Résumés
Résumé
La parole dégénère facilement en invective chez Louis-Ferdinand Céline. La vision négative de l’humanité explique l’importance de l’agression verbale dans les romans et dans les pamphlets. Partie intégrante du travail stylistique de Céline, l’invective possède même un dynamisme particulier sur le plan narratif : elle peut provoquer la catastrophe finale mais aussi, en début d’ouvrage, amener au récit. L’étude de quelques altercations prologiques va montrer ce rôle de l’invective dans l’enclenchement du récit célinien. Instrument de règlement de comptes et de provocation, l’invective est révélatrice également du jeu ambigu du narrateur célinien des années 1950 qui défie son lecteur et cherche en même temps à le séduire par sa verve.
Abstract
Speech in Céline turns easily into invective, the negative view of humanity explains the importance of verbal aggression in the novels and pamphlets. An integral part of Céline’s stylistic work, invective possesses even a particular dynamism on the level of the narrative: it can trigger the final catastrophe, but also at the beginning of the work lead into the tale. The study of several disputes in Céline’s prologues will show the role of the invective in setting the tale in motion. Used as an instrument for settling scores and for provocation, invective also reveals the ambiguous game of Céline’s narrator in the fifties, who defies his reader but at the same time attempts to entice him through his verve.
Parties annexes
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