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Un tout petit vent
parfois un oiseau transparent
découvre le ciel
la terre alors n’a plus le même poids
c’est un tout petit vent de rien
qui sépare la terre et le ciel
même si le soleil
venu d’osselets lointains
se déchire ignorant tout
de ce qu’il rapporte d’en bas
un jour je m’éveillerai
aux abords du mot lumière
une voix première
me livrant à la soif du monde
Pour saluer Luc Perrier (1931-2008)
qui ouvrira le coffre de votre voix
maintenant que le balancement des érables
moule votre corps
je voudrais faire ce geste de dénouer la mort
mais lente est la pluie que donne la nuit
lente la phrase qui libère la mémoire
je ne sais que faire de ce silence
qui vous touche
comme une pomme oubliée dans le pommier
j’entends se lever votre parole
à jamais en avance sur la nuit
je dis vous
pour la politesse des ombres
je dis soyez le moulin de mon âme
dévêtu de la peur je vous imagine
écouter l’avancée du soleil sur les pierres
les mains pour toujours
plongées dans votre coeur
Parties annexes
Note biographique
Michel Pleau
Originaire du quartier Saint-Sauveur à Québec, Michel Pleau consacre sa vie à la poésie. Depuis 1992, il a publié une dizaine de recueils de poèmes et un carnet de notes. Il a également publié L’écriture comme expérience (Québec, Le loup de gouttière, 1999), un livre d’entretiens avec Jean-Noël Pontbriand. La rencontre avec ce poète majeur et professeur remarquable a été l’événement le plus important de ses études à l’Université Laval. Michel Pleau a reçu le Prix Octave-Crémazie pour son premier recueil Le corps tombe plus tard (Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1992) et les Prix Alphonse-Piché et Félix-Antoine-Savard du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. Son plus récent recueil s’intitule La lenteur du monde (Ottawa, Éditions David).