Résumés
Résumé
Moins connue que Cité libre ou Parti pris, la revue Maintenant, qui paraît de 1962 à 1974, fut pourtant un lieu important de réflexions sur la culture et la société québécoises. En nous attachant aux douze numéros de la dernière année d’existence du périodique, nous identifions quelques éléments qui permettent de structurer une histoire intellectuelle des années 1970 au Québec, laquelle reste à écrire. Devant une « crise de la culture » québécoise, évoquée partout dans la revue, plusieurs collaborateurs, tels que Pierre Vadeboncoeur et Fernand Dumont, révèlent semblent révéler une sorte de bégaiement de l’histoire, comme si la culture s’était à la fois coupée du passé, pourtant riche, du présent, avec lequel elle n’est pas tout à fait en phase, et de l’avenir, plus incertain que jamais. Le passage à une histoire normale, qui permet de « démêler la mort de l’avenir » (Gaston Miron) au coeur même de la tradition, est difficile, mais constitue la seule chance pour assurer la pérennité de cette culture.
Abstract
Though less well known than Cité libre or Parti pris, Maintenant, a journal published from 1962 to 1974, was nevertheless an important forum for reflecting on Quebec culture and society. By looking at the twelve issues from the journal’s final year of publication, this article identifies elements which could help structure an intellectual history of the 1970s in Quebec, a history which has yet to be written. Faced with a “ crisis of Quebec culture, ” a theme evoked throughout these issues, several contributors, such as Pierre Vadeboncoeur and Fernand Dumont, evoke a sort of historical stutter, as if the culture was simultaneously cut off from a rich past, from a present with which it was out of sync, and from a future that was more uncertain than ever. The transition to a normal history, where it would be possible to “ démêler la mort de l’avenir ” (Gaston Miron) within the very heart of tradition, proved difficult, but constituted the only chance to ensure the sustainability of Quebec culture.