Quelle reconnaissance pour l’Acadie de la Nouvelle-Écosse ?

Résumé

Le fédéralisme canadien permet à chaque ordre de gouvernement de légiférer sur la langue dans le champ de ses compétences. Le gouvernement fédéral s’est doté d’une Loi sur les langues officielles et, plus récemment, d’une Loi sur les langues autochtones, en plus de constitutionnaliser le statut de l’anglais et du français dans la Charte canadienne des droits et libertés. En revanche, les provinces et les territoires ont mis en place une diversité de lois, politiques et programmes en vue de protéger et de promouvoir les francophonies et le français. Cet article s’attache à montrer le caractère tout à fait unique du modèle néo-écossais de la reconnaissance et de l’habilitation de la population acadienne et francophone. Ce modèle demeure néanmoins fragile, car ses dispositions peuvent être révisées, voire abolies sans la consultation ni le consentement de la population acadienne, comme l’attestent, on le verra, les événements des deux dernières décennies.

Abstract

The Canadian federal system allows each level of government to legislate on language within its jurisdiction. As a result, the federal government adopted an Official Languages Act and, more recently, an Indigenous Languages Act, in addition to constitutionalizing the status of English and French in the Charter of Rights and Freedoms. The provinces and territories have put in place a variety of laws, policies, and programs to protect and promote the French language and cultures. This article focuses on the Nova Scotian model, a model that both recognizes and empowers the Acadian and francophone population. While unique, this model remains fragile, as its provisions can be revised or even abolished without the consultation or consent of the concerned population, as we shall see from the events of the last two decades.