Résumés
Résumé
La terre déserte et vide de Moi qui n’ai pas connu les hommes (Jacqueline Harpman, 1995) et l’île grise, nommée « Choir », du roman du même nom (Éric Chevillard, 2010) sont des lieux dont les racines ont été coupées net et dont ces romans de la solitude se servent pour interroger la relation présente du lecteur à son environnement. La nature s’y livre à l’homme de manière brute et austère : le corps se fait soudain présent, pesant et grave, ultime lieu et ultime morceau de nature au sein de ces paysages dévastés. Les survivants font ainsi l’expérience de la perte totale – et contrainte – de distance avec la nature ; cette perte de distance est mise en récit à travers le motif de la chute (physique et symbolique) de l’humanité après une catastrophe. Cet article interroge donc la nature de la relation entre un environnement dévasté et le corps y survivant.
Abstract
The deserted and empty land of Moi qui n’ai pas connu les hommes (Jacqueline Harpman, 1995) and the grey island, named “Choir”, from the novel of the same name (Éric Chevillard, 2010) are places whose roots have been snapped off and which these novels of solitude use to question the reader’s relationship to his environment. Nature surrenders itself to man in a raw and austere manner : the body suddenly becomes present, heavy, and serious, the ultimate place and ultimate piece of nature within these devastated landscapes. Survivors hence experience total loss – and forced – of distance from nature ; this loss of distance is narrated through the motif of the fall of humanity (physical and symbolic) after a disaster. This article therefore questions the nature of the relationship between a devastated environment and the surviving body.
Parties annexes
Références
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