Revue Gouvernance
Governance Review
Volume 6, numéro 1, 2009
Sommaire (5 articles)
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Lettre du rédacteur en chef
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Gouvernance des territoires fauniques au Québec
Jean-Bernard Carrière et Marie Lequin
RésuméFR :
L’objectif de cette recherche empirique est d’analyser l’état actuel de gouvernance des territoires fauniques au Québec en vue d’identifier les complémentarités pouvant être mises en oeuvre pour un développement durable de ces territoires forestiers. Ils constituent un bien public dont l’administration gouvernementale a été décentralisée à trois types d’institutions sectorielles : public dans le cas des réserves fauniques, privé dans celui des pourvoiries, et associatif dans le cas des zones d’exploitation contrôlée (zecs). La perspective d’analyse de gouvernance, définie comme étant la mise en oeuvre de systèmes de normes et procédures facilitant la coordination et la coopération des acteurs sociaux, se situe ici au niveau de l’ensemble des territoires fauniques, soit interorganisationnelle et intersectorielle, plutôt qu’une gouvernance définie au niveau de chaque type d’organisation constituante. L’analyse entend cibler les interactions actuelles et potentielles entre les acteurs, c’est-à-dire : l’étendue des interactions de coordination et de coopération entre ces instances; les principaux enjeux interorganisationnels de financement, d’accès, de conservation et de mise en valeur de la ressource, de responsabilités accrues ainsi que des barrières à une plus grande complémentarité. Bref, quel cadre de gouvernance pourrait être proposé en regard d’une meilleure complémentarité de mandat et d’actions de conservation et de développement durable ? Une gouvernance de type participatif qui permet de formaliser une vision partagée de ces territoires, des actions prioritaires à réaliser et des limites de gestion à délimiter en commun, de sélectionner des participants perçus comme légitimes et représentatifs et, à moyen terme, d’élaborer une structure formelle ad hoc de gouvernance, assurant une continuité de participation et de décision élargie aux enjeux et défis multisectoriels majeurs pour l’ensemble des territoires.
EN :
The purpose of our empirical research is to analyze the current state of governance for wildlife areas in Quebec in order to identify complementarities that could be used for sustainable development in these forest areas. They constitute a public asset whose government administration has been decentralized to three types of sectoral institutions: government for wildlife reserves, the private sector for outfitters, and the community sector for controlled harvesting zones (ZECs). The governance analysis standpoint, which is defined as the implementation of systems of standards and procedures that facilitate coordination and cooperation among social players, is reviewed here for all wildlife areas, whether interorganizational or intersectoral, rather than from the standpoint of governance at the level of each different type of constituent organization. The analysis attempts to focus on current and potential interactions between players, i.e. the scope for coordination and cooperative interaction among stakeholders, in dealing with the main interorganizational issues - funding, access, conservation and resource development, increased responsibilities and barriers to greater complementarity. In short, what governance framework could be put forward to increase complementarity in terms of mandates and actions on behalf of conservation and sustainable development? These would include: participative governance that would make it possible to formalize a shared vision of these areas; setting priorities for action and shared areas of managerial authority; the selection of participants who are perceived as legitimate and representative; and in the medium term, the development of a formal ad hoc governance structure to ensure that there is continuity in terms of participation and an expanded decision-making process to deal with the major multisectoral issues and challenges in all of these areas.
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Structure de gouvernance et politique de financement
Hamadi Fakhfakh, Lotfi Ben Jedidia et Rihab Ben Atitallah
RésuméFR :
Dans le cadre des pays développés, la publication des indices de gouvernance qui synthétisent l’ensemble des mécanismes de contrôle a entraîné la profiliation des travaux empiriques. Toutefois, les recherches qui ont tenté d’établir une relation entre l’indice de gouvernance et la structure de capital sont très rares (Friedman, Johnson et Mitton, 2003; Jiraporn, 2004; et Litov, 2005) et les résultats trouvés sont souvent mitigés. Ainsi l’objectif recherché dans le présent article est d’appréhender la relation entre la structure de gouvernance et le comportement des entreprises en matière d’endettement. Dans le cadre des pays en voie de développement, il s’avère très difficile d’établir un indice de gouvernance qui stipule la qualité des mécanismes de gouvernance à l’image des travaux portant sur le cadre anglo-saxon. En s’inspirant des travaux qui arguent qu’un bon système de gouvernance des entreprises permet généralement de limiter les irrégularités et le lissage des résultats, nous retenons la propension de la manipulation comptable comme un Proxy qui décrit le degré d’efficacité des mécanismes de gouvernance. En se basant sur un échantillon de 41 entreprises tunisiennes, nos résultats ont montré que la variable « accruals discrétionnaires » qui mesure le niveau de manipulation des résultats et qui met l’accent sur la défaillance des mécanismes de gouvernance affecte positivement le recours à l’endettement. Ce résultat confirme les prédictions de la théorie d’agence (Jensen et Meckling, 1976) et la théorie du Free Cash-flows de Jensen (1986). Par ailleurs, nous avons retenu un sous échantillon regroupant seulement les firmes contrôlées. Lorsque le ratio d’endettement est mesuré en valeur du marché, la relation entre la propension de manipulation comptable et l’endettement devienne négative. Ce résultat semble se positionner par rapport au débat portant sur la concentration du capital, l’expropriation des actionnaires minoritaires et le recours à l’endettement (Johnson et al., 2000; Leuz et al., 2003; et Faccio et al., 2004).
EN :
In developed countries, the publication of governance indices that synthesize control mechanisms has led to a proliferation of empirical studies. However, there has been very little research to attempt to establish a relationship between a governance index and capital structure (Friedman, Johnson and Mitton, 2003; Jiraporn, 2004; and Litov, 2005), and the findings are often inconclusive. The objective of this article is therefore to understand the relationship between the governance structure and the behaviour of firms in dealing with indebtedness. For developing countries, it is very difficult to establish a governance index that sets out the quality of the governance structures in a way that matches research into the Anglo-Saxon framework. On the basis of publications that have argued that a good corporate governance system can generally limit irregularities and smooth out results, we decided to examine the tendency to use accounting manipulation as a proxy to describe the level of effectiveness of the governance mechanisms. On the basis of a sample of 41 Tunisian firms, our findings showed that the “discretionary accruals” variable, which measures the level of manipulation of the results and places an emphasis on divergence from the governance mechanisms, has a positive impact on the use of indebtedness. This finding corroborates the predictions of agency theory (Jensen and Meckling, 1976) and Jensen’s free cash flow theory (1986). We also used a sub-sample that included only controlled firms. When the indebtedness ratio was measured in terms of market value, the relationship between the propensity to use accounting manipulation and indebtedness becomes negative. This finding would appear to fit in with the debate on the concentration of capital, the expropriation of minority shareholders and the use of indebtedness (Johnson et al., 2000; Leuz et al., 2003; and Faccio et al., 2004).
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Long-term performance and transfer of shares on the Tunisian Stock Exchange
Marjène Rabah Gana et Anis El Ammari
RésuméEN :
In this study, we examine the long-run performance of a sample of 32 Tunisian crosslisted firms on the Tunisian stock exchange over the period 1992-2006. We use several approaches and conduct robust tests. We observed a strong underperformance of 32 percent over the 36-month period following the listing, when the buy-and-hold abnormal return measure is used. The underperformance is preceded by a positive and significant return of about 20 percent on the first 5 days of listing, which persists for 6 months. We also assess the role of governance variables. The agency theory explains the behaviour of controlling stockholders when transferring stocks. Considering other control variables shows that the hypothesis of the window opportunity explains the underperformance and that the ex-ante uncertainty, measured by the age of the newly listed firm, participate in the deterioration of the long-term stock performance.
FR :
Basée sur un échantillon de 32 entreprises sur la période 1992-2006, cette étude examine le phénomène de performance à long terme des nouvelles introductions en bourse tunisiennes. Une sous-performance à long terme significativement différente de zéro de l’ordre de 32 pour cent est repérée sur une fenêtre de 36 mois lorsque la méthode d’achat-conservation est appliquée. Cette sous-performance est précédée par une rentabilité positive et significativement différente de zéro de l’ordre de 20 pour cent sur les 5 premiers jours suivant l’introduction en bourse qui persiste jusqu’à 6 mois après. Les variables décrivant le comportement de cession d’actions par les actionnaires de contrôle expliquent de façon significative la rentabilité à long terme et penchent en faveur de la théorie d’agence. Par ailleurs, les résultats sont conformes à l’hypothèse de la « fenêtre d’opportunité ». L’incertitude ex-ante décrivant l’entreprise candidate participe, pour sa part, à la détérioration de la performance boursière à long terme.
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Conservatisme comptable et coût de la dette : étude sur un échantillon d’entreprises canadiennes
Mohamed Ali Zarai et Mourad Abderrahim
RésuméFR :
L’objectif de cette recherche est d’étudier l’impact du conservatisme comptable sur le coût de la dette de la firme. Nous avons utilisé deux modèles pour mesurer le conservatisme comptable à savoir le modèle de Basu (1997), et le modèle de Beaver et Ryan (2000). Sur la base d’un échantillon composé de 85 entreprises canadiennes, nous avons soulevé l’influence du conservatisme comptable sur le coût de la dette. Nos résultats empiriques confirment le fait que, le conservatisme comptable joue un rôle important dans l’atténuation des conflits d’intérêts entre actionnaires et créanciers. En effet, cette évidence nous a guidé pour tester l’influence du conservatisme comptable sur le coût de la dette de la firme. Nous avons trouvé que le conservatisme comptable affecte négativement le coût de la dette.
EN :
The objective of this research is to study the impact of accounting conservatism on the cost of the debt of the firm. We used two models to measure the accounting conservatism : Basu (1997), and Beaver and Ryan (2000). Basing on a sample of 85 Canadian firms, we found that accounting conservatism influenced the cost of debt. Our empirical results confirm the fact that, accounting conservatism plays an important role in mitigating interest conflicts between shareholders and stockholders. Indeed, this guided us to test the influence of accounting conservatism on the cost of the debt of the firm. We found that accounting conservatism affects the cost of the debt negatively.