FR :

Le rôle de l’Exposition universelle de Paris en 1900 dans l’établissement des réseaux lettrés féminins France-Québec soulève plusieurs questions pertinentes, tant pour l’histoire littéraire des femmes que pour l’histoire de la littérature canadienne-française en général. En étudiant les antécédents de l’Exposition, la participation des Canadiennes à l’événement lui-même, puis, enfin, les retombées telles qu’on peut les mesurer dans l’usage que font les femmes de lettres des différents contacts qu’elles ont établis dans la capitale française, on est en mesure de mieux comprendre la façon dont ce réseau se met en place, sa nature, de même que ses conséquences sur la reconnaissance des femmes qui écrivent dans le champ littéraire canadien de l’époque.

EN :

The role played by the Exposition universelle de Paris, in 1900, in the establishment of a women’s literary network between Quebec and France raises numerous questions relevant to women’s literary history as well as to Québec’s literary history in general. Studying the genesis of the event, the role played by francophone Canadian women participating in the Exposition, as well as the repercussions of the different contacts they established in France makes it possible to understand the elaboration and the nature of this cultural and literay network, as well as its role in the valuation of women’s writing in the French canadian context.

FR :

Voyager en France pour y nouer des relations devient de plus en plus une stratégie de valorisation au sein de l’espace littéraire canadien-français de l’entre-deux-guerres. Un séjour dans la Ville lumière permet aux auteurs d’y faire des rencontres, d’y publier ou d’y recevoir une critique élogieuse, mais aussi et surtout de se réclamer à leur retour d’une certaine autorité qui peut contribuer à justifier leur entrée ou leur conservation au panthéon littéraire. C’est pourquoi plusieurs écrivains ne manquent pas de faire l’étalage de leurs excursions intellectuelles dans les milieux parisiens, voire d’en proposer, dans leurs mémoires, souvenirs ou récits de voyage, une reconstitution stratégique.

EN :

In French-Canadian literary circles between the two World Wars, travelling to France and establishing contacts there was increasingly used as a legitimizing strategy. A stay in the City of Lights allowed authors to meet people, to publish there and to receive critical praise, but first and foremost to claim, upon their return, a certain authority that justified their position in the French-Canadian literary establishment. This explains why several authors dwell at length on their intellectual forays into Parisian circles and even compose calculated reconstructions of them in their memoires, journals and travel narratives.

FR :

L’invention, dans l’entre-deux-guerres, de l’idée d’une “ latinité canadienne-française ” et sa circulation dans les milieux intellectuels parisiens ont conduit à la constitution d’un “ réseau latin ” mêlant Canadiens français, Français et Sud-Américains. L’auteur retrace ici la genèse de ce réseau cosmopolite, ses bases culturelles et ses conséquences, en établissant une distinction entre, grâce à la notion de cercle social, entre sa composante mondaine, culturaliste, et sa composante idéologique, imprégnée, dans une certaine mesure, de fascisme.

EN :

In the Interwar Years, the new notion of a “ French-Canadian Latinity ” and its dissemination in Parisian intellectual circles led to the constitution of a “ Latin network ” grouping French Canadians, French and South Americans. This article traces the genesis of this cosmopolitan network, its cultural bases, and its impact. In doing so, and with the help of the notion of ‘social circles,’ it distinguishes between a mundane, “ fashionable ” element and a more ideological one, caracterised by a fascist undercurrent.

FR :

L’institution littéraire parisienne, forte de son prestige et de son hégémonie, impose implicitement une minoration à la littérature francophone produite en province et hors de France. L’organisation de réseaux littéraires périphériques se présente comme un processus institutionnel de compensation visant à valoriser les écrivains excentrés. Marie Le Franc, Bretonne arrivée au Québec en 1906, activa de tels réseaux entre écrivains français et québécois. La présente étude vise à comprendre la genèse, le fonctionnement et les réalisations de ces réseaux. Elle propose une perspective régionale sur les relations littéraires franco-québécoises de la première moitié du XX^e siècle.

EN :

The Parisian literary establishment, strengthened by its prestige and hegemony, implicitly undervalues French literature produced in the provinces and outside France. The organisation of peripheral literary networks can therefore be seen as an institutional process of compensation aimed at promoting writers from outside the capital. The Breton Marie Le Franc, who arrived in Quebec in 1906, built such networks between writers in France and Quebec. This text aims to understand the genesis, working methods and achievements of these networks. It proposes a regional perspective on the literary relationships between France and Quebec during the first half of the twentieth century.