ChroniquesRecherche étudiante

Utilisation de contextes fantaisistes dans les problèmes écrits mathématiques au sein des cahiers d’apprentissage du primaire[Notice]

  • Marie-Pier Forest et
  • Dominic Voyer

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  • Marie-Pier Forest
    Université du Québec à Rimouski (Canada)

  • Dominic Voyer
    Université du Québec à Rimouski (Canada)

Cette chronique présente le résumé d’un mémoire de maitrise portant sur l’utilisation des contextes fantaisistes dans les problèmes écrits mathématiques (Forest, 2021). Un consensus scientifique soutient que la résolution de problèmes doit être au coeur de l’enseignement des mathématiques (Kilpatrick et al., 2001 ; Lajoie et Bednarz, 2016). La résolution de problèmes, notamment sous forme écrite, occupe donc une place importante dans les programmes scolaires (MEES, 2019 ; NCTM, 2014). Les problèmes écrits proposés aux élèves du primaire présentent divers contextes, ceux-ci référant aux éléments non mathématiques contenus dans l’énoncé qui agissent comme mise en situation. Notre étude se concentre précisément sur ces contextes. Comme le mentionnent Verschaffel et al. (2020), le problème écrit mathématique a fait l’objet de nombreuses études depuis les 50 dernières années. Différents aspects du problème écrit ont été analysés, dont les facteurs liés à l’énoncé pouvant influencer sa résolution. Parmi ces facteurs, le contexte semble avoir été peu étudié, notamment le contexte fantaisiste. Il s’agit d’un constat surprenant étant donné l’importance de la fantaisie dans la vie des enfants, qui est présente dans diverses sphères de leur quotidien (Woolley et Cornelius, 2013). Alors que la fantaisie détient une place considérablement importante pour les enfants, qu’en est-il de sa présence à l’école, plus précisément dans les problèmes écrits mathématiques ? Soulignons ici que la nature des contextes des problèmes écrits mathématiques a grandement évolué depuis le siècle dernier, passant de problèmes à visée exclusivement pratique à des possibilités multiples, y compris les contextes fantaisistes. Bien que l’apparition des contextes fantaisistes dans les documents ministériels québécois permette d’augmenter le nombre de problèmes pouvant être envisagés dans la pratique, la justification derrière cet ajout n’est pas précisée (Lajoie et Bednarz, 2012). À notre connaissance, une seule étude touchant spécifiquement les contextes fantaisistes des problèmes écrits mathématiques a été réalisée (Wiest, 1996). Les résultats montrent que les élèves ont un intérêt envers les contextes fantaisistes et que leurs performances sont équivalentes entre les problèmes écrits ayant un contexte fantaisiste et ceux ayant un contexte réaliste. Au regard des connaissances actuelles relatives aux contextes fantaisistes des problèmes écrits mathématiques, un double problème de recherche est soulevé : 1) la définition du contexte fantaisiste est imprécise en didactique des mathématiques et 2) nous manquons de connaissances empiriques sur l’utilisation des contextes fantaisistes, et ce, même si l’utilisation d’une variété de contextes est valorisée dans les problèmes mathématiques. Deux objectifs de recherche sont donc poursuivis : 1) élaborer une définition des concepts de fantaisie et de contexte fantaisiste et 2) brosser un portrait de l’utilisation des contextes fantaisistes dans les énoncés de problèmes écrits mathématiques des cahiers d’apprentissage du primaire. Puisque le premier objectif est préalable à la réalisation du deuxième, il a d’abord fallu préciser la nature des contextes fantaisistes. Le cadre conceptuel propose donc une typologie des contextes et un système d’attentes ontologiques pour définir le contexte fantaisiste et distinguer divers types de fantaisie (Forest, 2021). Il existe différentes façons de catégoriser les contextes d’histoires pour enfants. Par exemple, il est généralement admis qu’un crapaud se transformant en prince est magique, tandis qu’un enfant jouant avec un chien est réaliste. D’autres contextes, parfois qualifiés de fantaisistes, sont plutôt hors du commun, comme un alligator caché sous un lit. Toutefois, à notre connaissance, il n’existe pas de définitions consensuelles de ces termes ni de typologies complètes sur le sujet. Nous avons donc élaboré une typologie (fig. 1) basée sur des typologies partielles existantes (Goldstein et Alperson, 2020 ; Hopkins et Weisberg, 2017). Au premier niveau, un contexte est réel ou fictif. La réalité comprend tout ce qui est …

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