Résumés
Résumé
Si l’oeuvre de Boris Vian fut souvent analysée à partir des notions de non-sens et d’étrangeté, comme au moyen de perspectives poétiques ou stylistiques en raison de sa prose inventive, l’onirisme demeure une voie moins explorée dans le paysage des études vianesques. Pourtant, les affinités des oeuvres avec les courants surréaliste, absurde et fantastique donnent à voir dans les textes des univers qui s’apparentent à des mondes rêvés, en ce qu’ils s’affichent comme des espaces de l’entre-deux. Cet article se propose, d’abord, de définir la notion d’espace onirique, puis d’observer son opérationnalité, de même que sa variété, au sein des pièces Les Bâtisseurs d’empire (1959) et L’Équarrissage pour tous (1950) ainsi que des romans L’Arrache-coeur (1953) et L’Herbe rouge (1950). Nous saisirons également l’occasion d’interroger l’oeuvre de Vian en regard de théories contemporaines sur l’onirisme en études littéraires et théâtrales, lesquelles nous jugeons plus que pertinentes pour « relire Vian, aujourd’hui ».
Abstract
Because of his creative prose, Boris Vian’s work has often been analyzed in terms of nonsense and oddity, or from a poetic or stylistic viewpoint, leaving its oneiric qualities a rather unexplored avenue in the realm of Vianesque studies. Yet, Vian’s work evokes surrealist, absurdist, and fantastic movements, and reveals in the texts universes that are similar to dreamed worlds, in that they are displayed as spaces of the in-between. This article first proposes to define the notion of oneiric space, then to observe its effectiveness as well as its diversity within the plays Les Bâtisseurs d’empire (1959) and L’Équarrissage pour tous (1950) as well as the novels L’Arrache-coeur (1953) and L’Herbe rouge (1950). We will also take this opportunity to examine Vian’s work in relation to contemporary onirism theories in literary and theatrical studies, which we consider more than relevant to “rereading Vian, today”.
Parties annexes
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