn 2700 v.ul. und bis heute hat sich die Walddecke geöffnet. In dieser Zeitspanne ist die Kiefer (Pinus divaricata) häufiger geworden in der Vegetation, hat aber nicht die nördlichsten Gegenden des Forschungsgebietes erreicht. Die grösste Walddichte liegt in derZeit wischen 6000 und 2700 Jahren v.u.Z. Diese Forschungsarbeit zeigt Unterschiede in den Pollendiagrammen benachbarter Gebiete, was einige Schlüsse in Hinblick auf die Daten der Vegetation erlaubt. Die Resultate geben auch über die Pflanzenmigrationen und deren postglaziale Kolonisation der neu-aufgetauten oder von der Tyrellsee freigegebenen Gebiete, Auskunft. Sie zeigen schliesslich die relative Untätigkeit der subarktischen Vegetation im Allgemeinen, vor kleineren klimatischen Anderungen.
Note
Comptes rendus
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Bowen, D.Q. (1978) : Quaternary Geology. A Stratigraphic Framework for Multidisciplinary Work, Oxford, Pergamon Press, xi + 221 p., 72 fig., 46 tabl., index, 17 x 25 cm, broché, 12,50$
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Butterlin, J. (1977) : Géologie structurale de la région des Caraïbes (Mexique, Amérique centrale, Antilles, Cordillère caraïbe), Paris, Masson, xiv + 259 p., 141 fig., 21 x 27 cm
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Guillaume, André (1977) : Introduction à la géologie quantitative, Paris, Masson, coll. « Sciences de la Terre », 216 p., 110 fig., 16 x 24 cm, cartonné
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Moore, P.D. et Webb, J.A. (1978) : An Illustrated Guide to Pollen Analysis, Londres, Hodder and Stoughtion, viii + 133 p., 48 pi. photos noir et blanc, Ml., 19 x 25 cm, broché, $15,95