Volume 47, numéro 3, 2020
Sommaire (3 articles)
Andrew Hynes Series: Tectonic Processes
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Accretion, Soft and Hard Collision: Similarities, Differences and an Application from the Newfoundland Appalachian Orogen
Cees van Staal et Alexandre Zagorevski
p. 103–118
RésuméEN :
We argue there is no distinction between accretion and collision as a process, except when accretion is used in the sense of incorporating small bodies of sedimentary and/or volcanic rocks into an accretionary wedge by off-scraping or underplating. There is also a distinction when these terms are used in classifying mountain belts into accretionary and collisional orogens, although such classifications are commonly based on a qualitative assessment of the scale and nature of the accreted terranes and continents involved in formation of mountain belts.
Soft collisions occur when contractional deformation and associated metamorphism are principally concentrated in rocks of the leading edge of the partially pulled-down buoyant plate and the upper plate forearc terrane. Several young arc-continent collisions show evidence for partial or wholesale subduction of the forearc such that the arc is structurally juxtaposed directly against lower plate rocks. This process may explain the poor preservation of forearcs in the geological record. Soft collisions generally change into hard collisions over time, except if the collision is rapidly followed by formation of a new subduction zone due to step-back or polarity reversal. Thickening and metamorphism of the arc's suprastructure and retro-arc part of upper plate due to contractional deformation and burial are the characteristics of a hard collision or an advancing Andean-type margin. Strong rheological coupling of the converging plates and lower and upper crust in the down-going continental margin promotes a hard collision.
Application of the soft–hard terminology supports a structural juxtaposition of the Taconic soft collision recorded in the Humber margin of western Newfoundland with a hard collision recorded in the adjacent Dashwoods block. It is postulated that Dashwoods was translated dextrally along the Cabot-Baie Verte fault system from a position to the north of Newfoundland where the Notre Dame arc collided ca. 10 m.y. earlier with a wide promontory in a hyperextended segment of the Laurentian margin.
FR :
Nous soutenons qu'il n'y a pas de distinction entre l'accrétion et la collision en tant que processus, sauf lorsque l'accrétion est utilisée dans le sens d'incorporer de petits corps de roches sédimentaires et / ou volcaniques dans un prisme d'accrétion par raclage ou sous-placage. Il y a également une distinction lorsque ces termes sont utilisés pour classer les chaînes de montagne en orogènes d'accrétion et de collision, bien que ces classifications soient généralement basées sur une évaluation qualitative de l'échelle et de la nature des terranes accrétés et des continents impliqués dans la formation des chaînes de montagnes.
Des collisions molles se produisent lorsque la déformation par contraction et le métamorphisme associé sont principalement concentrés dans les roches du front de la plaque chevauchante partiellement abaissée et du terrane d’avant-arc de la plaque supérieure. Plusieurs jeunes collisions arc-continent montrent des preuves d'une subduction partielle ou totale de l'avant-arc de telle sorte que l'arc est directement structurellement juxtaposé contre les roches de la plaque inférieure. Ce processus peut expliquer la mauvaise préservation des avant-arcs dans les archives géologiques. Les collisions molles se transforment généralement en collisions dures au fil du temps, sauf si la collision est rapidement suivie de la formation d'une nouvelle zone de subduction en raison d'un recul ou d'une inversion de polarité. L'épaississement et le métamorphisme de la suprastructure de l'arc et de la partie rétro-arc de la plaque supérieure dus à la déformation par contraction et à l'enfouissement sont les caractéristiques d'une collision dure ou d'une marge de type andin en progression. Un fort couplage rhéologique des plaques convergentes et de la croûte inférieure et supérieure dans la marge continentale descendante favorise une collision dure.
L'application de la terminologie molle-dure corrobore une juxtaposition structurelle de la collision molle taconique enregistrée dans la marge de Humber de l'ouest de Terre-Neuve avec une collision dure enregistrée dans le bloc de Dashwoods adjacent. Il est postulé que le bloc de Dashwoods a été déplacé de manière dextre le long du système de failles Cabot-Baie Verte à partir d'une position au nord de Terre-Neuve où l'arc Notre Dame est entré en collision environ 10 m.a. plus tôt avec un large promontoire dans un segment en hyper-extension de la marge laurentienne.
Series
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Igneous Rock Associations 26. Lamproites, Exotic Potassic Alkaline Rocks: A Review of their Nomenclature, Characterization and Origins
Roger H. Mitchell
p. 119–142
RésuméEN :
Lamproite is a rare ultrapotassic alkaline rock of petrological importance as it is considered to be derived from metasomatized lithospheric mantle, and of economic significance, being the host of major diamond deposits. A review of the nomenclature of lamproite results in the recommendation that members of the lamproite petrological clan be named using mineralogical-genetic classifications to distinguish them from other genetically unrelated potassic alkaline rocks, kimberlite, and diverse lamprophyres. The names “Group 2 kimberlite” and “orangeite” must be abandoned as these rock types are varieties of bona fide lamproite restricted to the Kaapvaal Craton. Lamproites exhibit extreme diversity in their mineralogy which ranges from olivine phlogopite lamproite, through phlogopite leucite lamproite and potassic titanian richterite-diopside lamproite, to leucite sanidine lamproite. Diamondiferous olivine lamproites are hybrid rocks extensively contaminated by mantle-derived xenocrystic olivine. Currently, lamproites are divided into cratonic (e.g. Leucite Hills, USA; Baifen, China) and orogenic (Mediterranean) varieties (e.g. Murcia-Almeria, Spain; Afyon, Turkey; Xungba, Tibet). Each cratonic and orogenic lamproite province differs significantly in tectonic setting and Sr–Nd–Pb–Hf isotopic compositions. Isotopic compositions indicate derivation from enriched mantle sources, having long-term low Sm/Nd and high Rb/Sr ratios, relative to bulk earth and depleted asthenospheric mantle. All lamproites are considered, on the basis of their geochemistry, to be derived from ancient mineralogically complex K–Ti–Ba–REE-rich veins, or metasomes, in the lithospheric mantle with, or without, subsequent contributions from recent asthenospheric or subducted components at the time of genesis. Lamproite primary magmas are considered to be relatively silica-rich (~50–60 wt.% SiO2), MgO-poor (3–12 wt.%), and ultrapotassic (~8–12 wt.% K2O) as exemplified by hyalo-phlogopite lamproites from the Leucite Hills (Wyoming) or Smoky Butte (Montana). Brief descriptions are given of the most important phreatomagmatic diamondiferous lamproite vents. The tectonic processes which lead to partial melting of metasomes, and/or initiation of magmatism, are described for examples of cratonic and orogenic lamproites. As each lamproite province differs with respect to its mineralogy, geochemical evolution, and tectonic setting there is no simple or common petrogenetic model for their genesis. Each province must be considered as the unique expression of the times and vagaries of ancient mantle metasomatism, coupled with diverse and complex partial melting processes, together with mixing of younger asthenospheric and lithospheric material, and, in the case of many orogenic lamproites, with Paleogene to Recent subducted material.
FR :
La lamproïte est une roche alcaline ultrapotassique rare d'importance pétrologique car elle est considérée comme dérivée du manteau lithosphérique métasomatisé, et d'importance économique, étant l'hôte de gisements de diamants majeurs. Un examen de la nomenclature des lamproïtes conduit à la recommandation que les membres du clan pétrologique des lamproïtes soient nommés en utilisant des classifications minéralogiques génétiques pour les distinguer des autres roches alcalines potassiques génétiquement non liées, de la kimberlite et de divers lamprophyres. Les noms « kimberlite du groupe 2 » et « orangéite » doivent être abandonnés car ces types de roches sont des variétés de véritables lamproïtes restreintes au craton de Kaapvaal. Les lamproïtes présentent une extrême diversité dans leur minéralogie qui va de la lamproïte à phlogopite et olivine, à la lamproïte à leucite et phlogopite et de la lamproïte à richtérite-diopside potassique titanifère, à la lamproïte à sanidine et leucite. Les lamproïtes à olivine diamantifères sont des roches hybrides largement contaminées par l'olivine xénocristique dérivée du manteau. Actuellement, les lamproïtes sont divisées en variétés cratoniques (par exemple Leucite Hills, États-Unis; Baifen, Chine) et orogéniques (méditerranéennes) (par exemple Murcie-Almeria, Espagne; Afyon, Turquie; Xungba, Tibet). Chaque province de lamproïte cratonique et orogénique diffère significativement par le contexte tectonique et les compositions isotopiques en Sr, Nd, Pb et Hf. Les compositions isotopiques indiquent que leur source est un manteau enrichi, ayant à long terme des rapports Sm/Nd bas et Rb/Sr élevés, par rapport à la Terre globale et au manteau asthénosphérique appauvri. Toutes les lamproïtes sont considérées, sur la base de leur géochimie, comme étant dérivées d'anciennes veines minéralogiquement complexes riches en K, Ti, Ba et ETR, ou métasomes, dans le manteau lithosphérique avec ou sans contributions ultérieures de composants asthénosphériques ou subductés récents au moment de la genèse. Les magmas primaires de lamproïte sont considérés comme relativement riches en silice (~ 50–60% en poids de SiO2), pauvres en MgO (3–12% en poids) et ultrapotassiques (~ 8–12% en poids de K2O) comme le montrent les lamproïtes hyalo à phlogopite de Leucite Hills (Wyoming) ou de Smoky Butte (Montana). De brèves descriptions sont données des cheminées de lamproïtes diamantifères phréatomagmatiques les plus importantes. Les processus tectoniques qui conduisent à la fusion partielle des métasomes et / ou à l'initiation du magmatisme sont décrits comme des exemples de lamproïtes cratoniques et orogéniques. Comme chaque province de lamproïte diffère en ce qui concerne sa minéralogie, son évolution géochimique et son cadre tectonique, il n'y a pas de modèle pétrogénétique simple ou commun pour leur genèse. Chaque province doit être considérée comme l'expression unique de l'époque et des caprices du métasomatisme du manteau ancien, associée à des processus de fusion partielle divers et complexes, ainsi qu'à un mélange de matériaux asthénosphériques et lithosphériques plus jeunes et, dans le cas de nombreuses lamproïtes orogéniques, à du matériel paléogène à récent subducté.
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Great Mining Camps of Canada 8. The Bathurst Mining Camp, New Brunswick, Part 2: Mining History and Contributions to Society
Steven R. McCutcheon et James A. Walker
p. 143–166
RésuméEN :
In the Bathurst Mining Camp (BMC), 12 of the 45 known massive sulphide deposits were mined between 1957 and 2013; one was mined for iron prior to 1950, whereas three others had development work but no production. Eleven of the deposits were mined for base metals for a total production of approximately 179 Mt, with an average grade of 3.12% Pb, 7.91% Zn, 0.47% Cu, and 93.9 g/t Ag. The other deposit was solely mined for gold, present in gossan above massive sulphide, producing approximately one million tonnes grading 1.79 g/t Au. Three of the 11 mined base-metal deposits also had a gossan cap, from which gold was extracted. In 2012, the value of production from the Bathurst Mining Camp exceeded $670 million and accounted for 58 percent of total mineral production in New Brunswick.
Base-metal production started in the BMC in 1957 from deposits at Heath Steele Mines, followed by Wedge in 1962, Brunswick No. 12 in 1964, Brunswick No. 6 in 1965, Caribou in 1970, Murray Brook, Stratmat Boundary and Stratmat N-5 in 1989, Captain North Extension in 1990, and lastly, Half Mile Lake in 2012. The only mine in continuous production for most of this time was Brunswick No. 12. During its 49-year lifetime (1964–2013), it produced 136,643,367 tonnes of ore grading 3.44% Pb, 8.74% Zn, 0.37% Cu, and 102.2 g/t Ag, making it one of the largest underground base-metal mines in the world.
The BMC remains important to New Brunswick and Canada because of its contributions to economic development, environmental measures, infrastructure, mining innovations, and society in general. The economic value of metals recovered from Brunswick No. 12 alone, in today’s prices exceeds $46 billion. Adding to this figure is production from the other mines in the BMC, along with money injected into the local economy from annual exploration expenditures (100s of $1000s per year) over 60 years. Several environmental measures were initiated in the BMC, including the requirement to be clean shaven and carry a portable respirator (now applied to all mines in Canada); ways to treat acid mine drainage and the thiosalt problem that comes from the milling process; and pioneering studies to develop and install streamside-incubation boxes for Atlantic Salmon eggs in the Nepisiguit River, which boosted survival rates to over 90%. Regarding infrastructure, provincial highways 180 and 430 would not exist if not for the discovery of the BMC; nor would the lead smelter and deep-water port at Belledune. Mining innovations are too numerous to list in this summary, so the reader is referred to the main text. Regarding social effects, the new opportunities, new wealth, and training provided by the mineral industry dramatically changed the living standards and social fabric of northern New Brunswick. What had been a largely poor, rural society, mostly dependent upon the fishing and forestry industries, became a thriving modern community. Also, untold numbers of engineers, geologists, miners, and prospectors `cut their teeth’ in the BMC, and many of them have gone on to make their mark in other parts of Canada and the world.
FR :
Dans le camp minier de Bathurst (CMB), 12 des 45 gisements de sulfures massifs connus ont été exploités entre 1957 et 2013; un de ces gisements a été exploité pour le fer avant 1950, tandis que trois autres étaient en développement mais pas en production. Onze gisements ont été exploités pour des métaux communs pour une production totale d'environ 179 Mt, avec une teneur moyenne de 3,12% Pb, 7,91% Zn, 0,47% Cu et 93,9 g/t Ag. L'autre gisement était uniquement exploité pour l'or, présent dans le gossan au-dessus du sulfure massif, produisant environ un million de tonnes titrant 1,79 g/t Au. Trois des 11 gisements de métaux communs exploités avaient également un gossan, d'où l'or était extrait. En 2012, la valeur de la production du camp minier de Bathurst dépassait 670 millions de dollars et représentait 58% de la production minérale totale au Nouveau-Brunswick.
La production de métaux communs a commencé dans le CMB en 1957 à partir des gisements de Heath Steele Mines, suivie de Wedge en 1962, Brunswick no 12 en 1964, Brunswick no 6 en 1965, Caribou en 1970, Murray Brook, Stratmat Boundary et Stratmat N- 5 en 1989, Captain North Extension en 1990, et enfin Half Mile Lake en 2012. La seule mine en production continue pendant la majeure partie de cette période était Brunswick no 12. Au cours de sa durée de vie de 49 ans (1964–2013), elle a produit 136 643 367 tonnes de minerai titrant 3,44% Pb, 8,74% Zn, 0,37% Cu et 102,2 g/t Ag, ce qui en fait l'une des plus grandes mines souterraines de métaux communs au monde.
Le CMB demeure important pour le Nouveau-Brunswick et le Canada en raison de sa contribution au développement économique, aux mesures environnementales, à l'infrastructure, aux innovations minières et à la société en général. La valeur économique des métaux récupérés du seul gisement Brunswick n° 12, aux prix d’aujourd’hui, dépasse 46 milliards de dollars. S'ajoute à ce chiffre la production des autres mines du CMB, ainsi que l'argent injecté dans l'économie locale par les dépenses d'exploration annuelles (des centaines à des milliers de $ par an) sur 60 ans. Plusieurs mesures environnementales ont été lancées dans le CMB, y compris l'exigence d'être rasé de près et de porter un respirateur portatif (maintenant appliqué à toutes les mines au Canada); les moyens de traitement des effluents miniers acides et le problème des thiosels qui proviennent du processus de broyage; et les études pionnières pour développer et installer des boîtes d'incubation en bord de rivière pour les œufs de saumon de l'Atlantique dans la rivière Nepisiguit, ce qui a fait passer les taux de survie à plus de 90%. En ce qui concerne les infrastructures, les routes provinciales 180 et 430 n'existeraient pas sans la découverte du CMB; la fonderie de plomb et le port en eau profonde de Belledune non plus. Les innovations minières sont trop nombreuses pour être énumérées dans ce résumé, le lecteur est donc renvoyé au texte principal. En ce qui concerne les effets sociaux, les nouvelles possibilités, la nouvelle richesse et la formation offertes par l'industrie minière ont radicalement changé le niveau de vie et le tissu social du nord du Nouveau-Brunswick. Ce qui avait été une société rurale en grande partie pauvre, principalement tributaire des industries de la pêche et de la sylviculture, est devenu une communauté moderne florissante. De plus, un nombre incalculable d’ingénieurs, de géologues, de mineurs et de prospecteurs «se sont fait les dents» au CMB, et bon nombre d’entre eux ont continué à faire leurs marques dans d’autres régions du Canada et du monde.