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Ce numéro thématique, présenté par certains membres du Groupe de recherche interuniversitaire sur l’intégration pédagogique des TIC (GRIIPTIC), s’inscrit dans le contexte où le Québec s’est doté d’un cadre de référence sur la compétence numérique des actrices et acteurs scolaires (ministère de l’Éducation et de l’Enseignement, 2019). Si l’on doit retenir une chose de ce cadre de référence, c’est qu’il s’articule autour de 12 dimensions entretenant des liens étroits, mais que l’agir éthique et les habiletés technologiques y sont centrales. Pour que le numérique constitue un réel levier pédagogique et pour qu’il participe à la réussite éducative, il faut en faire un usage réfléchi lié à la mission de l’éducation, tout en donnant le goût aux apprenantes et apprenants de s’engager dans leur réussite éducative. Cela s’inscrit en cohérence avec la dimension 3, qui vise à exploiter (tout) le potentiel du numérique pour apprendre, mais aussi avec de nombreuses compétences professionnelles, notamment celle intitulée « Soutenir le plaisir d’apprendre » (compétence 8, Ministère de l’Éducation du Québec, 2020). Ce cadre de référence s’avère heuristique, en ce sens qu’il inspire plusieurs initiatives de recherche ou de développement d’activités de formation visant le développement de la CN.

Le premier texte de Gareau, Lefebvre et Samson porte sur les usages du tableau numérique interactif par des enseignants du Québec. Encore fortement présent dans les écoles à travers le monde, ce tableau intéresse les chercheur(e) en raison de ses usages et de ses potentialités (Barry et al., 2021, Redouani, 2021). Le deuxième texte de Tremblay et Poellhuber présente, quant à lui, une analyse qualitative de référentiels de compétences du 21e siècle. Il met en lumière les convergences et divergences entre les cadres. Disposer d’un cadre clair et explicite est essentiel pour permettre aux différents chercheurs d’évaluer la compétence numérique dans différents contextes (Latulipe et al. 2022 ; Stockless et al., 2021). Le troisième texte par Roy, Boyer, Lebrun et Samson présente une analyse descriptive des manuels scolaires numériques retrouvés au Québec entre 2015 et 2018. Objet de savoir au coeur des salles de classe, le manuel scolaire est dorénavant multiforme, soit interactif et multimodal. Lors du passage à l’école à distance, les manuels sont devenus des ressources de premier plan pour assurer une certaine continuité pédagogique, alors que de nombreuses maisons d’édition ont offert les versions en ligne gratuite. Cette étude prépandémique permet de s’interroger sur les futures formes que pourrait ou devrait prendre le manuel scolaire numérique. Le quatrième texte de Parent propose de faire la lumière sur les concepts de pensée informatique, pensée algorithmique et résolution de problèmes en contexte de programmation dans le milieu scolaire. Bien présente dans plusieurs des cadres de références récents de la compétence numérique (Elmahni, et al., 2021 ; Parent, 2021), la programmation informatique et la pensée informatique demeurent des habiletés complexes, que le texte s’efforcera de préciser, distinguer et mettre en contexte.

Ensemble, les quatre articles composant ce numéro thématique offrent une perspective actuelle et ancrée dans la pratique des différents usages du numérique, favorisant le développement de la compétence numérique. Les textes cherchent à montrer ainsi comment le numérique offre un grand potentiel de soutien de l’apprentissage de différentes manières, en raison notamment de ses nombreux avantages en matière de flexibilité, de variété, d’accessibilité, et de possibilités de communication et d’interactions. La mobilisation du numérique permet de répondre à un autre impératif majeur pour les systèmes éducatifs : mettre à profit les possibilités nouvelles, prometteuses et diversifiées que le numérique confère à la formation des jeunes, et qui semblent désormais incontournables. Bonne lecture !